CHAPITRE 39

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Lysiana 

Je suis en colère, enragée. Il vient une nouvelle fois de désobéir à mes ordres devant toute la familia. Il remet mon autorité parce qu'il est mon frère et ça doit s'arrêter maintenant. Mais pour l'instant, je dois surveiller ces retrouvailles.

- Ce n'est pas le moment. Leyan ne se retourne même pas pour me parler, il tient toujours son frère dans les bras, j'ai du mal à distinguer ce dernier car il est totalement enseveli par les grands bras de son grand-frère.

- C'est comme ça qu'on parle à sa Cheffe ?

Notre moment de tout à l'heure est totalement oublié, je suis de nouveau La Jota et il a bien dû le comprendre vu comment ses épaules se sont tendues en entendant le son de ma voix. Il ne se retourne pas pour autant mais mon intonation a le mérite d'attirer l'attention du voleur qui se libère de l'emprise de son frère. C'est un beau garçon, grand, roux, assez musclé et bien bronzé grâce à ses vacances improvisées. Il a le même regard bleu-vert profond de son frère ce qui me perturbe, le voir en vrai me donne l'impression de retrouver un jumeau de Barreto. Il perd sa contenance et me détaille de haut en bas, quelque chose que je n'aurais pas permis s'il n'avait pas un lien de filiation avec une de mes... connaissances.

- C'est qui ? Il pose la question à son frère, ce qui à le mérite de m'énerver.

- Celle qui a un droit de parole sur ta vie alors tu vas commencer par me donner le respect que je mérite. Je le regarde dans les yeux tandis que Barreto souffle d'exaspération. Le visage du gamin devient livide quand il comprend qui je suis.

- Qu'est ce qui se passe ici ? Où suis-je et pourquoi ? Sa question ridicule a le don de me faire rire. Je ne laisse pas le temps à Barreto de lui répondre, il serait temps que quelqu'un fasse redescendre les pieds sur terre à son frère.

- Tu m'as volé des milliers de dollars et tu pensais que je ne serais jamais derrière votre cul ? Je rigole encore quand son visage se décompose. Toi et tes petits amis n'êtes pas très malins pour vous être réfugiés dans la maison de vacances du plus fortuné d'entre vous. Ça fait des mois et des mois que nous avons mis des caméras et des micros dans la maison. C'était un bon divertissement de vous voir vous envoyer en l'air comme si la vie en dépendait. Il recule d'un pas. Tu devrais me remercier, je vous ai laissé quelques mois de répit mais il est enfin temps de payer votre dette.

- Quoi ? S'exclame-t-il et je peux voir toute la peur sur son visage. Qu'est ce que c'est jouissif de voir l'effet que l'on peur faire à quelqu'un. Il se tourne vers son frère pour essayer d'avoir du réconfort mais ce dernier est focalisé sur moi et je comprends pourquoi quand ses yeux me fusillent.

- Depuis combien de temps tu sais où est mon frère ? C'est tellement rare que ma bouche parle avant que mon cerveau ait analysé le sens de la phrase mais j'ai été embarqué par la situation. Dire que je regrette serait mentir, il allait le savoir un jour ou l'autre. Il connaît déjà la réponse, il veut juste voir si je serais capable de lui mentir en face. Je n'aurais aucun scrupule à le faire, je me persuade que je saurais lui mentir si j'en avais envie quand ma bouche s'ouvre.

- Je l'ai toujours su. Son visage affiche de la colère, une très grande colère que je peux comprendre et gérer. Mais la déception que je lis est hors de mon domaine d'expertise.

- Tu m'as menti. Toutes les fois où je rampais pour avoir des informations sur mon frère, toutes les fois où je voulais juste savoir s'il était en vie et en bonne santé. Tu ne m'as jamais répondu, pire, tu m'as ignoré. Comment t'as pu me faire ça ? Je ne réponds pas, je hausse simplement les épaules. Une réaction répétitive aujourd'hui. Je ne sais pas ce qu'il attend de moi et je n'aime pas la manière dont son frère nous regarde, comme si nous étions une télé-réalité. Je ne pourrais jamais te le pardonner. Il n'en fallait pas plus pour que ma colère fasse surface.

ENCONTRARMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant