CHAPITRE 7

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Lysiana

2 semaines après

Il est doué, très doué.

J'ai passé pas mal de temps à les observer. Mon frère est un très bon professeur mais son élève est tout aussi doué. Il a enregistré très rapidement les mouvements que ce soit attaquants ou défensifs malgré son manque d'implication flagrant au début. Il a de vrais réflexes et il arrive à anticiper presque tous les coups de mon frère ou de ses autres adversaires lorsqu'il s'entraîne avec des membres de la familia. Et je ne parle même pas de ses prouesses aux tirs, j'ai même été impressionné. Il a ça dans le sang, il est né pour être du mauvais côté et je vais me faire un plaisir de cultiver ses compétences pour qu'il ne serve que moi.

Ils s'entraînent toute la journée et vont parfois courir autour de la propriété, dans les bois.

Ils se sont fait une routine, ils se lèvent assez tôt pour aller courir, puis ils reviennent dans la salle d'entraînement pour boxer, ils mangent, s'entraînent au tir et refont un footing avant de dîner. S'ils ont encore de l'énergie, ils s'entraînent après manger, quand la salle est vide. Je n'aime pas la complicité qui commence à naître entre eux, il n'est pas notre ami. Je sais qu'il se fait tout petit et qu'il ne parle pas quand il m'aperçoit de peur que je fasse quelque chose contre lui. Il est sur ses gardes.

Mon frère a tout fait pour que je ne croise pas le prisonnier, de peur que je m'en prenne encore une fois à lui. Il a raison, je suis totalement imprévisible et je ne sais vraiment pas ce que mon corps et mon cerveau décideront de faire si je me retrouve en face de lui, seuls.

Moi qui voulais le tuer, je pense vraiment y réfléchir à deux fois. Il peut être un atout si on le modèle bien. Il faut qu'il perde cette notion de bien et de mal. Il faut qu'il se rende compte que les gens et le monde ne sont pas tout blanc ou tout noir. L'emmener sur le terrain lui fera ouvrir les yeux.

Ce qui se passe est totalement inédit, jamais je n'ai autorisé un prisonnier à se réfugier chez moi mais je n'ai pas le choix. Ils sont tous catégoriques à son sujet et pensent qu'il ne mérite pas ce que je lui fait endurer. Mon père et mes frères le soutiennent et même si je sais que j'ai toujours raison, il y a des batailles qui ne méritent pas d'être menées. Je les laisse penser qu'ils ont gagné contre moi, qu'ils ont réussi à me faire plier. Je suis juste plus rusée qu'eux et j'ai six coups d'avance.

Mon frère me coupe dans mes pensées quand il entre dans mon bureau.

- Tu voulais me voir.

- Je vous ai laissé 2 semaines, prêt ou pas prêt, il commence dès maintenant à me rembourser.

- Il est prêt. Me dit-il d'un ton solennel alors qu'il reste debout comme un piquet. C'est ce que je voulais entendre.

- Vous irez en mission ce soir avec April. Vous allez récupérer de l'argent chez les Italiens, dans leur hangar au nord de la ville. Elle fera le gai autour de la propriété tandis qu'il ira récupérer l'argent avec les plans que Jasiah a fait. Tu resteras dans la voiture. Lui ordonnais-je pour qu'il comprenne bien que c'est un ordre et non une demande.

- Autant que j'aille avec lui à l'intérieur. Je savais qu'il me dirait ça.

- Non, ton travail est de rester à l'intérieur de la voiture et de démarrer au moment où il repose le pied à l'intérieur. Vous n'avez pas besoin d'être plus. Ne contredis pas mes ordres Jud, ça ne sera pas sans conséquences cette fois-ci. Allez vous préparer, vous n'avez pas besoin d'armes. Appelle-moi April en partant.

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