ENCONTRARME

CHAPITRE 32

Leyan

Je la garde dans mes bras, ne sachant pas quelle réaction je dois avoir. Même si j'avais déjà compris qu'elle se pensait responsable de la mort de sa mère, je n'ai toujours pas réussi à savoir pourquoi. Je ne veux pas questionner les jumeaux, ne voulant pas ouvrir une plaie qui n'a sûrement jamais cicatrisée et je ne me vois pas parler de sa défunte femme à Jed pour essayer de cerner sa fille.

Mes relations avec chacun d'eux ont considérablement évolué et ils ont pris une place dans mon cœur que je n'aurais jamais imaginé il y a quelques mois. Et pourtant, je ne me sens bien que quand je suis avec elle. Quand elle me fait découvrir des films, des séries, des livres, des musiques. Quand elle m'ouvre un peu sa porte sans qu'elle ne s'en rende compte afin d'en apprendre un peu plus chaque jour sur cet être complexe.

- Pourquoi tu penses ça ? Je ne sais pas comment aborder le sujet sans qu'elle m'envoie bouler. Cette histoire m'intrigue trop pour qu'elle ne dise rien de plus sur le sujet et je ne me vois pas la questionner une nouvelle fois alors qu'elle m'aura déjà envoyé bouler.

- Je ne le pense pas, je le sais. Elle souffle un bon coup avant de se retourner pour me faire face. Ecoute Ley', j'ai vraiment pas envie de parler de ça. Elle veut m'amadouer, je l'ai bien compris. Savoir qu'elle utilise un surnom que personne n'utilise pour me désigner envoie des décharges électriques directement dans mon cœur. Je ne sais pas trop comment gérer cette relation naissante totalement hors du commun et inappropriée. Ça a tellement mal commencé entre nous que je ne pense pas qu'une fin heureuse soit possible. J'éloigne ses pensées qui ne sont pas encore les bienvenues dans mon cerveau pour me reconcentrer sur elle.

- D'accord, je suis désolé.

- Arrête de t'excuser pour rien. Tu es plus courageux que tu ne le penses, personne n'aurait osé me poser cette question. Je hoche simplement la tête. Personne n'ose l'approcher sans y être obligée. Elle insuffle la peur même au sein de sa garde rapprochée qu'est la familia. Personne n'a envie de se la mettre à dos.

Je me reconcentre sur le film qui arrive bientôt à sa fin et je sens peu à peu son corps se détendre. C'est rare que nous nous touchons de cette façon avant de s'endormir même si nous sommes toujours collés quand on se réveille. Plus le temps passe, plus je tente des rapprochement qu'elle accepte de plus en plus. Nous ne sommes pas au stade où nous nous embrassons devant tout le monde, même si c'est un secret pour personne que je suis passé sous le bureau, mais cela ne choque plus personne de voir que nous sommes seul dans la salle d'entraînement ou de tir, dans son bureau ou dans sa chambre.

Mes pensées sont tellement intrusives que je ne me suis même pas rendu compte du profond sommeil dans lequel j'ai sombré, sûrement peu de temps après elle. Se sont 3 coups à la porte qui me font sursauter.

- Leyan, il est 5h. Prépare-toi. Je souffle avant de reposer ma tête contre l'oreiller. Je suis de plus en plus épuisé par ces entraînements et j'ai l'impression de ne pas en voir le bout, de faire tout ça pour rien.

Lysiana est sur moi, toujours les yeux fermés même si je sais bien qu'elle est réveillée. Elle a le sommeil aussi léger qu'un animal aux aguets. Je resserre mon étreinte contre elle, ne voulant pas quitter ce petit havre de paix.

- Lève-toi. Elle mord mon torse avant de se décaler pour se retourner.

- Mets ta bouche plus bas, ça me donnera peut-être de l'énergie pour la journée qui m'attend. Elle pouffe, sans pour autant se retourner. J'aime la voir rire, surtout si c'est moi qui en suit à l'origine.

- Crois-moi, tu ne voudrais pas que je mette ma bouche plus bas. Dégage de mon lit Barreto.

Je souffle avant de me lever pour me doucher rapidement dans sa chambre. J'en ressors 10 minutes plus tard, une serviette autour de la taille afin de rassembler mes affaires. Elle n'a pas bougé d'un pouce et a toujours les yeux fermés. Je m'assois à côté d'elle et caresse délicatement son épaule nue, ce qui lui donne des frissons.