Chapitre 21 : Petite éclaircie ?

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Je grimace devant mon corps plus bleuté qu'un schtroumpf. Hier, en rentrant, Tayden m'attendait. Il était fou de rage que je sois partie sans prévenir et encore plus après que ma mère lui ait annoncé que je n'étais pas à la maison car je travaillais. Et je ne parle même pas de ma tenue qui l'a littéralement fait vriller. Mais j'étais toute autant en colère, j'ai déversé ma haine sur lui comme je n'avais jamais osé le faire auparavant et c'est ce qui m'a valu toutes ces marques sur le corps. 

Lorsque nous sommes arrivés chez lui, il s'est empressé de m'adresser sa première caresse qui m'a fait serrer les dents. Pendant qu'il me faisait amèrement regretter tous mes actes, j'ai vu la haine du monde entier reflétée dans ses pupilles sombres. Et à un moment, sans que je n'en comprenne la raison, il est parti, me laissant là, geignant sur le sol comme une misérable. Il m'a fallu de longues minutes pour me remettre sur pied. Mais dès lors que mon corps me l'a permis, je n'ai pas demandé mon reste et aie fuie à toutes jambes.

Et aujourd'hui mon corps est rempli d'ecchymoses. 

J'ai compris que la colère me permettait de ne pas me morfondre, c'est pourquoi je fais tourner cette même phrase depuis que j'ai ouvert les yeux ce matin : "Je suis sûre que ton père est déçu de te voir si faible alors qu'il pensait que tu serais si forte." Je la prononce, les lèvres tremblantes de rage. Elle reste néanmoins fade dans ma bouche. Ace est plus vérace dans ses paroles acerbes, plus confiant et blessant. Il se présente comme étant le meilleur choix pour raviver ce feu destructeur qui renforce mes protections intérieures. Alors, je fonce jusqu'à chez lui.

Mais c'est son fantôme que je trouve puisqu'il n'est ni dans le salon ni dans le garage. J'en viens donc à la conclusion qu'il dort toujours alors je m'assoie sur le canapé du mini salon et l'attend en ruminant de sombres pensées.  

Deux longues heures s'écoulent à regarder dans le vide ressassant des souvenirs sombres avant qu'il n'apparaisse enfin. J'ouvre la bouche si grande qu'elle manque de se décrocher de ma mâchoire à la vu de son œil au beurre noir, son arcade sourcilière fendue et sa lèvre explosée et gonflée.

—  Avec qui tu t'es cogné encore ?

—  Le batard qui te serre de mec.

Mon sang se glace. Dans un premier temps, je reste sans voix, ne préférant pas accepter de tels propos. Il m'examine de longues secondes, attendant ma réaction qui ne tarde pas puisque je saute sur mes pieds pour le confronter. Ne regrette-t-il pas assez ?

—  Tu m'avais promis que tu n'irais pas le voir.

—  Et je n'ai pas menti. C'est lui qui m'a trouvé.

Très vite l'inquiétude chasse toute colère.

—  Où ? Il était tout seul ?

—  Ils étaient trois à m'attendre devant chez moi. Ils m'ont suivi jusqu'à chez Isaac et m'ont sauté dessus dès que j'ai sorti un orteil de ma caisse. Mais ses deux potes se sont contentés de me regarder défoncer ton mec.

—  Il t'a tout autant défoncé, je remarque.

Il lève les yeux au ciel avant de me bousculer pour pénétrer dans le garage.

—  Ce n'est rien par rapport à ce que je lui ai fait.

Je grince des dents en comprenant que c'est moi qui en subirais les conséquences. Tayden va se défouler sur moi, il va m'adresser chacun des coups qu'il a reçu pour compléter la longue liste de tâches bleutée qui parsème mon corps.

—  En revanche, je lui ai promis que je changeais de pays et que tu deviendrais une simple femme de ménage, et en échange, il ne touchera plus à un seul de tes cheveux.

Hasta la muerte (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant