CHAPITRE 28

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Leyan

Je ne la vois pas disparaître mais je la sens s'éloigner de moi. Je sens aussi les regards indiscrets ainsi que les murmures sur moi. Ils doivent sans doute se souvenir de moi et de mon duel avec King. Plusieurs personnes se ruent vers l'entrée avant moi et j'entends déjà les cris fuser dans le hangar. Ma présence est annoncée. Je marche calmement, faisant durer le suspens et quand j'arrive à l'intérieur, la foule se coupe en deux. Mon adversaire n'a pas changé depuis la dernière fois que je l'ai vu, à part son visage dur qui a remplacé son sourire.

- Mesdames et Messieurs, vous l'avez réclamé, vous l'avez demandé, et le voilà. L'arbitre hurle à s'en casser la voix suivi par les acclamations de la foule. Faites du bruit pour le rouquin. Les applaudissements fendent l'air pendant que je monte sur le ring.

Nous nous fusillons du regard et je peux voir ses poings se serrer quand un sourire au coin apparaît sur mon visage. L'adrénaline afflue dans mon corps, j'ai l'impression d'être là sans être là, de regarder la scène en dehors de mon corps. Pourtant, je ressens toutes les sensations et les émotions en fois 1000. J'aime actuellement ce qui se passe.

- T'es de retour le rouquin, prêt à te faire laminer ? Il n'attend pas ma réponse et se met en position.

Il se met à faire de petits pas et je l'imite, nous commençons à nous tourner autour et j'ai l'impression qu'il y a que nous deux. Je n'entends plus les applaudissements, les cris, les commentaires de l'arbitre. J'entends seulement sa respiration et ses pas. Cette fois-ci, il n'attaque pas en premier, je pense qu'il a compris qu'il ne devait pas me sous-estimer.

Je décide donc de porter le premier coup qu'il esquive aisément, c'était le but. Je voulais faire avancer le combat. Ça ne sert à rien de s'éterniser ici, nous connaissons tous la finalité. Il enchaîne avec un coup dans les côtes, que j'accepte avec plaisir. Toute douleur est bonne à prendre. Depuis que je suis en phase d'observation, j'aime de plus en plus la douleur. En y réfléchissant, j'ai directement pensé que j'étais masochiste et que je ne l'ai découvert qu'en me faisant kidnapper. Ce n'est pas normal d'être content d'avoir mal physiquement et d'en redemander.

Je suis tellement dans mes pensées que je ne vois pas son poing atterrir sur ma mâchoire. Je pousse un gémissement de plaisir en sentant le goût métallique du sang dans ma bouche. L'extase pure. Ne me voyant pas réagir, il enchaîne avec un coup de pied dans le ventre qui me propulse à quelques mètres plus loin du centre du ring. Un autre gémissement sort de ma bouche mais je me ressaisis bien vite. Il ne faut pas que je perde mon objectif de vue : battre le pseudo King et repartir aux côtés du Diable.

Tout s'enchaîne très vite à partir de là. Je ne lui laisse pas une seule ouverture en le frappant sans m'arrêter. Mon but est qu'il reparte en sang, voire mort. Je lui donne plusieurs coups au visage, aux côtes, dans le ventre et l'étrangle lorsque je me retrouve sur lui. Il agite ses pieds afin de se libérer de ma prise, en vain. Son visage est complètement tuméfié et le bruit de mes phalanges sur son visage ne me procure pas le plaisir que l'on est censé éprouver quand on met son adversaire au tapis. J'aurais aimé qu'il me renvoie mes coups 2 fois plus forts, qu'il me fasse mal. J'ai l'impression d'avoir fait qu'un simple entraînement.

- Quel beau spectacle. Sa voix claque au-dessus des bruits et toutes les têtes se lèvent vers elle. Et moi qui pensait que le King était imbattable.

Les italiens se ruent vers elle mais ils sont très vite arrêtés par leur chef qui se trouve à ses côtés. Sa tête est baissée ainsi que ses épaules comme s'il portait tout le poids du monde dessus. La familia sort peu à peu de leur cachette afin de les neutraliser.

ENCONTRARMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant