Chapitre 43

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Point de vue: Alaric.

Je suis assis sur le trône royal pendant que Agnar soigne avec attention ma blessure à la joue. Je grimace quelques fois face à la douleur qui me semblait moins présente au moment où cela s'est produit.

- Désolé, j'ai bientôt fini.
- Ce n'est pas si profond, tu n'avais pas besoin de faire ça.
- Ça me fait plaisir de m'occuper de toi.

Je souris faiblement même si sa remarque me fait plaisir cela ne me réconforte pas plus que ça.

- Tu as l'air préoccupé.
- Si elle m'avait touché avec cette lame...je serais mort. Elle est passée si près de son but.
- Cela ne se reproduira plus. Tu seras tout le temps sous protection et je garderai un œil sur toi tout le temps.
- C'est plutôt l'épée qu'il faudrait protéger. Demande à tes camarades de la mettre sous clé, il ne faut que personne ne puisse l'approcher.
- Bien je ferais ça.

Les portes du château s'ouvrent ensuite et nous tournons nos têtes vers celles-ci, l'une des gardes venant vers nous.

- Majesté, une femme demande à vous voir.
- Une femme...?
- Elle dit être la dernière survivante de Sira.

J'écarquille les yeux et me tourne vers Agnar qui semble aussi surpris que moi. J'ordonne de la faire entrer et une jeune fille du même âge que moi en piteux état fait son apparition. Ses vêtements sont salis par la boue et elle porte plusieurs blessures sur son corps.

- Bonjour Majesté.
- Bon sang mais que quelqu'un vienne la soigner !
- Ça va, je vais bien. Je m'appelle Mira, j'ai entendu dire que c'était votre sœur qui nous avait attaqué.

Je me redresse pour m'avancer vers elle, Agnar me suivant de près en mettant ses protections par sécurité.

- En effet, ma sœur a appris faire partie des vôtres, sa haine l'a guidée je suis désolé pour ton peuple.
- Je vois, vous comprendrez donc la colère que j'ai pour elle.
- Oui je le conçois mais elle n'est pas ici, nous la cherchons toujours.
- Justement j'aimerai vous aider.

Je penche la tête en lâchant un regard vers mon compagnon qui semble méfiant.

- Je veux qu'elle paie pour ce qu'elle a fait à mon peuple.
- Je ne compte pas la tuer, pour le moment. Que tu sois au courant.
- Mais vous n'allez pas la laisser s'en tirer avec ça ? Vous allez bien l'enfermer ?
- Oui bien sûr.
- Alors ça me va, c'est ce que je souhaite.
- Comment t'es tu enfuis ? Je croyais que toutes les enchanteresses avaient péri.
- Je suis tombée sur un villageois hypnotisé, il m'a combattu jusqu'à une rivière et a tenté de me noyer. Il ne devait sûrement pas savoir que nous respirons sous l'eau. J'ai fait la morte jusqu'à ce qu'ils partent tous.

Son visage semble tellement abattu, d'un signe de main je fais venir le docteur qui commence à soigner ses blessures.

- Qu'on lui prépare un bain et des vêtements, Mira est notre invitée.
- Merci de votre hospitalité.
- Si tu nous aides comme tu l'a dis tu pourras rester avec nous, à condition de ne pas utiliser tes dons évidemment.
- Bien sûr, je veux juste vous aider.
- Excuse moi mais comment pourrais-tu avoir une utilité là-dedans ?
Demande Agnar.
- Vous ne savez pas tout sur nous, la preuve avec vos villageois. Nous avons des faiblesses que seul nous connaissons. Et étant donné que Nakoa est une enchanteresse...
- Elle a les mêmes que vous...
- Exactement.

Je réfléchis un moment puis je la regarde.

- C'est d'accord, mais avant tu vas te reposer et te préparer. On en parlera au déjeuner.

Elle hoche la tête et se fait guider ensuite par un domestique jusqu'à son bain dans la chambre d'ami. Agnar se tourne vers moi en retirant ses protections.

- Tu devrais te méfier, elle est peut être en colère contre elle mais ça reste une des leurs.
- C'est ce que je fais ne t'en fait pas. Je ne suis pas idiot mais nous avons besoin de ses informations pour coincer ma sœur.

Il semble me comprendre puis plus tard dans la journée, nous nous retrouvons autour d'une table pour manger. L'invitée est lavée et porte une des robes de Nakoa. Je la laisse reprendre des forces avant de commencer mon interrogatoire.

- Alors, que peux-tu nous dire sur ton espèce que nous ne connaissons pas ?
- Vous savez qu'on respire sous l'eau, qu'on hypnotise et tout ça. Mais il y a également une plante qui pousse dans la forêt vers Terasmus qui nous est inconfortable. C'est de la Metalicastus. Ça a des pétales blanches et des graines jaunes.
- Ça ne me dit rien, je demanderais à mes gardes.
- La poudre venant de cette plante nous rend malade, elle neutralise aussi nos pouvoirs. Parce que vos protections ça marchera peut être un temps, sur des sorts pas très dangereux. Mais si Nakoa apprend à s'améliorer cela deviendra vite obsolète. Faites des bouchons avec cette poudre et vous obtiendrez de meilleurs résultats.
- Cela fonctionne très bien comme c'est actuellement.

Intervient Agnar, les portant de nouveau. Elle hausse un sourcil et commence à murmurer vers lui, le faisant brandir son épée. Sous le choc, les gardes se précipitent vers elle mais Agnar vient leur barrer la route.

- Vous voyez, ça marche pas sur le long terme.
- Arrête ça s'il te plaît.

En quelques secondes Agnar retrouve son esprit et se tourne vers nous en restant dans l'incompréhension. Elle termine son assiette avant de me regarder ensuite.

- Je vous l'ai dit, je veux vous aider. On a jamais voulu la guerre entre nos royaumes, on a toujours choisi la solution la moins violente. Sinon on aurait pu mettre tous vos gardes sous notre contrôle depuis longtemps et Eaduria ne serait plus de ce monde. Mais on sait faire la part des choses entre vos parents et votre peuple.
- Je comprends, merci pour votre aide.
- Je peux vous aider à protéger tout le monde contre elle y compris vous. Si vous ne me faites pas confiance, croyez en ma colère contre elle.

Je regarde Agnar qui semble hésiter avant d'acquiescer d'un signe de tête.

- D'accord, tu nous aides et en échange nous capturons Nakoa et t'offrirons de quoi vivre.
- Ça me parait raisonnable, on s'y met tout de suite ?

Je suis d'abord surpris par son ton si pressé.

- A moins que vous ne vouliez pas vraiment la capturer...
- Bien sûr que si ! On peut travailler dès maintenant.
- Parfait alors.

Elle se lève et je finis par la suivre, n'ayant que peu mangé. Mais je n'aimerai pas qu'on pense que je suis du côté de l'ancienne reine. Même si ce débat reste encore compliqué pour moi.

Eaduria TOME 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant