ENCONTRARME

CHAPITRE 37

Lysiana

Comme chaque fin de mission, une réunion avec la familia s'impose. Chacun fait son compte rendu ce qui permet de savoir ce que les autres ont manqué.

- Cheffe, que s'est-il passé sur le toit ? Demande Xiu quand tout le monde a fini de prendre la parole.

- L'albanais a dû prendre une entrée secrète car il n'est pas entré par les escaliers. Il m'a prise par surprise mais j'ai réussi à le repousser. Puis on s'est battu, il m'a entaillé le ventre avec son couteau et a utilisé mon temps de réaction contre moi pour m'étrangler. Barreto est arrivé à ce moment-là et à tirer dans sa hanche puis à la tête quand il m'a relâché. C'est à ce moment-là que les autres sont arrivés. Nous nous sommes dépêchés de sortir et nous avons brûlé l'entrepôt avec les corps à l'intérieur.

Je fini mon récit totalement inventé d'une voix platonique, je sais que personne ne remettra en doute mes dires.

- On peut dire qu'il a réussi son test avant même qu'il ne sache qu'il faisait partie de la familia. April se tourne vers Jud. Tu lui as dit ? Jud ne me quitte pas du regard.

- Non, je ne lui ai rien dit. Traduction, c'est elle qui s'en est chargée. Je ne montre rien et personne n'a l'air de s'alarmer face à cette situation. Ce n'est pas la première fois et sûrement pas la dernière qu'ils vont nous voir en désaccord.

- Très bien, on peut dire que la réunion est terminée. Commence Dello. April, appelle-le. Elle s'exécute et ils apparaissent quelques minutes plus tard.

Il montre une image sur de lui et confiant mais je peux voir à travers ses yeux qu'il n'est pas à l'aise, et surtout traumatisé. J'y suis peut-être allée un peu fort mais c'était la seule solution. Il regarde partout autour de lui, intrigué par cette pièce dans laquelle il n'est jamais venu. Je me lève afin de prendre la parole.

- Leyan Barreto, en me sauvant la vie tu viens officiellement d'entrer dans le cercle restreint de La Jota, la familia. A partir de maintenant, ta vie et ton allégeance vont en premier lieu à nous et ceux, jusqu'à ton dernier souffle. Je sors un couteau et me dirige vers lui. Enlève ton tee-shirt. Il s'exécute sans broncher, ce qui me met la puce à l'oreille sur son état d'esprit. Je vais te graver le F de familia sur l'emblème de La Jota. Je mets mon ordre à exécution et il ne bronche même pas quand il sent le couteau sur sa peau. Répète après moi, dis-je quand j'ai fini, moi Leyan Barreto voue ma vie à La Familia jusqu'à ce que mort m'en empêche.

- Moi, Leyan Barreto, voue ma vie à La Familia jusqu'à ce que mort m'en empêche. Les applaudissements affluent pour accueillir comme il se doit notre nouvelle recrue. Il accepte les accolades et les serrements de mains avec le sourire, malgré que je remarque qu'il sonne faux.

Ils commencent tous à sortir de mon bureau pour ne laisser que les jumeaux diaboliques.

- Que s'est-il passé sur le toit ? Me questionne Jud et je le regarde dans les yeux pour avoir le privilège de lui mentir en face.

- Je viens de te le raconter et je te l'ai déjà dit sur le toit.

- Est ce que tu es sûre que tu veux continuer à mentir ? Nous nous fusillons du regard. Jasiah. En un clin d'œil, il met sur le centre de la table son ordinateur qu'il avait gardé et appui sur une touche. Un bruit de fond résonne avant que ma voix ne me parvienne.

Barreto, il faut que tu tires, maintenant avant que les autres arrivent. Ma voix se fait calme, trop calme pour cette situation et je ferme les yeux quand je me rends compte de la bêtise que j'ai faite. Leyan ! Mon ton s'est fait plus pressant sachant pertinemment que les autres ont entendu le coup de feu et qu'ils ne vont pas tarder, ma mise en scène devait être parfaite mais je n'avais pas pensé qu'il me compliquerait autant la tâche. Ley', ma voix redevient calme pour qu'il se concentre sur moi et qu'il sorte de son état, Ley' écoute-moi, il faut que tu tires avant qu'ils arrivent. S'il te plaît. Il me regardait de ses yeux verts d'eau, limite transparents que je me permet de trouver magnifique de temps à autre comme à ce moment. Il devait passer ce cap et je devais être là pour l'aider, pour l'épauler mais les 3 mots suivants m'ont refroidis et j'ai dû faire le travail à sa place. Je peux pas. On entend rien pendant une fraction de seconde avant qu'un second tir nous parvienne ainsi que les voix des autres qui sont venus à ce moment-là.