Chapitre 15 : Arès

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Je sais qu'elle a compris quel sujet je voulais abordé, depuis que j'ai prononcé ma phrase il y a quelques secondes, elle s'est figée, elle a arrêtée de respirer, ses yeux sont écarquillés et je me demande même si son cœur bat toujours.

Respire princesse. Ricanais-je

Je ne peux pas.

Je caresse sa joue, plongeant mes yeux dans les siens pour tenter de la rassurer. Je sais pourquoi elle réagit comme ça, c'est de ma faute, parce que toutes les fois où j'ai abordé le sujet avant, je l'accusais de choses qu'elle n'a certainement jamais faites et j'en suis même venu à l'insulter indirectement.

Je pense avoir très bien compris maintenant, et je comprends aussi qu'elle ait fini par exploser.

Mais j'ai besoin de l'entendre, j'ai besoin qu'elle me confirme ce que je pense, je dois l'entendre de sa bouche. Autrement, je n'y croirais pas.

Pose-moi la question Arès. Murmure-t-elle

J'encadre son visage de mes deux mains, j'ai peur qu'elle prenne la fuite après ça et je ne pourrais pas le digérer.

Je vais avoir besoin de toi princesse, je n'ai jamais été aussi peu sûr de moi de toute ma vie.

Sasha. Hésitais-je. C'est moi, son père ?

Oui.

Je la plaque brusquement contre moi, agrippant fermement sa nuque pour maintenir sa tête dans mon cou. Je ne sais pas quoi faire maintenant, qu'est-ce que je suis censé faire dans ce genre de situation ? On ne m'a jamais appris à gérer ça, je n'ai même jamais envisagé l'idée.

Avant Mia EVANS je n'avais même jamais envisager l'idée d'appartenir à une femme, alors être... père, jamais ça ne m'a traversé l'esprit une seule seconde.

J'ai appris à gérer tout un tas de situations dans ma vie, d'une embuscade, en passant par la survie en milieu hostile, jusqu'à l'élimination discrète d'une cible et tout un tas d'autres choses dans ce style.

Mais pas ça, on ne m'en a même jamais parlé.

Je ne pourrais pas l'aimer Mia, je ne sais même pas ce que c'est ce que vous appelez « l'amour ». Je n'en ai jamais reçu peu importe sous quelle forme et je n'en ai jamais donné. Je ne peux pas le faire, je ne suis pas capable de ressentir ce genre de chose, je n'ai même pas de conscience.

Elle se redresse, me lance un regard rassurant et elle passe doucement une main sur ma joue avant de m'inciter à caler ma tête dans son cou et d'effectuer de légères caresses sur ma nuque.

Ça me détend instantanément, parce que là, tout de suite, je panique comme je n'ai jamais paniqué.

Je ne t'obligerais à rien Arès, je ne dirais rien à Sasha si tu ne veux pas le lui dire. Mais pour être honnête avec toi, je pense qu'il le sait déjà et qu'il l'a su bien avant toi. Ricane-t-elle

Je ne sais pas Mia.

Et laisse-moi te contredire sur certaines choses. Tu as déjà reçu de l'amour et tu en as déjà donné, maladroitement et à ta manière, mais tu l'as fait.

Tu te plante princesse.

Non, laisse-moi t'expliquer. Je sais que tu ne voulais pas que je fasses de commentaires sur ce que tu m'as dit dans la chambre froide, mais c'est un exemple qui contredit tes propos. Il y a tout un tas de formes différentes d'amour et cet enfant Arès, il t'aimait, il t'admirait. Toi, tu voulais le protéger, tu as dit toi-même que tu avais fini par l'appréciais. Et si cette histoire te ronge encore aujourd'hui et que tu as gardé le nom qu'il t'a donné, c'est parce que tu aimais ce garçon, je pense que vous étiez liés par quelque chose de fraternel.

Obsession - Tome 1 & 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant