Chapitre 4

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Point de vue: Nakoa.

Comme à mon habitude, je m'entraine au maniement de l'épée dans un coin du jardin. La journée à été longue avec mes cours, j'ai vraiment besoin de me détendre. Même si le choix de ma robe pour le couronnement à égayé un peu ma journée.

- Je peux me joindre à toi ?

J'arrête de suite mes mouvements pour me tourner vers ma mère, le sourire aux lèvres.

- Oui bien sûr.

Elle se dirige vers les nombreuses armes présentes et choisit une des épées avant de se mettre face à moi.

- Tu t'entraîne souvent en robe.
Me dit-elle.
- Si on nous attaque, il est peu probable que je porte une armure.
- Tu as bien raison, il faut se préparer à tout.

Je me mets en place et elle commence à m'attaquer la première. Je pare son geste et tente de saisir une opportunité qui m'est rapidement retirée. Ses mouvements sont plus rapides que les miens et seul le bruit de nos épées s'entrechoquant se font entendre. Je n'avais jamais combattue ma mère auparavant et je comprends vite pourquoi, elle est beaucoup plus douée que moi. Après un moment, je remarque qu'elle finit par se fatiguer et en profite pour la désarmer. Elle m'affiche un sourire fier en hochant la tête.

- Bien, tu n'as pas eu pitié. C'est un bon réflexe. Et n'oublie pas de toujours vérifier si ton adversaire est bien mort.
- Tu te sens bien quand même ?
- Je ne suis plus aussi forte qu'avant malheureusement, avec l'âge tout finit par s'user. Mais je suis heureuse de voir que toi tu sais te défendre.

Je ne peux répondre à ses mots puisqu'un bruit vient nous interrompre. Je tourne les yeux vers la forêt mais le soleil s'étant couché il m'est impossible de voir quoi que ce soit à travers les arbres. Par instinct, je me mets devant ma mère en ne lâchant pas mon arme. Soudainement, une femme sort des bois suivies de plusieurs autres.

- Vite ! A l'intérieur !

Fuyant le jardin, ma mère m'agrippe le bras en me traînant rapidement vers l'intérieur du château. La cloche d'urgence est retentit et les gardes se mettent tous à courir vers le lieu de l'attaque. Des vitres se brisent pour laisser passer nos ennemis que je repousse avec mon arme pour accéder à l'escalier.

- Il faut aller chercher Alaric !
Dis-je en essayant de faire porter ma voix sous les cris.
- Nous sommes encerclés !

Nous courons difficilement vers le premier étage qui ne semble pas encore envahi par nos assaillantes. Mon premier réflexe est de courir vers la chambre d'Alaric mais à ma surprise, personne ne s'y trouve.

- Il...il n'est pas là !
- Quoi ?!

Nous n'avons pas le temps de nous inquiéter qu'une autre enchanteresse tente de nous attaquer, elle essaye de murmurer quelque chose mais ma mère agrippe mon poignet armé et le guide jusqu'à la gorge de celle-ci pour la trancher d'un coup sec. Son corps se vide rapidement de son sang avant de tomber directement. Encore sous le choc de mon premier mort, je reste totalement muette et paralysée.

- Ne les laisse pas parler ! Dépêche toi, elles montent !

Je reprends enfin mes esprits et accompagne ma mère jusqu'au deuxième étage. Faye est là, essayant de se défendre face à un de nos gardes étant sûrement hypnotisé. L'un de mes pires cauchemars se réalise. D'un coup de pied, je dégage le corps de l'homme et l'assomme avec le manche de mon arme. Je ne veux pas tuer l'un des miens, mais je ne les laisserai pas non plus s'en prendre à mes proches. Mes mains viennent se poser sur les bras de mon amie en vérifiant qu'elle n'avait rien.

- Tu es blessée ?
- Non...non ça va, et toi ?
- Ça va, écoute il faut que tu rejoigne ma chambre. Sous le tapis se trouve une trappe qui mène à une pièce, vas y et ne bouge pas jusqu'à ce je vienne te chercher.

Elle hoche la tête, encore sous le choc. Je remonte ma robe pour accéder à une dague que je cachais soigneusement le long de ma cuisse pour lui donner.

- Vise la gorge si besoin.

Elle me regarde l'air perdue puis ma mère pose sa main sur mon épaule.

- Il faut qu'on trouve ton frère Nakoa.

Je reprends mon sang froid et continue ma quête, les cris font rage et lorsque j'observe par la fenêtre, bon nombre de nos hommes se sont fait corrompre. Pour la première fois de ma vie je ressens une réelle peur, je ne sais toujours pas où se trouve mon frère.

- Nakoa attention !

J'esquive de justesse une flèche qui venait d'être tirée, un des gardes ainsi qu'une ennemi venait de monter les marches. Nous ne pouvons pas grimper indéfiniment, je vais devoir choisir entre nous sauver et abandonner mon frère ou mourir en tentant de le retrouver. Mais le choix m'est enlevé lorsque nous nous retrouvons encerclés. Notre seul échappatoire est la chambre conjugale de mes parents. Je fais rentrer rapidement ma mère avant de venir barricader les portes avec une armoire.

- Cela ne tiendra pas longtemps, y'a t-il une autre issue ?
- Nous avons installé un passage mais il faut bouger le lit.

Je pose mon épée sur le matelas avant de venir l'aider à pousser celui-ci. Il est tellement lourd que je ne pense pas que nous puissions faire grand chose.

- Pourquoi avoir fait ce passage ici ?!
- Les meubles ont changé de disposition au fil du temps !

Des éclats de verre se mettent soudainement à jaillir, j'attrape directement mon épée et me place devant ma mère pour la protéger. Notre ennemi est là, escaladant grâce à une corde les briques du mur. Je m'empresse de la sectionner avec mon arme mais sa main vient déjà agripper l'intérieur de la chambre. Je tente de la pousser par-dessus mais sa tête se cogne fortement contre la mienne, me faisant reculer de plusieurs pas. Elle a réussi, elle est dans la chambre. Autour de son cou se trouve une protection en fer m'empêchant de l'atteindre. Les portes sont condamnées, aucune échappatoire n'est possible.

Nous sommes piégées.

Eaduria TOME 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant