Obsession - Tome 1 & 2

Chapitre 31 : Mia

Vous vous êtes déjà demandé si votre vie était destiné à être une tragédie ? C'est la question que je me suis posé il y a quelques secondes, quand j'ai aperçu ces silhouettes cachés plus loin derrière les arbres.

Hier soir et ce matin, je me disais que tout allait bien, tout allait mieux. Je me suis réconcilié avec Lev, Luca était hors de danger, Sasha passait du temps avec Arès.

Tout allait bien.

Arès m'a dit des mots qui m'ont fait me sentir si bien que plus rien n'avait d'importance si ce n'est lui et moi. Parce que je suis une première, parce que je suis obsession depuis le début et qu'il ne veut pas que ça change. Parce que ce matin lors de notre moment d'intimité j'ai entendu chacun des mots qu'il voulait me dire.

Ce moment quand il dit « tu m'appartiens » qui sonne à mes oreilles comme un « je t'aime ». Sa façon de me toucher comme si j'étais la chose la plus merveilleuse du monde. Sa façon de me regarder comme si rien d'autre n'avait d'importance, comme si nous étions seul au monde. Je crois qu'après ça, je l'ai aimé encore plus fort, comme si c'était possible.

Mais c'est lui, c'est nous, c'est notre histoire, c'est nos âmes qui sont tellement proches l'une de l'autre qu'elles donnent l'impression de n'en former qu'une seule, permettant de ressentir les émotions de l'autre. Les meilleures comme les pires.

C'est nous et je crois que l'univers nous a maudit pour ça, si ce n'est pas le cas je ne comprends pas pourquoi tout cela nous arrive.

Parce que là, maintenant, je sais que notre histoire n'aura pas de fin heureuse, pas de celles qui disent « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ». Non, la nôtre s'arrêtera sur une tragédie, sur quelque chose qui donnera naissance au chaos.

C'est ce que je vois dans les yeux d'Arès en cet instant alors que son regard est fixé sur moi. Il n'y a rien d'autre que le chaos.

Mes jambes tremblent et je scanne le corps d'Arès, constatant que je suis arrivée trop tard. Il est touché aussi.

— Pardon, j'ai réagis trop tard. Articulais-je en posant ma main sur son abdomen

Et c'est à ce moment que mes jambes me lâchent, je tombe à genou sur le sol, tentant de garder ma main sur le ventre d'Arès, à l'endroit où la balle l'a touché, obnubilé par le fait qu'il ne doit pas perdre trop de sang.

— Ça va aller Arès.

Il tombe à son tour à genou face à moi et ses yeux tremblant plongent dans les miens. J'entends du bruit autour de nous, mais je n'ai pas assez de force pour me concentrer sur autre chose que sur l'homme face à moi, sur l'homme que j'aime de tout mon être et qui est en train de saigner juste sous mes yeux.

Il m'attire contre lui et je le sens se pencher pour regarder mon dos. Dans les instants qui suivent, tous les muscles de son corps se tendent à l'extrême et de mon oreille sur son torse, j'entends les battements de son cœur s'affoler.

— Ça va aller Arès. Répétais-je

— Ça ne va pas du tout Mia.

— Ça va aller, je vais...

Mon corps bascule vers l'avant, je ne parviens plus à le maintenir droit et je percute celui d'Arès qui me maintient contre lui.

— Ça va aller. Murmurais-je

— Non Mia, ça ne va pas du tout ! Tu as trois balles dans le corps, merde !

— Je n'ai pas mal Arès.

— Ne me fais pas ça princesse.

— Ça te fait mal ? Demandais-je en tentant de remonter ma main jusqu'à sa blessure

— Oui putain Mia, ça me fait un mal de chien. J'ai l'impression de crever, j'ai l'impression qu'on m'arrache tout ce que j'ai à l'intérieur, ça ne va pas du tout, merde !

— Ça va aller. Soufflais-je

Il me place de sorte à pouvoir voir mon visage et je lui souris. Je me sens bien là, avec lui, alors je ferme les yeux.

— Ne ferme pas les yeux Mia ! Jamais tu m'entends, tu restes avec moi, tu ne pars pas, jamais !

Je hoche vaguement la tête, essayant de faire ce qu'il me dit, mais ça me demande un effort colossale et j'ai l'impression que c'est la chose la plus difficile qu'on ne m'ait jamais demandé.

— Ouvre les yeux princesse, je t'en supplie. Susurre-t-il et je sens ses lèvres se poser sur mon front

Je parviens à entrouvrir les yeux, mais je vois flou, je ne parviens pas à distinguer son visage correctement. Je sens des gouttes tomber sur mon visage alors qu'il est penché sur moi et j'ai la sensation qu'on me poignarde le cœur.

— Il pleut ? Parvins-je à demander

— Oui... Il pleut princesse, c'est pas beau à voir. Prononce-t-il la voix tremblante

— Ça va aller.

Il parait que les gens le sentent quand la fin est proche. Je crois que c'est une vérité, je le sens. C'est difficile à expliquer, j'ai l'impression d'être plus légère que jamais, je ne sens plus mes bras et mes jambes, j'entends les battements de mon cœur comme je ne les ai jamais entendu et j'ai l'impression d'être calme, un truc inexplicable.

Mais...

— J'ai froid Arès.

— T'as pas le droit de me faire ça princesse, t'as pas le droit de partir sans moi, t'as pas le droit ! Je t'interdis de partir Mia, tu m'entends ? Tu vas rester là et tu vas attendre que je te donne tout ce que tu dois recevoir, tu vas rester là et attendre que je te dise les mots que tu dois entendre. T'as pas le droit... Sa voix s'est brisée et ça m'a fait mal

— Ça va al...

— Non, tais-toi ! Ne dis rien, garde ce qu'il te reste. Attends que je te montre combien t'es importante Mia. Laisse-moi te le dire encore et encore. Je t'aime, putain princesse. Tellement que ça me rend fou, alors ne pars pas, jamais !

— Je savais... Seth. Je...

Je sens sa bouche se poser sur la mienne, j'aimerais lui répondre, mais je n'y arrive pas, je n'arrive plus à bouger le moindre de mes muscles. Et puis, je ne sens plus son toucher, je ne vois plus rien et j'ai peur, peur d'être toute seule.

Je ne veux pas partir, je veux rester avec toi Arès. Je veux que tu me dises que tu m'aimes, je veux que tu me le montres tous les jours à travers chacun de tes gestes comme toi seul sait le faire. Je veux te voir t'énerver parce qu'un homme m'approche, parce que même si ça me donne envie de te secouer, j'aime que tu te comportes comme un homme des cavernes, j'aime que tu me montres à travers ta jalousie excessive à quel point tu ne veux pas me perdre. J'aime chacun de tes traits, tu es magnifique Seth CLEAGAN. Je t'aime tellement, je veux rester à tes côtés.

Et puis, je veux te voir grandir en tant que père pour Sasha, je sais que tu seras fantastique. Je veux voir à quel point il te ressemblera, je veux le voir prendre exemple sur toi, parce qu'il le fera j'en suis certaine. Parce que tu es l'homme le plus fort que je n'ai jamais rencontré, tu es incroyable Arès, je le sais mieux que personne.

Parce que nous sommes liés si fort que nos âmes se touchent. Je veux continuer à ressentir ça, je veux continuer à frissonner à chaque fois que tu me touches, je veux continuer à trembler à chacun de tes mots silencieux et je veux continuer à t'aimer à en perdre la raison.

Tu m'entends, Seth CLEAGAN ? Je ne veux pas partir, je veux rester là, avec toi.

Oui, cette histoire est une tragédie, parce qu'elle se termine dans la douleur et le chaos. Mais après tout, n'est-ce pas de cette manière qu'elle a commencé ?

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NDA :

Bon, sachez que je me suis fait du mal en écrivant ce chapitre. 😭