L'Art Pédagogique 6/6

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— Miss Gazergray ? À la bonne heure, vous voilà réveillée

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— Miss Gazergray ? À la bonne heure, vous voilà réveillée.

Milléïs ouvrit ses paupières. Immédiatement, une agréable chaleur la recouvrit, aussi douce que les bras de sa mère. C'était tendre, moelleux et terriblement réconfortant. En parallèle, son crâne la faisait souffrir, comme si des aiguilles étaient plantées dans le côté droit de sa tempe. En papillonnant des cils, elle réalisa qu'elle était allongée dans un lit aux draps blancs, entourée d'un décor clinique. Par le vitrail aux rideaux ouverts, le ciel s'était vêtu de teintes jaspées, signe que la journée était sur le point de tirer sa révérence. Une odeur de plantes assez entêtante lui fit plisser le nez. Elle tenta de se redresser.

Était-ce l'infirmerie ?

— Doucement, jeune fille, lui conseilla une voix sage. Vous n'êtes pas encore remise de votre chute.

— Ma chute ?

Elle n'eut le temps de poser plus de questions qu'elle grimaça lorsque sa main toucha le matelas. Le mal dans ses os se raviva.

— Milléïs, tu te souviens de ce qu'il nous est arrivé ?

Cette dernière voix était celle de Draval. D'un œil troublé, elle tordit sa nuque vers la gauche avant de voir son meilleur ami, à son chevet, une compresse sur la pommette et les mains emballées par des bandages. Il était assis auprès de Monsieur Pepperain, médecin du pensionnat, qui fixait Milléïs avec un certain soulagement.

Doucement, à nouveau allongée, la blonde marmonna :

— Oui... Nous nous sommes... tapés dedans et...

— Nous sommes tombés... à cause de moi, finit Draval, d'un air coupable. D'après Monsieur Cumberstone, nous avons fait une chute de près de trente mètres.

— Et d'après moi, vous avez été chanceux de vous en tirer avec seulement quelques blessures, sourit le docteur, faisant plisser ses yeux gris de lin. Heureusement que vos destriers se sont écrasés sur le ventre.

Aussitôt, Monsieur Pepperain se leva de son assise et alla vérifier les pansements et l'attelle présents sur les mains de Milléïs. Ses gestes étaient précis et justes.

— En tombant, vous vous êtes frappés la tête et avez perdus connaissance. Vous avez dormi toute l'après-midi. Vous vous êtes aussi tous deux écorchés les mains et les genoux avec les plumes des Méca-Condors. Votre poignet a été fracturé, Miss Gazergray. Monsieur Whiteley s'en est tiré avec trois doigts cassés.

L'homme d'âge mûr décapsula une fiole de liquide rougeâtre, avant d'en verser dans une cuillère.

— Avalez ça, c'est de la Sève de Cohn : un arbre connu pour ses vertus anesthésiantes. Cela apaisera votre douleur.

Obéissante, Milléïs avala la dose de sève d'une traite et grimaça ; c'était amer et sucré à la fois.

— La Néoflora m'étonnera toujours. C'est une médecine naturelle si simple, mais efficace et si passionnante, songea l'adulte, avec sagesse. Ah, la magie des plantes et des sécrétions animales...

𝐌𝐈𝐋𝐋𝐄𝐈𝐒 𝐆𝐀𝐙𝐄𝐑𝐆𝐑𝐀𝐘, T1 : La Voie des DéfenseursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant