CHAPITRE 24

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Leyan

Je viens sûrement de faire la plus grosse erreur de ma vie mais comme toujours, je pense à mon frère avant de penser à moi. Travailler pour le Diable l'éloignera d'elle, il ne sera plus sur sa ligne de mire, ça sera moi. Et j'ai l'impression de mieux gérer les choses que lui.

- Tu peux pas faire ça. Jud interrompt mes pensées lorsque je rentre dans ma chambre, il est assis sur mon lit et fixe la porte comme s'il m'attendait. Tu peux encore revenir en arrière.

- Je peux pas. Et surtout, je ne veux pas. C'est quelque chose que je n'arriverai pas à lui avouer, que j'ai encore du mal à m'avouer à moi-même.

- Bien sûr que si tu peux, tu ne resteras pas ici indéfiniment. Il ne croit pas en ses paroles, je le vois bien.

- Nous savons pertinemment que c'est faux, elle ne compte pas me laisser partir même si je réussi miraculeusement à la rembourser. Autant utiliser ça à mon avantage.

- Ton avantage ? Il me regarde comme si j'avais dit la chose la plus idiote et la plus drôle en même temps. Tu ne gagnes rien en travaillant pour elle. T'es justement en train de tout perdre.

- Peu de gens ont la chance de travailler dans quelque chose qu'ils aiment et dans lequel ils gagnent beaucoup d'argent.

- Mais tu aimes ton travail de banquier et t'aurais gagné beaucoup d'argent.

- Je déteste les études de comptabilité et de finance. J'ai détesté toutes mes années et je déteste mon travail. Il me regarde choqué.

- Pourquoi as-tu fait ça alors ? Je ne réponds pas et nous continuons de nous fixer. Il souffle puis reprend. Bon, je peux pas décider de tes actes à ta place, si tu es sûr de toi alors tant mieux.

Je lui sourit, ravi de le retrouver de mon côté. Je sais que peu importe mes décisions, il essayera de me protéger du Diable.

- Elle m'a parlé du combat, il me regarde droit dans les yeux, c'est obligatoire ?

Il ne dit rien pendant quelques secondes.

- Oui, sinon tu ne peux pas entrer dans la familia. Tu aurais pu simplement entrer dans La Jota mais tu connais le QG donc c'est plus sûr pour nous niveau sécurité. Il a dû voir la peur sur mon visage car il reprend. Mais on a le temps de voir ça, plusieurs semaines voire plusieurs mois, ne t'inquiète pas.

Je hoche la tête même si je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter. Je ne veux pas que l'un de nous deux meurt à cause de ça. J'essaye de me rassurer en me disant qu'elle ne laissera jamais son frère risquer de mourir et que lui fera en sorte qu'il ne m'arrive rien.

- Si j'ai bien compris, t'es libre de tes mouvements, en tout cas sur le domaine. Si tu veux, on pourra aller en ville pour t'acheter quelques affaires.

- Ou sinon, je pourrais passer chez moi récupérer mes affaires.

- Je ne sais pas si ça va être possible. T'es peut-être pas déclaré disparu aux yeux de la police mais les gens de ton quartier se questionnent sur l'absence de ton frère et toi. Je souffle de résignation et me dirige vers le placard pour prendre mes affaires. Je ne me suis jamais fait d'amis dans le quartier où nous habitons même si ça fait plus de 10 ans que nous nous côtoyons, j'ai toujours été très occupé par mon travail, mes études et mon frère. Alors que lui a réussi à se faire des amis, on peut mettre ça sur le fait de son âge car il était encore jeune quand nous avons fui le foyer. Je vais en parler avec elle. Finit-il par dire simplement. Je t'attends dans la salle d'entraînement.

ENCONTRARMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant