CHAPITRE 19

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Lysiana

La colère ne veut pas quitter mon corps, j'ai l'impression que quelque chose veut en sortir mais ne sait pas comment le faire. Je reconnais les symptômes, je suis en train de faire une crise de colère due à mon TEI. Mon Trouble Explosif Intermittent était gênant durant mon enfance mais j'ai réussi à vivre avec en grandissant. Il m'a permis de devenir redoutable et cruelle, de me faire ma place dans ce monde misogyne afin que l'on me perçoit pas comme une femme mais comme un chef.

Mais actuellement, j'ai qu'une envie c'est de me griffer à sang et de détruire ma chambre du sol au plafond. J'ai besoin de tuer quelqu'un, d'étrangler une personne à mains nues jusqu'à ce qu'elle meurt entre mes mains. C'est toujours mon père qui me calmait quand j'étais petite mais plus je grandissais, moins je voulais que l'on me voit en position de faiblesse.

Les premières solutions que j'ai trouvées étaient de me faire du mal, puis j'ai compris que ce n'est pas comme ça que j'irais mieux donc j'ai décidé d'en faire aux autres. C'est un pur plaisir de voir les gens souffrir autant que toi et d'en être la cause, de maîtriser cela. Mais quand je n'avais personne à torturer, il fallait que je trouve autre chose.

C'est pour cela que je me dirige dans ma douche afin de me plonger sous l'eau froide. Elle me permet de faire redescendre la pression et surtout de méditer, de me recentrer sur moi-même. Quand je suis dans cet état, je peux y rester pendant des heures jusqu'à ce que je ne sente plus mes membres tellement ils sont ankylosés par le froid.

Petit à petit, mes muscles qui étaient tendus commencent à se relâcher. Je commence à réfléchir à tout et à rien. Je réfléchis à propos des DiLaurentis, par rapport à mes futures cargaisons, par rapport aux futures alliances que je pourrais faire... Tout y passe et ça me fait du bien d'être en réunion de moi à moi.

- Ça fait 3 heures que tu es sous la douche, tu vas attraper froid.

Comme d'habitude, c'est toujours lui qui vient me chercher sous la douche lors de mes moments de re-centration. Comme d'habitude, il m'enlève mes vêtements pour ne laisser que mes sous-vêtements et active petit à petit l'eau chaude pour ne pas risquer un choc thermique.

C'est sa manière de s'excuser et le fait de le laisser faire est la mienne.

Il s'assoit en face de moi, les bras sur ses genoux.

- T'es pas une salope. En tout cas, pas dans ce sens-là. Ca t'arrive d'être une salope, souvent d'ailleurs parce que t'es vraiment insupportable mais t'es pas ce genre de salope.

Un petit sourire étire mes lèvres tandis que j'attends la suite.

- T'es comme notre père, t'es intelligente, stratège, calculatrice et une leader née.

- Je ne m'excuserai pas d'avoir dit que t'étais mon larbin, tu l'es. Je dis quelque chose et tu l'exécutes parce que c'est ton travail et aussi parce que je suis ta sœur.

Il hoche la tête sachant pertinemment que j'ai raison.

- Je ne m'excuserai pas d'avoir dit que t'étais pourrie gâtée, tu l'es. Parce que t'es la petite dernière dans une famille de 4 hommes, on réduirait le monde en cendre rien que pour toi et à ta demande. T'es la fille qu'il a toujours voulu avoir et la petite-sœur qu'on a toujours voulu avoir malgré ton caractère exécrable. T'es rentrée dans nos vie à un moment difficile et tu l'as rendu magique, c'est grâce à ta présence que l'on a pu supporter son absence.

- Je ne m'excuserai pas de ne pas avoir d'amour pour elle, je ne la connais pas.

Il met du temps avant de hocher la tête à nouveau. Il se lève et se place à côté de moi pour poser son bras autour de mes épaules. Je m'affale sur lui et nous restons sous l'eau tiède pendant un bon moment.

ENCONTRARMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant