Chapitre 12 : Arès ✅

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Plus de trois semaines, plus de trois putain de semaines sont passées et elle n'est pas sortie de ma tête une seule seconde.

J'ai tout essayé, j'ai travaillé, beaucoup. J'ai éliminé plus de cibles en trois semaines que ce que je fais normalement en une année et ça n'a pas fonctionné, elle était toujours là.

J'ai aussi fait des combats, c'était un échec aussi, alors que d'habitude ma tête se vide quand j'entre dans la cage, mais là, la seule chose à laquelle je pensais c'était à l'heure que nous avions passé ensemble dans ma loge le soir où je lui ai dit qu'elle ne m'échapperait pas.

J'ai baisé aussi, mais c'était encore pire, j'avais l'impression que mon corps rejetait complètement cette idée, alors je me suis forcé et son image tournait en boucle dans ma tête.

J'ai cherché à ressentir ce que j'ai ressenti simplement en l'embrassant, je n'ai pas trouvé, je n'ai rien ressenti de tel à nouveau et à chaque fois que j'essayais en baisant d'autres femmes, je me sentais sale.

Alors j'ai arrêté et j'ai recommencé à aller l'observer de loin 8 jours avant son match, 8 jours avant qu'elle ne me voit dans ce vestiaire avec l'autre fille.

Je me suis alors rendu compte qu'elle était seule, tout le temps. La seule personne avec qui elle parlait c'était son coach et j'ai l'impression qu'il tente de se rapprocher trop près. Ça m'a foutu la haine, j'avais envie de l'étriper. Mais je n'ai rien fait.

Elle ne dort quasiment pas, elle passe ses nuits à faire des allers-retours sur son balcon pour fumer et j'avais envie d'aller la voir, chaque nuit. Pour lui dire de faire attention à elle, pour lui dire de se reposer, mais je n'ai rien fait.

J'ai toujours son briquet, celui qu'elle m'a lancé en me disant au revoir. Je ne sais pas pourquoi je l'ai gardé, c'est ridicule. Mais j'avais l'impression qu'avoir un truc à elle me ferait sentir qu'elle était proche de moi, ça n'a rien fait du tout. Mais je n'ai pas pu le jeter, parce que c'est le sien.

Elle est incrustée dans ma tête encore plus que lorsque j'étais près d'elle et je ne sais pas ce que je suis censé faire, je ne sais pas ce que c'est censé vouloir dire, ça ne m'est jamais arrivé. Alors, je me suis dit que ça finirait par passer, que je me lasserai de la voir de loin et qu'elle sortirait de ma putain de tête. Ça n'a pas été le cas.

La seule chose que j'avais envie de faire en la voyant c'était d'aller la voir, de la tenir près de moi, de ressentir à nouveau ce qu'elle m'a fait ressentir plusieurs fois. Parce que cette fille m'a fait me sentir bien plus d'une fois, même quand elle ne faisait rien de particulier, elle était juste là, près de moi et j'étais serein.

L'exemple le plus frappant c'est celui de la nuit où elle m'a réveillé pour me faire dormir contre elle, me disant que si mes rêves revenaient, elle leur casserait la gueule. J'ai ri à ce moment-là, mais je l'ai cru, je l'ai sincèrement cru. Et je me suis juste rendormi, là dans ses bras avec la certitude qu'elle les ferait taire, passant ainsi les meilleures heures de sommeil de ma vie.

Mais je n'avais pas le droit de retourner près d'elle, alors à chaque fois je suis resté là, à fixer son balcon en attendant qu'elle sorte fumer une clope pour la voir. Quand elle ne le faisait pas, je fixais la clé de son appartement, mon cerveau ne parvenant pas à décider si je devais y aller ou pas. Alors je n'ai rien fait.

Et puis il y a eu ce foutu match, j'ai vu le comportement de son coach, mais elle, soit elle est aveugle, soit elle fait exprès de ne rien voir. Parce qu'il n'y qu'à elle qu'il fait ça. Ça pourrait passer pour des gestes anodins, mais ça ne l'est clairement pas. A chaque pause pendant le match, il se tenait près d'elle, cherchant à attirer son attention, il parlait, souriait, caressait rapidement son bras, posait une main sur son épaule, touchait ses cheveux. Tout ça faisait bouillir mon sang dans mes veines, je voulais lui couper les mains à cet enfoiré.

Obsession - Tome 1 & 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant