CHAPITRE 36

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Leyan

La frustration a gagné tout mon corps et rien de mieux qu'un peu de sport pour la faire partir. Et étant donné que ma séance a été écourtée à cause de leur réunion, ça me permet de continuer mon entraînement quotidien. Je passe un temps sur les poids avant de me diriger vers le punching-ball, c'est vraiment mon exécutoire préféré. Et malheureusement, c'est aussi le sien.

C'est une pro de la boxe, je ne comprends pas pourquoi elle n'a jamais pensé à faire carrière, peut-être parce que cette passion n'était pas compatible avec la voie qu'elle s'est choisie. En tout cas, elle a un vrai don et c'est incroyable de la regarder se battre. On a l'impression qu'elle combat aussi naturellement qu'elle respire. Mes pensées dévient encore et toujours vers elle lorsque les poils de ma nuque se hérissent. Je sais très bien pourquoi mon corps réagit comme cela et je n'ai pas envie de me retourner pour confirmer mes doutes.

- Tes attaques sont trop prévisibles à cause de ta posture, essayes d'être plus à l'aise. Je l'écoute et me relâche un peu, je sens toujours mon corps aussi tendu. Pourquoi t'es autant crispé ? J'entends sa voix se rapprocher et je pouffe de rire amèrement face au ridicule de sa question.

- T'es vraiment sérieuse ? Je ne la regarde pas et continue mon entraînement. Qu'est ce que tu veux ? C'est toi qui voulait que je dégage de ta chambre, non ? Elle se place derrière le punching-ball et j'arrête immédiatement de le frapper. Elle m'exaspère. Je m'assois sur le banc tandis qu'elle reste à sa place. Qu'est ce que je peux faire pour toi Cheffe ?

Elle fronce les sourcils et croise les bras sur sa poitrine, n'aimant pas mon changement brusque de ton. Elle n'a qu'à s'y faire, elle voulait que je dise mes pensées à voix haute non ? Elle me fusille du regard mais je ne baisse pas les yeux pour autant, tout en buvant dans ma bouteille. Ce regain de confiance en moi me fait du bien, je m'affirme peu à peu et j'aime ce que je suis en train de devenir. Je ne suis plus l'homme passif qui subit, je suis un homme qui prend les devants. Et si je suis devenu comme ça, c'est totalement grâce à elle.

- Mais c'est qu'il s'est trouvé du caractère le Barreto, tu m'exciterait presque si je trouvais pas ça ridicule. Je souris, excédé par sa répartie. On a une mission ce soir, va te reposer avant qu'on y aille. Je hoche la tête et elle s'approche pour se mettre debout, entre mes jambes. Tu comptes faire la loi du silence ?

- Tu veux que je te dise quoi ? Aux dernières nouvelles tu ne voulais pas parler avec moi. Cette femme est vraiment le culot en personne.

- Je ne voulais pas parler de ce sujet, c'est différent. Tu fais tout pour qu'on parle et qu'on échange de notre passé, de notre histoire, j'aime pas ça.

- C'est ce que font les gens pour apprendre à se connaître. M'exclamais-je et elle lève les yeux au ciel.

- Mon passé et mon histoire ne me définissent pas. Sa voix est forte pour bien me faire comprendre que je n'ai pas intérêt à la contredire. Je pense qu'elle me connais assez maintenant pour savoir que j'ai de plus en plus de mal à faire ce qu'on m'impose.

- Je pense que si, la manière dont tu fuis cette discussion me pousse à croire que ton passé et ton histoire te définissent entièrement. Je me dépêche de m'expliquer quand je la vois s'éloigner et la rattrape par les cuisses. Et ce n'est pas quelque chose de mal, ton passé t'as impacté et a fait la femme que tu es aujourd'hui. Regarde tout ce que tu as accompli, très peu de personnes l'ont fait. Elle souffle et je sens ses muscles se détendre. J'aurais aimé avoir une discussion calme sur ce que j'ai appris aujourd'hui, je suis désolé d'avoir demandé à ton père alors que je savais que tu ne voulais pas que j'en apprenne plus sur cette histoire. Mais je suis pas désolé d'avoir fait ça parce que je voulais simplement essayer de mieux te connaître.

ENCONTRARMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant