CHAPITRE 1

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Lysiana 

Comme souvent chaque soir, je me retrouve dans une de mes boîtes de nuit. Ça me permet de faire écouler mon stock, gérer le business et de me divertir. De divertissement, c'est ça que j'ai besoin en ce moment. Avec ces histoires de cargaisons volées, je suis de plus en plus sur mes gardes et même si nous avons retrouvé les fautifs, je ne peux me permettre de relâcher ma vigilance.

- Ton dessert est au rendez-vous à ce que je vois. Dit mon frère ce qui me sort de mes pensées. Je le regarde et remarque qu'il arbore un sourire au coin. Je détourne les yeux pour voir où il voulait en venir et je lève les yeux au ciel quand je la distingue. Je fais un signe à l'un de mes gardes pour qu'il s'approche.

- Faites la sortir. Je n'ai pas besoin d'en dire plus, ils savent de qui je parle et s'exécutent dans la minute qui suit. Elle me lance un regard dès qu'elle voit un membre de la familia se diriger vers elle. Un regard qui me fait bien comprendre que je vais la revoir d'ici peu.

- Vous vous êtes encore disputées ? Me demande mon frère quand il la voit s'éloigner. Je secoue la tête lui faisant comprendre que je ne veux pas m'attarder sur son sujet. Il rigole et continue de boire son verre.

Seul Jasiah m'a accompagné ce soir, Jud doit sûrement être en très bonne compagnie ce soir. Je l'envie vraiment. Ça fait plusieurs semaines que je ne me suis pas octroyée un peu de plaisir. Je ne compte pas rentrer accompagner ce soir, je déteste récupérer des épaves chez moi et même si j'ai terriblement envie de m'envoyer en l'air, mon esprit n'arrive pas à faire abstraction du fait que je me sois fait duper, 2 fois. Depuis que j'ai pris la place de mon père à la tête de La Jota, mes erreurs sont insignifiantes voire stratégiques. J'ai toujours su me rattraper et faire de mes erreurs des erreurs tactiques, j'ai toujours prévu des plans de secours à mes plans de secours afin de toujours avoir quelque chose à quoi me rattraper. Je me sens humiliée que des gamins aient réussi à dévier l'attention des membres de la familia assez longtemps pour prendre mes camions. Ils ont été sacrément sanctionnés, même celles et ceux qui n'étaient pas présents. Ils ont interdiction de venir dans un des clubs sauf si je leur ordonne, plus de consommation de drogue, plus de baise au QG et surtout une baisse de salaire jusqu'à temps de retrouver l'argent que j'ai perdu et de le doubler. Ils ne râleront jamais devant moi mais je sais qu'ils enragent, j'entends les bruits de couloir à propos de moi et de ma cruauté. Ils me sous-estiment tous au début en voyant qu'une femme est au pouvoir puis ils me voient comme mes ennemis me voit. Une personne cruelle, sans cœur, stratégique, manipulatrice et très intelligente. Je veux inspirer la peur à tous ceux qui m'entourent, je veux qu'ils me craignent, c'est comme cela que l'on impose le respect.

Je ne compte pas laisser cette histoire se tasser, ça entacherait ma réputation. Je veux que cette histoire serve d'exemple à ceux qui voudront me faire le même coup, ou pire encore. Je me lève d'un coup, ne supportant plus mes propres pensées.

- Où vas-tu ? Demande mon frère. Je finis mon verre de tequila avant de lui répondre.

- Voir Papa.

...

- Mija, tu rentres tôt, qu'est ce qui se passe ? Mon père est torse nu, installé sur le canapé devant la télé. Il vit sa retraite plutôt bien. Il n'a jamais pu se reposer depuis qu'il nous a eu et qu'il a pris la relève de abuelo. Il a toujours été en forme physiquement mais il l'est encore plus maintenant, il est toujours aussi grand, il a le crâne rasé, un visage rond avec de grands yeux marrons et des cils et sourcils fournis. Il a des tatouages partout sur le corps. Il profite de son repos pour faire de l'exercice.

Je m'installe près de lui et en un rien de temps, je me retrouve collée à son torse. Mon père est l'une des personnes qui me donne du réconfort lorsque j'en ai besoin, comme maintenant. Il me comprend mieux que je me comprends, c'est mon mentor.

ENCONTRARMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant