CHAPITRE 10

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Leyan 

- Tu te bats comme une merde. Je ne l'écoute pas et continue de frapper le punching-ball. Plus fort. Je frappe plus fort, mais sûrement pas assez. PLUS FORT BARRETO !

Il ne lui a fallu que quelques semaines pour rentrer dans ma tête. Il ne lui a fallu que quelques semaines pour que je fasse tout ce qu'elle me demande. Je suis bloqué entre la peur qu'elle m'inflige et mon propre plan de partir d'ici pour retrouver mon frère. Je ne suis qu'un homme faible face à une femme dangereuse et sans pitié qui n'hésitera pas une seule seconde pour me tuer si je faute. Je n'ai donc pas le choix, je dois me tenir à carreaux pour essayer de sympathiser avec l'ennemi. Je ne suis pas quelqu'un de fourbe mais étant une personne racisée et venant d'un milieu très précaire, j'ai dû faire des choix pour réussir quitte à écraser quelques fils à papa en passant.

Cela fait des semaines que je m'entraîne avec Jud dans les bois que se soit à la course ou au tir. Cela fait aussi des semaines qu'elle vient dans ma chambre la nuit pour me traîner dans la salle d'entraînement. Je peux voir les changements sur mon corps, j'ai beaucoup plus d'énergie et j'ai pris du muscle ce qui augmente ma détermination. Je me sens beaucoup plus fort et prêt à tout affronter, même ses multiples remarques agaçantes.

- Arrête. L'ordre plane dans la salle et je me stoppe directement, totalement essoufflé. Je me plie en deux afin de reprendre ma respiration mais en 2 secondes je me retrouve par terre après un coup de pied. Je n'ai même plus la force de me relever. Tu ne progresses pas.

Je ne lui réponds pas, sachant pertinemment que c'est faux. D'après Jud, j'ai un don inné avec les armes ainsi que de super réflexes de défense. J'aurais aimé avoir d'autres talents innés mais dans cette situation, tout ce qui me permet de survivre est le bienvenu. Je suis tout simplement épuisé par tous ses entraînements, tout ce stress pour mon frère et pour moi.

- Je peux aller dormir ? Dis-je en ignorant totalement sa remarque.

- Tu vas bientôt retourner en mission alors sois prêt. Tu te feras tuer avant même d'avoir atteint le bâtiment si tu continues comme ça.

Je ne l'écoute pas et après avoir repris ma respiration, je retourne sur le punching-ball mais avec beaucoup plus de détermination cette fois-ci. Je fais abstraction de ces humiliations, comme toujours et le fait que l'on soit tout le temps seuls dans la salle me permet de ne pas me sentir humilié et faible.

C'est seulement quand elle en a marre qu'elle décide qu'on en a fini.

- Va te coucher. On se voit demain.

le soir suivant

- Tu comprends pas ce que je te dis Barrero ? Frappes plus fort putain !

Toujours les mêmes phrases qu'elle me sort tous les soirs. Je pense qu'elle aime me persécuter juste avant d'aller dormir, son plaisir sadique sûrement.

Je continue de frapper de plus en plus fort jusqu'à en avoir mal à mes bras, comme s'ils allaient se détacher de mon corps dû au surmenage que je subis. En moins de deux, je me retrouve au sol, encore une fois.

- T'es qu'une merde, et tu resteras une merde si tu continues à ne faire aucun effort. T'es mou. Elle me regarde de haut et je peux voir toute la haine qu'elle me porte à travers son regard. J'aimerais aussi être autant expressif à son égard mais je n'ai pas envie de finir mort avant même d'avoir revu mon frère.

- Je vais m'améliorer. Dis-je seulement par peur et surtout par fatigue.

- J'espère bien, dégage maintenant, va te coucher, on se voit demain.

ENCONTRARMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant