Épilogue

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Là où les arbres ne portent plus de feuillage, que le sol autrefois verdoyant se retrouve sans couleurs. Se trouve le royaume de Terasmus. Comparé aux autres châteaux, les murs sont sombres et envahis par les ronces, faisant fuir n'importe quel animal voulant s'y glisser. L'eau semble même fuir la terre devenue sèche et rigide. Les villageois peinent à trouver des marchandises, n'étant pas approvisionné par les autres contrées comparé aux autres. Leur seul moyen de se nourrir est d'attendre que les chasseurs du royaumes leur ramènent de quoi se sustenter en sortant au-delà de la frontière entre Sira et Terasmus. 

Les soldats chargés de ramener de quoi manger, n'ont encore trouvé que de petits animaux. À peine de quoi nourrir trois villageois. Seul un cadavre d'un habitant lointain, trouvé parmi les victimes de l'attaque sur les enchanteresses est ramené parmi les trouvailles. Mais n'est réservé qu'à la famille royale. Le roi, étant le seul à se nourrir encore de chair humaine car privilégié par son poste, est également unique parmi les peaux bleus autour de lui. La sienne est semblable à celle du cadavre qu'il était en train de déchiqueter malgré son état de décomposition avancé pour engloutir ce qu'il restait de lui. Lorsqu'il eut suffisamment, il donna l'ordre à ses gardes de se sustenter à leur tour sur les restes qu'il leur avait laissé. Le cheveux blanc est toujours meurtri de voir son peuple affamé sans pouvoir lui donner ce qu'il souhaite. 

  - Majesté ! 

Il se retourne vers son conseiller, visiblement essoufflé et pressé de venir lui parler.

  - Qu'il y a t-il Manfred ? 
  - J'ai des nouvelles de mon long périple, la reine Nakoa est morte. C'est son jeune frère qui a pris la relève en prenant son rôle de roi. Il paraît que ce fût un long combat et qu'ils ont perdu beaucoup de soldats. 
  - Cet enfant est sur le trône ? 

Il lâche un rire ironique. Avant de s'asseoir sur son siège, essuyant de ses mains aux couleurs noires comme la nuit, le sang autour de ses lèvres.

  - Alors le royaume d'Eaduria est devenu faible. 

Il y a un temps, une des enchanteresses s'était enfuie de son camp pour braver le danger des goules et parler avec Erebos. Le courage de cette femme avait intrigué le jeune roi qui la laissa parler, eux qui d'habitude ne laisse aucune de leurs ennemis survivre dans leur royaume. C'est ainsi qu'il apprit que la reine Diana et son mari Rory étaient liés à la guerre entre leurs deux territoires. Mais le peuple des goules étant trop faible comparé à celui des humains, Erebos avait donc enterré l'idée de se venger, jusqu'à cette nouvelle. 

  - Qu'avez-vous en tête mon seigneur ? 
  - Je pense qu'il est temps pour nous de retrouver un royaume verdoyant, que diriez vous de reprendre votre apparence d'autrefois ? 

Un sourire se dessine sur les lèvres du conseiller royal. Ce qui incite Erebos à poursuivre sa pensée. 

  - Que voulez-vous faire ? 
  - Comment s'appelle le nouveau roi déjà ? 
  - Alaric majesté. 
  - Bien, je pense que nous devrions avoir une petite discussion avec Alaric. Je doute qu'il ne soit prêt à une nouvelle guerre après les lourdes pertes qu'ils viennent d'avoir. De plus, notre marché avec ce royaume ne tient plus. Ce sont eux qui ont poussé les enchanteresses à nous attaquer. Ils sont donc en partie responsables de ce qui est arrivé. Léguer une nouvelle terre à notre royaume victime de la guerre ne serait que justice, pas vrai ? 

Le conseiller hoche la tête pour approuver. 

  - Bien, alors convoquez les villageois au palais pour que je leur annonce la nouvelle. 
  - D'accord majesté.

Il part aussitôt, Erebos se lève pour parcourir les longs couloirs délabrés du château avant de se rendre dans une chambre mise sous clé. Dedans s'y trouve le corps de son père et de sa mère, gardés en vie par de la magie volée à Fesmao. Mais ceux ci restant immobile, ayant un sommeil éternel. 

  - Ne vous en faites pas, bientôt Terasmus trouvera un nouveau territoire. Le peuple ne sera plus affamé et je redorerai l'image de notre famille. Ainsi je pourrais vous ramener parmi nous je vous le promet. 

Sa main noire et dotée de griffes se glisse dans celle de sa mère, leur différence de peaux se fait flagrante dû au fait que les corps de ses parents ne sont eux aussi pas remplis de chair humaine. Il reste un moment ainsi avant de rejoindre la salle du trône dans lequel soldats et villageois sont réunis à la demande du roi. Portant fièrement sa couronne aux couleurs noires et bleus à l'image de leur royaume. Il fit son apparition devant eux, relevé par les marches le faisant encore plus grand qu'il ne l'est.

  - Mon cher peuple, il s'en est finit de mourir de faim. Le temps de la faiblesse est résolu ! Le royaume d'Eaduria n'a plus de souverains forts pour le protéger, il est venu pour nous le moment d'attaquer et de reprendre ce qu'ils nous ont volé ! 

Les villageois poussent des cris de joie sous le discours de leur roi. 

  - N'en avez vous pas marre de cette peau qui est fragile ? Cela ne vous manque pas de ne plus être blessé par la lame la plus aiguisée ? 

  - SI ! 

Crient-ils en chœur.

  - Alors dorénavant mon peuple, je te promets de te nourrir à ta faim. Tu retrouveras de nouveau les couleurs de la nature, et vous ne connaîtrez plus jamais ce fardeau ! 

Les cris se font de plus en plus fort, le sourire fier d'Erebos se fait voyant et quand le calme revient, un rire se fait entendre. Un rire ironique, presque moqueur. Le sourire du roi disparaît et chacun des villageois se retourne jusqu'à laisser un chemin vide menant au coupable. Caché sous une cape verte, celui-ci continue de rire avant de commencer à parler. 

  - Ne faites pas de promesses que vous ne pouvez pas tenir.
  - Qui es-tu étrangère ? 

Demande Erebos, la main sur son épée à sa taille. L'inconnue redresse la tête en gardant un sourire sur ses lèvres. 

  - Tu sous estime le roi Alaric. 
  - Es-tu une enchanteresse ? Ou une voyante ? 
  - On va dire un peu des deux. Tu ne pourras jamais reprendre le royaume. 
  - Ah oui ? 

Le corps de la femme s'avance jusqu'à faire face au roi, malgré leur différence de taille qui fait imposant le jeune roi. L'intruse porte un regard déterminé et sûre d'elle. D'un geste de la main, elle retire sa capuche pour dévoiler sa chevelure rousse. 

  - Du moins, pas sans mon aide. 

FIN

                            

Eaduria TOME 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant