Chapitre 30

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Point de vue: Nakoa.

Je me retourne et vois avec colère que Alaric est présent accompagné d'Agnar.

- Qu'est ce que tu fais là ?!
- Je suis venu pour te faire changer d'avis.
- Après tout ce chemin ? Tu rigole j'espère.
- Écoute, il m'est arrivé tellement de choses ! J'ai été guidé par les fées jusqu'à vous, un scourp m'a attaqué mais un vouivre m'a sauvé et m'a aidé à venir ici ! Si toutes ces créatures sont ici tu crois qu'il n'y a rien dans cette grotte ?
- Tu invente des histoires pour te donner raison. Comme si les fées existaient, et qu'un vouivre pouvait protéger un humain. Tu te tournes en ridicule Alaric.
- Je te jure que c'est vrai ! Je t'en prie, c'est sûrement dangereux à l'intérieur vous avez déjà perdu quelqu'un pas besoin de faire plus !

Je lance un regard meurtrier à Agnar, pourquoi faut il qu'il lui raconte tout celui là ?!

- Inutile d'essayer je ne changerais pas d'avis. Je vais chercher cette épée.

Je commence à avancer mais le châtain attrape mon avant bras, me retenant avec eux.

- Nakoa écoute moi je t'en prie !
- Ça suffit ! Il va falloir que tu apprennes à respecter ta reine et à arrêter de te mettre en travers de ma route. Gardes, retenez Alaric ici. Agnar tu viens avec moi.
- Quoi ?!

Son visage semble dévasté par mon choix mais il se fait emporter par les soldats loin de nous. Il crie qu'il a raison et que c'est trop dangereux mais je refuse de me laisser distraire. Les chevaliers restant me suivent à l'intérieur et le brun aussi malgré son regard désapprobateur.

Au-dedans de la grotte, l'obscurité règne et les parois ne sont éclairées que par l'entrée. Je sors mon épée juste au cas où et avance lentement avec le peu de gardes qu'il me reste.

- Alaric a raison, il y a sûrement d'autres créatures ici sinon quelqu'un se serait déjà emparé de l'épée. Nous devons faire demi tour tant qu'il est encore temps.
- Agnar je te jure que si tu continues à me faire la morale tu pourras dire adieu à ton poste de soldat, m'as-tu bien comprise ?

Il reste silencieux, ce que je prends comme une affirmation. Nous entrons de plus en plus profondément mais je m'arrête en leur faisant signe de faire de même. Une grande respiration se fait entendre, un grondement faisant résonner les murs.
Une créature aux écailles dorées dormait profondément sur le sol de la grotte. Sa taille est dix fois plus grosse que la nôtre et dépasse tous les animaux que je peux connaître. Au-dessus d'elle, des oiseaux connus pour leur chant alarmant et rendant presque sourds les personnes qui les entendent. Des banshees. J'ai beau regarder autour il n'y a aucune trace de l'épée. Je me tourne vers mes soldats et leur fait signe de ne pas faire de bruit avant de m'avancer vers la créature avec le pas lent et silencieux.
Mais le brun met un pied dans un tas d'os qui trainait sur le sol, réveillant les volatiles qui se mettent à hurler. Nous plaçons nos mains sur nos oreilles tellement le bruit est fort et insupportable. Le dragon se réveille suite à ça et commence à se lever, par chance j'ai amené nos protections et me bouchent les oreilles avec. Nous entendons toujours les cris mais ceux-ci sont au moins supportables. Je leur fait signe de faire de même et attrape mon épée pour me préparer au combat. D'un coup de patte nous nous retrouvons tous au sol, mais dans cette position je remarque la fameuse arme qui était cachée sous la bête pendant son sommeil.

Nous nous redressons rapidement et j'abandonne mes soldats pour courir jusqu'à la créature, occupée par les chevaliers qui essayaient d'attirer son attention. Je me faufile entre ses pattes et sort de sa pierre la lame que nous attendions avec impatience. Mais le dragon le remarque et fait bouger sa queue jusqu'à moi, me retrouvant projetée contre le mur. Par chance la lame n'a pas atterri bien loin et je réussis à l'atteindre, courant vers la créature pour venir trancher sa peau. Mais ses écailles dorées semblent faire barrage avec la lame, impossible de la tuer avec cette armure sur pattes.

- Nakoa ! Le dessous de la queue !

Me crie Agnar, les soldats continuent d'occuper la créature en lui tirant dessus avec des flèches ou en criant tandis que je me rue vers la queue m'aillant bousculée plus tôt. J'attends que celle-ci se lève et d'un coup sec je viens trancher la peau non recouverte d'écailles. La bête lâche un cri et se tourne vers moi faisant virevolter les chevaliers sur le côté avec son membre touché. Mais elle n'a pas le temps de m'attaquer qu'elle s'effondre sur le sol. Si cela avait été une arme basique, cette égratignure n'aurait pas eu raison d'elle. Mais la prédiction était réelle, cette lame est mortelle d'un simple contact avec la peau. Nous reprenons notre souffle et nos esprits tandis que je me dirige d'un pas ferme vers Agnar, le frappant sur le torse le faisant reculer d'un pas.

- Tu as fait exprès de faire du bruit ! J'avais ordonné de faire attention !
- Pardon ?! Jamais de la vie je ferais ça !
- Tu voulais pas que j'ai l'épée et maintenant que Alaric est là tu voulais jouer les sauveurs en m'empêchant de l'avoir c'est ça ?!
- N'importe quoi ! Et vous alors vous nous avez abandonné face au dragon ! Vous nous avez littéralement livré à elle pour obtenir cette arme !

Je lève la lame vers lui, restant en dessous de son menton mais proche de sa gorge.

- Prends garde à toi Agnar. Encore un comportement comme ça et tu seras définitivement un traître. Et tu sais ce que nous réservons aux traitres.

Son regard reste noir et planté dans le mien. Je reste persuadée qu'il l'a fait exprès et je ne le laisserais pas ruiner mes plans.

- Rappelle toi ce qui arrivera si je meurs, Alaric deviendra roi et tu pourras dire adieu à votre idylle. Les rois ont des reines, pas d'autres rois. Souviens-toi de ça.

Il reste silencieux et je finis par baisser mon arme pour me tourner vers les autres soldats.

- On sort, nous avons réussi.

Eaduria TOME 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant