Le silence se tissait entre Brooklyn et moi alors que je refermais la porte de la maison. La Bloody Mary me regardait avec timidité, une expression que je lui avais rarement vue. Elle lui allait plutôt bien. Ses pommettes délicatement rougies, un sourire timoré et le regard brillant caché par quelques mèches flamboyantes. Magnifique. Hésitant, il rabattit ses cheveux derrière son oreille, faisant tinter ses bijoux. Il se tenait debout au milieu de mon salon, le dos cambré et la bouche légèrement entrouverte. Il ne m'en fallut pas plus pour que la chaleur et le désir envahissent mon corps. Je n'avais qu'une envie : le renverser sur mon canapé et lui faire l'amour. Je ne fis rien, si ce n'était me servir un verre d'eau pour reprendre mes esprits. Je ne pouvais pas espérer tant de choses après ce qui s'était passé chez lui hier soir.
— Tu comptes rester silencieux ? Si c'est le cas, je préfère te laisser.
— Merci d'être venu.
— C'est pour Léo que je suis venu.
— Je sais, je m'en doutais, mais je te suis reconnaissant.
Avec un sourire, je me tournai vers lui. Toute timidité avait disparu, il me regardait en haussant un sourcil. L'air qu'il affichait ne mentait pas, il n'aimait pas ma réaction. Je ne lisais pas grand chose sur son visage, mais je m'en voulais tellement que j'étais incapable d'interpréter correctement son regard. Comment ne pas m'en vouloir ? J'étais le dernier des connards. Un soupir m'échappa. Que dire pour apaiser cette rancune ?
— Pour hier soir, je suis désolé. Je me suis laissé emporter par ma colère. Je ne voulais pas te frapper aussi fort.
— C'est rien. Je l'ai cherché, je ne méritais rien de plus, répliqua-t-il en haussant les épaules avec désinvolture.
— Pour toi ce n'est rien, mais pour moi... Je t'ai frappé, Brooklyn ! Tu te rends compte de ça au moins j'espère !
Brook laissa échapper un petit rire cristallin. Ses prunelles brillèrent et je ne lisais aucune contrariété sur son visage. Il s'approcha d'une démarche féline qui me fit frissonner, ranimant le désir que j'éprouvais pour lui. Sa main prit la direction de mon visage, ses ongles effleurèrent ma peau, m'arrachant des tressaillements. Je crus qu'il allait m'embrasser alors qu'il se rapprochait davantage. Mon souffle se coupa tandis que le sien caressait mon cou.
— Tu ne me pas frappé, tu m'as fessé et j'ai aimé te savoir si dominant... j'ai aimé avoir ta main sur mon cul.
Mon corps frémit sous ses mots, je me sentis réagir, rougir face au désir de sa voix. Comment pouvait-il avoir un tel effet sur moi ? Sa main se retira dans mon visage et il rit à nouveau.
— Tu es si innocent, c'est touchant.
Son corps se pressa contre le mien et lorsque son bassin rencontra le mien, je tremblai davantage. Moi, dominant ? À cet instant, Brooklyn me soumettait complètement. Mes yeux se fermèrent alors que ses lèvres mordaient le lobe de mon oreille. Mes mains se rattrapèrent au comptoir tandis que je sentais mes jambes se dérober. Sa langue titilla mes anneaux. Ce froid soudain enflamma mon désir. Et alors que j'allais saisir sa taille, Brooklyn se détacha et recula.
Un air taquin placardé sur le visage, il m'observa haletant et excité par son comportement. Cela semblait l'amuser de me mettre dans un tel état. Était-ce sa vengeance ? Mon corps ne manquait pas de me trahir et d'exprimer tout mon désir pour lui. La frustration me saisit immédiatement alors que Brook tournait les talons.
— Je vais te laisser.
Il n'oserait pas me laisser ainsi, si ? Je ne le permettrais pas. Sans perdre une seconde, je rattrapais la Bloody Mary et la saisis par le poignet. La faisant pivoter, je la plaquai contre mon torse et relevai son menton du bout de l'index.
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Rigged Magic 1 - Bipolar
ParanormalLa vie à Becky Hall est ennuyeuse. La magie y est calme et le travail de Milicien éreintant. Carlyle Morgenstern l'a bien compris. Magicien de guérison, il remplit sa mission sans se plaindre et suit les ordres, soutenu par Brooklyn, un magicien de...