Obsession - Tome 1 & 2

Chapitre 22 : Mia ✅

C'est un cauchemar et je vais me réveiller. Rien de ce qu'il vient de se passer ne peut être réel, n'est-ce pas ? Il n'a pas pu me manipuler à ce point, il n'a pas pu me faire ça, si ?

Non, Mia, c'est toi l'idiote dans l'histoire, tu savais depuis le début ce qu'il voulait, pourquoi un type comme lui aurait changé ? Pour tes beaux yeux ? Parce que t'es tombé amoureuse de lui et que t'as pensé que la réciproque était possible ? Tu te surestimes ma fille.

J'y ai cru, j'y ai vraiment cru et la douleur dans ma poitrine me prouve bien que tout cela est réel.

« Tu peux dégager, je n'ai plus rien à te prendre. » J'ai eu l'impression que mon cœur se décrochait de mes artères, qu'il avait cessé de fonctionner pour tomber dans un gouffre si profond qu'on se dit qu'il n'y a pas de fond.

Je n'arrive pas à y croire, je ne veux pas y croire, pas après tout ce qu'il s'est passé, pas après cette nuit. Parce que tout semblait si sincère cette nuit, j'avais l'impression qu'on se comprenait, que nos corps et nos âmes ne faisait plus qu'un.

Je me suis planté, je me suis lourdement planté et j'ai presque envie de rire de moi-même.

Mais finalement c'est plutôt logique qu'il agisse de cette manière après cette nuit, parce que c'est cette nuit que j'ai abaissé toutes mes barrières. Je voulais qu'il comprenne à quel point il était important pour moi. Je voulais qu'il le comprenne à travers chacun de mes gestes et il a compris, mais ça ne s'est pas du tout terminé comme je l'espérais.

Tu es stupide Mia.

J'aimais cet homme, j'aime cet homme, j'aurais pu tout lui donner sans concession, je lui aurais donné toujours plus et je suis sûr qu'il l'a compris, je suis sûr que c'est pour ça qu'il a choisi ce moment précis pour m'apporter le coup de grâce.

Malgré la douleur, mes sentiments pour lui sont toujours là et je le déteste pour ça, je me déteste pour ça. J'aimerais pouvoir appuyer sur un bouton et les supprimer, mais malheureusement, c'est impossible.

Et comme si l'humiliation n'avait pas été assez puissante, il a vu mes larmes couler, ce simple fait a dû le faire jubiler, parce qu'à elle seule, cette larme lui a prouvé qu'il m'avait frappé assez fort pour me mettre à terre.

J'ai mal putain.

Les impacts s'enchaînent, plus forts les uns que les autres quand le film de tout ce que j'ai partagé avec lui repasse dans ma tête. Je lui faisais confiance, entièrement.

Tu es stupide Mia.

Je marche depuis je ne sais combien de temps en ville, fumant clope sur clope sans savoir où aller, je ne veux pas rentrer chez moi et je ne parviens pas à réfléchir à mes autres options. Certainement parce que je n'en ai pas d'autres finalement, je n'ai personne dans mon entourage chez qui je pourrais aller pour me changer les idées.

En fait, je n'ai même pas d'entourage ici. La seule personne que j'apprécie dans cette ville c'est Rosie, mon ancienne patronne, mais j'ai posé ma démission il y a quelques jours, lorsque tout est parti en vrille et je ne me vois pas lui faire face maintenant.

Tu es seule Mia.

Je devrais aller me bourrer la gueule pour oublier, ouais je vais faire ça.

Et alors que je viens de prendre ma décision, mon téléphone sonne. Je regarde le numéro qui s'affiche, constatant que c'est un numéro russe et mon cœur se met à palpiter.

Je ne sais pas si je dois paniquer ou si je dois me réjouir, mais la panique prend le dessus et je réponds.

— Allo ?