Chapitre 32

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Point de vue: Nakoa.

Ça y est. Nous avons enfin réussi.

Je contemple l'épée avec attention, l'admirant en silence. Cette fois, plus rien ne pourra se mettre en travers de ma route. Les enchanteresses vont payer pour ce qu'elles ont fait.

Je me tourne vers le trône et vient mettre l'épée au-dessus de celui-ci dans une cage de protection en verre. Je me dirige ensuite dans ma chambre pour profiter d'un bain mais je réalise qu'il n'est pas préparé. L'absence de Faye m'est encore récente. Je n'ai pas voulu la remplacer, personne d'autre qu'elle me rendait aussi à l'aise. Je me résigne donc à tout faire de moi même mais rien n'est aussi bien fait que quand c'était elle.

Lorsque mon bain est terminé, je change de tenue pour une plus confortable avant de venir m'allonger sur le lit un moment. Mes yeux se ferment et je finis par succomber au sommeil, avant d'être réveillée brutalement par des coups sur la porte.

- NAKOA !

Je marmonne en reconnaissant la voix d'Agnar et viens lui ouvrir.

- Quoi encore ?
- Je...Alaric...Alaric est parti depuis un moment et il n'est pas revenu.
- Comment ça il est parti ?!
- Il voulait voir où les protecteurs le guidaient depuis un moment et il est allé voir mais il n'est pas rentré et ça fait longtemps maintenant...
- Et tu l'as laissé tout seul ?!

J'agrippe son col et vient le plaquer contre la porte.

- L'aimes-tu vraiment ou c'est un jeu pour toi de le mettre en danger constamment ?!
- Bien sûr que je l'aime ! Arrêtez de m'engueuler il faut qu'on parte à sa recherche !

Je le relâche et attrape une tenue rapidement.

- Va prévenir les soldats je te rejoins dehors.

Il s'exécute et je me change rapidement, enfilant un pantalon et un haut avant d'aller chercher une armure et une épée. Je rejoins ensuite les autres qui sortaient à peine de leur sommeil.

- Le prince Alaric a disparu. Nous devons le retrouver d'urgence. Fouillez toute la forêt s'il le faut.

Ils semblent affaiblis et épuisés, mais je ne veux pas perdre une minute. La vie de mon frère est en danger.

- MAINTENANT !

Ils se réveillent soudainement à mon cri et se mettent à chercher tandis que moi et Agnar nous entrons directement dans la forêt en cherchant des traces de son passage.

- J'arrive pas à croire que tu ais pu le laisser partir tout seul en pleine nuit !
- Si vous l'aviez cru pour les fées, on en serait pas là.
- Tu insinues que c'est de ma faute alors que comparé à toi j'essaie de le protéger ?!
- S'il se met en danger c'est uniquement ta faute !

Sa voix résonne dans toute la forêt, je ne l'avais jamais vu aussi énervé au point de perdre son vouvoiement pour sa reine.

- Ne me manque pas de respect.
- C'est la vérité ! S'il est venu nous rejoindre en risquant sa vie c'est parce que TU ne l'a pas écouté pour retrouver cette épée ! Les gardiens sont contre TES choix et essaie de le guider pour t'arrêter TOI !

Ma colère prenant le dessus, je finis par le pousser contre un arbre, sortant mon épée mais il pare celle-ci avec la sienne en me poussant à son tour loin de lui.

- Je t'interdis de me manquer de respect ! Je suis ta reine !
- Alors comporte toi comme telle !

Il part ensuite pour continuer le chemin, me laissant ainsi avant que je ne le suive. Nous passons le reste de la route en silence en continuant de chercher autour de nous. Mais la nuit combinée à la forêt rend introuvable les traces d'Alaric. Je balaye d'un coup de lame les ronces et buissons sur notre passage en essayant de le retrouver. Soudainement des images de lui et moi me reviennent en mémoire, de son sourire lorsque je lui racontais des blagues. De nos étreintes lors des orages. Malgré le fait qu'il ne soit pas de mon sang, Alaric est mon frère. Le perdre...ce serait de trop. Pas après notre mère, pas après Faye. Je refuse, les larmes finissent par me monter aux yeux en l'imaginant déjà mourant à nous attendre. Agnar finit par le remarquer et s'arrête en prenant mon poignet qui commençait à fatiguer à force de frapper la nature environnante.

- On va le retrouver. Alaric est fort, s'il a survécu à un scourp et un vouivre. Il peut survivre le temps qu'on arrive.

Je hoche simplement la tête en baissant mon bras. Il regarde ensuite autour de nous en semblant prendre attention aux plantes.

- Qu'est ce que tu fais ?
- Alaric avait peint une de ces créatures qu'il voyait dans ses rêves, les gardiens prennent sûrement la nature comme camouflage. J'essaie de les voir pour leur demander leur aide.

Je retiens un rire nerveux en me massant les ailes du nez.

- Donc on va perdre notre temps à parler aux fleurs dans l'espoir qu'on soit "guidé" ?
- Avec cette attitude on ne va surtout rien avoir. Si elles se montrent au prince et pas à la reine c'est sûrement car il le mérite plus que nous.

Je soupire longuement en cherchant avec lui mais impossible pour moi de faire une différence. Il n'y a que des champignons et des fleurs sur le sol, pas une seule fée à l'horizon.

- Il faut qu'on se remette à sa recherche, on perd du temps !

Il semble hésiter avant de se redresser pour hocher la tête.

- Vous avez raison, les gardiens ne veulent pas nous aider.
- Ou peut-être que mon frère est victime d'hallucinations, ou pire qu'un de nos ennemis lui tend un piège pour le manipuler. Tu y as pensé ?
- Je crois Alaric, s'il me dit qu'il les a vu alors ils sont réels.
- Vous êtes si naïfs.

Je continue ensuite de chercher autour de nous. Je retrouve espoir en entendant du bruit mais perd celui-ci en voyant que c'était les soldats en pleine recherche. Tout semble peine perdu et je me demande si nous retrouverons Alaric à temps.

Eaduria TOME 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant