ENCONTRARME

CHAPITRE 29

Lysiana

Plus tôt dans la soirée

J'utilise le même chemin que j'ai pris des mois plus tôt pour entrer dans la hangar sans me faire remarquer. Je monte doucement les escaliers afin de ne pas me faire repérer par les bruits de mes pas et me dirige encore une fois vers le bureau du chef. Aucun homme dans les couloirs pour me faire barrage ou pour surveiller les environs, je pourrais penser que c'est un piège mais venant de lui, son manque de sécurité ne me choque pas. Il a toujours pensé être le plus fort et avoir toujours 3 coups d'avance sur les autres. Je vais donc lui montrer que j'en ai toujours 6 d'avance sur lui.

Lorsque je vois sa porte fermée au bout du couloir, j'inspecte une nouvelle fois les environs pour voir si rien n'a changé. Il n'y a toujours aucune caméra dans le couloir ni aucun capteur de mouvements. Je tends l'oreille afin de voir si quelqu'un arrive et encore une fois, rien à signaler. Je me dirige donc, toujours lentement et aux aguets, vers la porte et je l'ouvre tellement brusquement qu'il en sursaute et dégaine son flingue. Quand il comprend que c'est moi, il le baisse mais son air de terreur ne le quitte pas.

- LJ, qu'est ce que tu fais là ? Comment es-tu entrée ? Il se rassoit et passe ses mains sur son visage. Il a l'air exténué et j'en suis pour quelque chose. Je me dirige vers le fauteuil en face de lui et m'y assoit.

- Je t'ai pas manqué ? Il relève sa tête et m'envoie un regard noir pour me faire comprendre toute la haine qu'il a envers moi et je lève les yeux au ciel.

- Qu'est ce que tu veux ? Dit-il avec plus de hargne dans sa voix.

- Tu n'as plus rien à me donner malheureusement, je t'ai déjà tout prix. Il fronce ses sourcils puis ses yeux s'écarquillent en comprenant mes mots.

- C'est toi. Je continue de le fixer pendant que la lumière se fait à tous les étages. Mes alliés, mes cargaisons, mon argent, tout ça, c'est toi. Je pensais que c'était un coup du sort, voire un coup du Diable mais je n'étais pas si loin de la vérité finalement.

- Meyer travaille pour toi, ou plutôt, travaillais. Tu l'as envoyé approcher DiLaurentis et sa bande pour qu'ils me volent. J'ai mis du temps à remonter jusqu'à toi. Il tressaille face à mes mots. Je ne pouvais pas laisser ça impuni, tu sais comment je suis.

- Sale pute. Crache-t-il avec véhémence. Dégage de mon bureau. Je rigole et me lève du fauteuil pour m'asseoir sur le bureau, de son côté.

- De mon bureau tu veux dire. Il se lève et me plaque sur mon bureau tout en enserrant ma gorge. Tu sais très bien que ça m'excite mais je ne suis pas d'humeur. Ses yeux se font encore plus noirs qu'ils ne le sont déjà.

- Pourquoi tu fais ça, hein ? Il secoue ma tête et la cogne contre le bureau. Pourquoi ?? Il crie tellement fort que j'appréhende que quelqu'un l'entende. Je peux le neutraliser mais pas s'il est entouré de ses hommes.

- Tu m'y as poussé. Tu m'as volé et tu m'as saboté. Jamais j'aurais laissé passer ça et ce n'est pas parce que l'on a partagé quelques moments que j'allais être indulgente avec toi.

- Quelques moments ? Il rigole amèrement mais ne me relâche toujours pas. Je pourrais me dérober de sa prise facilement mais les hommes sont plus vulnérables quand ils pensent qu'ils ont le pouvoir. Tu qualifies 2 ans comme "quelques moments" ?

Je lève les yeux au ciel, sentant mon sang bouillir et ma patience quitter mon corps. C'est un putain de blague ? Ne me dites pas qu'il a fait tout cela pour une stupide vengeance amoureuse, il n'est pas descendu aussi bas.