CHAPITRE 40

121 13 9
                                    

Leyan

Elle recule d'un pas, comme si je l'avais frappé. Je sais déjà que l'issu de cette conversation ne va pas être à mon avantage mais j'obtiendrais ce que je veux, peu importe le prix. Mon frère est revenu, je n'ai donc plus rien à faire ici. Faire cette constatation me brise le cœur. Même si c'est un monde cruel et sans pitié, les gens qui en font partie ne sont pas comme ça, en tout cas pas tous. Je me reconcentre sur son visage, plus aucune émotion transparaît.

- Non.

Je m'attendais à des cris, des revendications, pas un simple mot compte tenu de l'ampleur de ma demande.

- Mon frère est là, je dois le protéger. Je ne sais même pas comment défendre mon idée, j'ai l'impression d'être à court de mots quand elle me regarde.

- Tu peux le protéger ici.

- Je veux le protéger de ton monde, de toi. Elle recule encore d'un pas et son regard se glace. Je ne m'attendais pas à ce que se soit elle la plus blessée durant notre conversation mais je sais que je vais repartir le cœur en miette, elle fera en sorte de me rendre les coups en double.

- Je ne lui ferai rien. Sa voix froide me glace le sang et je me lève, ne supportant plus d'être assis.

- Et tu penses que je peux te croire après tout ce que tu m'as caché ? Elle ouvre la bouche mais je continue. Un jour tu te rendras compte de toute la colère que t'as envers lui, ou tu passeras une mauvaise journée et tu seras tellement énervée que tu seras en pleine crise et malheureusement mon frère sera là au mauvais moment.

- Je reprendrais mon traitement s'il le faut. Mon cœur rate un battement, je sais tous les effets que ce traitement lui donne, c'est pour cela qu'elle l'a arrêté. Je ne sais pas ce que je dois comprendre, ce qu'elle est prête à faire pour me garder ici.

- Je peux pas t'obliger à faire ça. Je souffle et reprends. Ma vie n'est pas ici, elle est avec mon frère, dans notre appartement. Sa voix forte m'interrompt.

- Cette vie n'existe plus, ta vie est ici. Elle me fusille du regard. Ton frère peut très bien se débrouiller seul. Je lui paierais la fac et l'appartement. Je ne comprends pas, je la comprends pas.

- Pourquoi tu tiens tant à ce que je reste ? Je veux qu'elle me le dise même si au fond de moi, je sais que ça ne changera pas ma décision.

- T'es un membre de la familia, tu as prêté serment. Tu n'as pas le droit de partir. Ses yeux sont toujours dans les miens et je peux y voir de la colère. Ton seul échappatoire est la mort. Ses mots me font frissonner mais je me reconcentre sur mon but.

- Dis-moi la vérité, je m'approche un peu plus d'elle, pourquoi tu ne veux pas que je parte ? Elle recule et se pose sur le bureau tandis que mes bras se mettent de part et d'autre d'elle pour l'emprisonner. Nous nous faisons face.

- Je ne te dirais pas ce que tu as envie d'entendre.

- Pourquoi ?

- Parce que je ne pourrais jamais te donner ce que tu veux, je serais jamais celle qu'il te faut malgré que je sois celle que tu veux. J'ouvre la bouche mais elle reprend. Je t'interdis de me le dire. Il n'en fallait pas plus pour que ma langue se délie.

- Je t'aime. Ses yeux me mitraillent et elle me pousse pour s'enfuir mais je la retiens. Je t'aime Lysiana.

- Ferme-là.

- Je t'aime parce que tu me fais ressentir des choses que je n'avais jamais connu avant, des choses dont je n'avais même pas connaissance.

- Arrête.

ENCONTRARMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant