CHAPITRE 26

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Leyan

- Pourquoi tu ne l'as jamais fait ? Sa question me sort de ma torpeur dans laquelle j'étais depuis qu'on l'avait fait.

Nous regardons tous les deux le plafond, réalisant petit à petit ce qui s'était passé. Je ne connaissais pas confidence sur l'oreiller mais je peux comprendre que cette question la taraude, c'est rare que les hommes soient encore vierges de nos jours et surtout à un âge avancé comme le mien. On a souvent tendance à mettre sur un piédestal la virginité de la femme comme s'il n'y avait que cela qui la représentait. Si elle a le malheur de la perdre, alors elle perd aussi sa vertu. Alors que c'est tout l'inverse pour l'homme, plus il a de conquêtes, plus il sera considéré comme un vrai homme.

- Comme t'as pu le comprendre, mon frère a toujours été ma priorité. Je n'avais pas le temps ni l'envie d'inviter des femmes chez nous.

- Tu n'as jamais ressenti du désir pour quelqu'un ? Au point de vouloir sauter le pas ?

- Si. Toi. Je ne lui dis pas ce dernier mot mais je pense qu'elle l'a compris vu ce que nous venons de faire. Mais c'est vrai, je n'ai jamais ressenti un tel désir qui me pousse autant vers une personne. Souvent, c'était juste un petit béguin inoffensif, je trouvais la personne belle et ça s'arrêtait là. Mais avec elle, rien ne s'arrête malheureusement, tout s'enchaîne et s'entrechoque.

Je n'aurais jamais pensé perdre ma virginité dans ce contexte. Dire que je regrette serait mentir mais c'est vrai que j'aurais aimé une autre situation. Malheureusement, je ne peux rien faire contre le désir et l'attirance que sa personne me procure.

J'étais très stressé et surtout inexpérimenté, j'avais plus peur de faire quelque chose qui ne lui plaisait pas que de ne pas ressentir de plaisir. Et étonnement, elle a su me guider dans ce monde de luxure. J'ai joui vite, certes, mais j'ai réussi à lui procurer du plaisir. Je saurais faire mieux la prochaine fois, enfin, s'il y en a une.

- Il faudra que tu partes avant que mes frères reviennent, et surtout, ne jamais rien dire à personne.

Je ne réponds pas, je regarde l'heure sur mon portable qui affiche 4h17. J'ai passé beaucoup plus de temps qu'il n'en faut dans cette chambre et pourtant, je ne bouge pas. J'ai envie de recommencer mais je n'ose pas faire le premier pas. Je suis encore novice et j'ai pas envie de passer pour un homme qui ne pense qu'à ça. Je ne devrais même pas prendre en compte son avis, c'est une personne horrible qui s'en fiche de l'opinion que les gens ont d'elle. Pour une fois, je devrais prendre exemple sur elle.

- Tu devrais dire plus souvent ce qui se passe dans ta tête, c'est pas bon de radoter. Ça te permettra aussi de te libérer l'esprit et d'y voir plus clair. Son conseil me fait froncer les sourcils et je me tourne vers elle pour la regarder. C'est vrai que j'ai une fâcheuse tendance à trop penser, à trop sur analyser et ça me pourri la vie mais je ne peux rien y faire, je suis comme ça. Dis-le.

- Dire quoi ? Elle tourne son corps sur le côté pour me regarder à son tour et la couverture qui protégeait ses seins tombe sur son ventre. Mes yeux les contemplent, totalement subjugués.

- Dis-le.

- Est-ce qu'on peut recommencer ? Ma voix n'est pas assurée, presque un chuchotement. Je suis sûr que mes joues ont viré au rouge vu la chaleur que je ressens à ce niveau-là.

- Tu me demandes pas quelque chose, tu me dis ce que tu veux. Dis-le. Je souffle et reprends la parole d'une voix un peu plus assurée.

- Je veux recommencer. Elle sourit, sûrement fière de son petit coaching.

ENCONTRARMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant