Pensionnat Richmond, Nous Voilà ! 4/7

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Derrière la porte, une vaste pièce marbrée et mouchetée d'or s'étendait

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Derrière la porte, une vaste pièce marbrée et mouchetée d'or s'étendait. Deux longues tables, aux pieds larges, trônaient en plein milieu. Le couvert y était mis. Aussitôt, Wynstead invita chacun à prendre place. Sans plus attendre, les élèves s'asseyèrent en spéculant sur le menu à venir. Le directeur et les deux professeurs rejoignirent leur table, située horizontalement à quelques mètres de celle des pensionnaires. Des chandeliers étaient disposés sur celle-ci, alors que d'autres personnes y étaient déjà attablés. Lorsque tous furent en place, Wynstead ramena le silence en frappant son verre à l'aide de son couteau :

— Avant de commencer ce somptueux festin, j'aimerais vous remercier d'être tous ici, mes chers petits. Sachez que cette tradition se perpétue grâce à vous. Au nom du Gouverneur et de tout Lumènia, nous serons heureux de vous instruire et de vous former cette année entre ces murs. Vos professeurs, ici présents, ainsi que toutes les personnes travaillant au pensionnat, prendront grand soin de vous. Ils vous enseigneront tout ce que vous devez savoir sur le métier de Défenseur. Ils seront un peu comme votre deuxième famille. Mais trêve de bavardages, vous devez avoir grand faim. Commençons dès à présent ce fabuleux repas de bienvenue. Excellent appétit à tous, finit-il, en se reposant sur son trône.

Sitôt dit, sitôt une milice de serveurs élégamment vêtus sortirent des cuisines dans un rythme quasi chorégraphique. Des plats sous cloches vinrent se déposer sous le nez de chaque apprenti et professeur, qui, coordonnés d'une danse millimétrée, exposèrent leurs alléchants trésors. C'était un plat traditionnel lumènien : une volaille aux molvetts. Un morceau de viande doré à souhait, agrémenté d'oignons caramélisés et des célèbres champignons roses, revenus dans une sauce à la crème. Mal cuite, la molvett pouvait être toxique pour l'être humain. On distinguait toutefois l'exactitude lorsque le chapeau devenait brun. Le tout, accompagné de pain frais du matin, constituait un repas absolument divin.

Milléïs et Draval n'avaient jamais rien mangé d'aussi bon de leur vie. Même la volaille marinée d'Icencia n'avait pas la tendresse de celle du pensionnat.

— Excuse-moi, tu pourrais me passer l'eau, s'il te plait ?

Interpelée, Milléïs se tourna vers celui qui s'adressait à elle : un garçon avec une houppette. Il avait des joues pleines et un nez rond. Ses petits yeux verts avides oscillaient frénétiquement entre le pichet frais et la jeune fille. Milléïs lui donna ce qu'il désirait et en remerciement, il lui tendit son plus beau sourire.

— Merci beaucoup. Ce repas est vraiment exceptionnel ! Chez moi, je n'ai jamais goûté de tels délices.

L'adolescente lui répondit en désignant Draval :

— Nous aussi, c'est la première fois.

— Vous venez d'où, vous deux ?

— De Solécendre, poursuivit la blonde.

— Oh, la ville mécanique ! Vous êtes chanceux. J'adorerais la visiter dans ses moindres recoins. La toute première fois que j'y suis venu, c'était ce matin, lorsque le cocher a été y chercher certains apprentis. C'est une cité absolument incroyable !

𝐌𝐈𝐋𝐋𝐄𝐈𝐒 𝐆𝐀𝐙𝐄𝐑𝐆𝐑𝐀𝐘, T1 : La Voie des DéfenseursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant