Chapitre 48

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Point de vue: Nakoa.

Le jour est arrivé.

J'ai réuni assez de villageois et de wyvernes pour envahir Eaduria, cela fait maintenant plusieurs jours que je les entraîne pour que mon plan se passe sans accroc. Pendant toute la journée nous avons créé des armures avec ce qu'ils avaient sous la main comme des morceaux en cuir. Quant à moi je me vêtis de la même robe que je portais lors de mon évasion.

Armes à la main et le soleil se couchant, j'ordonne à mes soldats de commencer leur chemin vers le royaume. Les créatures nous suivent en survolant la forêt tandis que nous nous enfonçons entre les arbres. Peu à peu, l'obscurité prend place et ne nous laisse que peu de lumière pour voir. Heureusement j'ai appris à connaître par cœur le chemin à prendre pour rejoindre notre destination. Cachés parmi les arbres et les buissons, nous observons en silence les gardes qui surveillent les entrées. D'une pensée les wyvernes commencent à attaquer le dessus du château, détournant l'attention des soldats. Nous profitons du moment pour charger et commencer un combat sans merci. Mon plan se déroule à la perfection, tandis que nous nous occupons de ceux gardant les murs, un groupe de villageois se faufile dans la salle du trône. Je combats facilement les hommes et femmes sur mon passage et les rejoint peu de temps après.

Visiblement, l'épée est sous clé. Je tente d'abord de briser le verre qui l'entoure mais impossible de le faire à mains nues. Je réfléchis un moment en me demandant qui pourrait bien avoir la clé, Alaric est une évidence mais je connais quelqu'un qui n'aurait pas aussi foi en lui pour lui laisser une telle responsabilité. Rapidement, j'engage une chasse à l'homme et fouille chaque recoin pour trouver soit mon ancien frère soit Nathaniel. Les domestiques hurlent de panique en fuyant et d'autres gardes se mettent en travers de ma route. Le combat recommence me laissant seule face à trois soldats visiblement déterminés à m'arrêter. Mais c'était sans compter sur une wyverne brisant l'une des fenêtres pour y glisser sa tête et attaquer mes adversaires avec sa gueule. Grâce à ce geste je me libère et tombe sur mes villageois tenant le rouquin entre leurs mains.

- Tiens tiens, comme on se retrouve Nathaniel.
- Je ne vous aiderais pas quoi que vous vouliez.
- J'en doute, l'épée que je veux est sous clé, je suis sûre que tu as fais un double. Le grand conseiller que tu es n'aurais jamais fait confiance à Alaric pour en être le seul gardien pas vrai ?

Son regard fuyant m'incite à croire que j'ai raison, je fais fouiller sa chambre tandis que je l'observe. Il ne porte pas de bijoux, elle ne peut donc pas être dissimulée dans un collier. Mes adeptes finissent par la trouver dans un de ses cahiers ce qui me fait légèrement glousser.

- Tu vois, tu es toujours d'une grande aide.

Il tente de parler mais je le fais assommer rapidement. Mon but n'est pas de le tuer, même si je le trouve insolent il me sera toujours de bons conseils quand je reprendrai la couronne. Nous faisons ensuite demi-tour et je peux enfin ouvrir la cage qui contenait mon arme. Sans cette lame je me sentais si impuissante. Maintenant rien ne pourra m'arrêter.

- Majesté ! Le roi essaye de s'enfuir !

Je me retourne brutalement pour regarder à travers la fenêtre brisée. En effet, Agnar traîne le fuyard derrière lui en combattant mes soldats pour l'aider. Quel lâche, abandonner son royaume face à l'ennemi. J'avais raison sur son potentiel, il n'a rien d'un souverain. Le temps que je les rejoigne, je fais en sorte que mes wyvernes et Hommes ne se concentrent que sur eux, les empêchant de rejoindre la forêt.

Une fois mon arme prête, je laisse mes compagnons combattre les soldats tandis que je me retrouve face aux lâches. Le brun se met automatiquement entre Alaric et moi, sa lame me faisant face.

- N'as tu donc pas honte ? Fuir ton palais dans un moment pareil ?
- C'est moi qui l'ai forcé à partir. Jamais tu n'auras sa vie tant que je serais là.
- Si ce n'est que ça, le problème peut être réglé rapidement.

Naillant que sa concentration rivée sur moi, il ne remarque pas le cousin du dragon se ruer sur lui. Il se retrouve projeté puis plaqué contre le sol, désarmé et la créature sur lui. Celle-ci ouvre la gueule afin de mettre un terme à sa triste vie mais Alaric s'interpose en prenant l'épée du vaincu et en essayant de blesser l'animal. Mais il ne réagit pas malgré la douleur, étant sous mes ordres et cesse simplement son acte pour me regarder. Le roi se tourne vers moi, son ami encore en vie mais toujours prisonnier.

- S'il te plaît arrête cette folie Nakoa !
- Je suis bien d'accord. C'est entre toi et moi que ça se joue.

D'une main je viens défaire la cape sur mes épaules pour me retrouver plus libre de mes mouvements. Il me regarde, comprenant sûrement que je possédais l'arme mortelle, avant de lever fébrilement son épée vers moi. Je lâche un faible sourire avant de détourner mon regard vers les alentours.

- C'est assez ironique quand on y pense, c'est ici que je t'entraînais au combat. Mais comme toujours tu n'as jamais su me vaincre.

Je reporte ensuite mon attention sur lui, serrant ma prise sur le manche.

- Et rien ne changera, tu es trop faible pour me battre Alaric.
- Peut être, mais je ne me rendrais pas sans me battre. Pour notre mère, pour Faye, pour Agnar. Et pour Eaduria.

Son regard est plus dur, quelque chose à changé en lui je le vois bien. Mais cela ne me fait pas plus frémir. Qu'importe sa détermination ou son désir de vengeance, jamais il ne pourra gagner face à moi.

- Très bien, comme tu le voudras majesté.

Je redresse mon épée vers lui, comparé à ses mains les miennes ne tremblent pas. Car elles savent ce qu'elles devront faire. Une seule entaille, une seule égratignure et il en sera fini du roi Alaric.

Que le combat commence.

Eaduria TOME 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant