ENCONTRARME

CHAPITRE 41

Lysiana 

- On peut se parler ? Jud entre dans mon bureau et je l'invite à s'asseoir, ce qu'il refuse. Je le regarde pour qu'il commence. Il veut partir. Mon cœur rate un battement, ne comprenant pas pourquoi ce sujet est remis sur le tapis.

- Il ne partira pas, on a réglé le problème.

- Il est venu me voir pour me dire qu'il partira dans quelques jours.

- Il ne peut pas partir, il n'a pas le droit. Il fait partie de la familia. Je répète encore et encore les mêmes phrases.

- Tu sais très bien que la familia suivra ta décision, surtout si c'est à son sujet. Il souffle et vient se mettre à côté de moi. Laisse-le partir Ysi, sa place est auprès de son frère. Je recule, comme si ses paroles me brûlaient. Sa place n'est plus auprès de lui.

- Dis-lui de venir. Il allait protester mais je le coupe. Maintenant.

Il me regarde pendant quelques secondes avant de se résigner à s'exécuter. Il l'amène quelques minutes plus tard et ferme la porte pour nous protéger des oreilles indiscrètes. Il garde une distance entre nous, une distance qu'il n'y avait pas la nuit dernière.

- Qu'est ce que t'as dis à Jud ? Je pose ma question calmement, ce n'est vraiment pas le moment pour s'énerver.

- La même chose qu'à toi. Sa voix est nonchalante et son regard braqué sur moi.

- Et tu lui as dit de la même manière ou ce traitement m'a été exclusivement réservé ? Je commence en faisant référence à notre nuit. Je pensais qu'on avait réglé l'histoire hier soir et ce matin. Mes paroles ont le mérite de le faire tressaillir face aux souvenirs de notre moment charnel.

- Tu résolvais peut-être tes problèmes avec le sexe avec tes autres partenaires mais ce n'est pas comme ça que ça marche avec moi. J'accepte ce pique, j'en souris même.

- Tu sais que je te laisserais pas partir, arrête de te torturer. L'histoire de ton frère est réglée, je lui paierais ce dont il a besoin.

- C'est de moi qu'il a besoin. Il explose et passe sa main dans ses cheveux.

- Il avait besoin de toi quand il était en pleine orgie avec ses potes ? Il avait besoin de toi quand il buvait et se défonçait jusqu'à perdre conscience ?

- Ne parle pas de lui comme ça. Je lève les yeux au ciel tandis qu'il se calme peu à peu. Je tiens juste à te dire que je pars ce soir. Je rigole à m'en détruire les cordes vocales.

- Et tu comptes partir comment, et surtout, pour aller où ? Tu n'as plus rien. Il te reste que moi et ce que j'ai à t'offrir. Je contourne mon bureau afin de m'y asseoir dessus.

- Jud s'est chargé de payer notre appartement et à garder ma place dans mon ancienne entreprise. Je tombe de mille étages. Mon frère va aller à l'université de San Francisco et avec ce que Jud m'a donné, je pourrais lui payer ses 4 ans. Encore une fois, mon frère m'a trahi.

- Tu peux pas partir.

- Pourquoi ? Il s'approche de moi. Pourquoi je ne peux pas partir ? Dis-le moi ! Je t'ai laissé pleins d'occasions pour me le dire. Je t'ai regardé droit dans les yeux et je t'ai dis que si tu me le disais, je resterais, que je laisserais mon frère pour toi.

Mon cœur bat à cent à l'heure, je ne sais pas ce que je dois faire, ce que je dois dire. C'est la première fois que je me retrouve dans une situation comme celle-ci. Je suis perdue entre ce que je ressens et ce que je pense. Et quand je me retrouve dans une situation délicate, mon seul moyen de m'en sortir est de blesser l'autre.