Chapitre 14 : Mia ✅

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Il est 1h00, nous sommes rentrés il y a 20 minutes, nous avons fumé une cigarette et il est parti à la douche.

Je viens de terminer de ranger le bordel que j'ai mis pendant mes révisions. Je me suis mise en pyjama, soit un grand t-shirt et un short, et je suis maintenant allongée sur mon lit, un bras sur les yeux et l'autre sur mon ventre.

Je réfléchis.

Je suis définitivement incapable de détester cet homme, je n'arrive pas à savoir si c'est un problème ou non. Depuis qu'il est revenu il y a deux jours, j'ai l'impression qu'il est encore plus perdu que moi et je n'arrive pas à rester en colère.

J'essaie pourtant, j'essaye vraiment, mais je n'y parviens pas.

Parce que j'ai compris qu'au final il ne comprend rien aux relations humaines, on dirait un enfant face à la découverte du monde. Pour lui les relations s'arrêtent au sexe, mais de mon côté ça va plus loin que ça et c'est pour cette raison qu'on ne peut pas tomber d'accord lui et moi.

Mais ce n'est pas de sa faute, il doit y avoir des éléments qui font que sa vision actuelle est ce qu'elle est. Je ne les connais pas et je ne lui poserai pas la question, ça ne se fait pas.

Je ne sais pas vraiment pourquoi j'ai besoin de savoir qu'il se sent bien, j'ai besoin de savoir qu'il n'a pas mal à l'intérieur et j'ai besoin de faire en sorte que ce soit le cas.

Et tout à l'heure, quand j'ai vu ce type s'acharner sur lui alors qu'il ne se défendait même pas, mon corps à réagis plus vite que mon cerveau. J'ai sauté sur le dos de ce gars pour l'éloigner et je me suis placé au-dessus d'Arès pour le protéger.

Mon cerveau s'est alors remis en marche, analysant chacun des mouvement de l'homme en face de moi, chaque contraction musculaire, chaque regard et mon corps réagissait tout seul. Evitant au mieux les coups et réagissant à chaque ouverture, mais mes coups ne semblaient pas lui faire grand-chose. Je suis lucide, ce type faisait le double de moi et il est entraîné.

Mais je devais protéger Arès, parce qu'il ne daignait pas se lever et se défendre, j'ai alors voulu le faire pour lui.

J'ai su tout de suite à ses yeux vides qu'il n'était pas là, j'ai voulu gagner du temps pour qu'il reprenne ses esprits et j'y suis finalement arrivé. Il a presque failli tuer ce type en trois secondes. S'acharnant sur son visage sans s'arrêter. J'ai paniqué, j'ai essayé de le tirer en arrière, de lui parler, je lui ai même hurlé dessus, mais rien n'y faisait. Et comme mon cerveau ne savait plus comment le faire réagir, mon corps a trouvé la solution tout seul, mes lèvres se sont écrasées sur les siennes et il a cessé tout mouvement.

Il a repris ses esprits en un instant à ce moment-là et je ne sais pas si c'est bien ou pas. Parce qu'il est indéniable qu'il me désire physiquement et que le provoquer de cette manière n'est clairement pas l'idée du siècle, mais je n'avais pas d'autres options.

Enfin bref, tout ça pour dire que je ne le déteste pas.

Il pensait que ça m'avait blessé de le voir dans ce vestiaire, ça a été un peu le cas, mais on ne se doit rien et je sais comment il est à ce niveau-là, alors je ne peux pas lui en vouloir pour ça. La seule chose qui m'ait réellement blessée, ce sont ses paroles quand il m'a dit qu'on ne se reverrait pas. Ça, ça m'a fait mal.

Mais au final, je crois juste qu'il ne se comprend pas lui-même et qu'il ne sait plus quoi faire. Alors je le laisse rester près de moi comme il me l'a demandé, si ça peut l'aider à y voir plus clair dans sa tête et bien c'est tant mieux.

Et moi dans tout ça, j'ai peur. Parce que je sais que je vais finir par m'attacher à lui et que je ne sais pas ce qu'il en fera. Parce que si j'écoutais mon corps et seulement mon corps, il est fort probable que je cède à ses avances, mais je ne peux pas me le permettre. Parce qu'il est certain que si ça arrivait, je m'attacherais à lui un peu plus et il ne faut pas, parce que ce ne sera pas son cas et que dans l'histoire, c'est moi qui finirais blessé.

Obsession - Tome 1 & 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant