Chapitre 3 : Le jeu en vaut la chandelle ?

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J'arrive enfin à l'entrepôt. Je sors du véhicule, énervée. Mes muscles sont contractés et j'ai envie d'en découdre, de vider ma rage sur quelqu'un. J'ai encore la menace du petit bourge dans la tête. Il a raison, on ne joue pas dans la même cour de récréation. Dans mon monde, il n'aurait aucune chance, mais de là où il est, je n'ai aucune chance. Je sais qu'il est sérieux, qu'il lui suffirait d'ouvrir son petit porte-monnaie pour racheter tout mon quartier dans l'unique but de me mettre à la porte. Mais je ne me soumettrai pas. J'ai été élevée avec une couronne sur la tête. Elle n'était peut-être pas d'or mais simplement imaginaire, mais on m'a appris à la porter et de ne jamais plier l'échine, de rester bien droite pour que jamais elle ne tombe au sol. On jouera au bras de fer lui et moi. Et je te promets, que je ne vais pas perdre. Je suis Imperious, je vais te forcer à céder et mettre genou à terre pour moi.

Je traverse la foule et fonce droit sur Alessio qui est entouré de mes amis. Lorsqu'il me voit, un large sourire illumine son visage et il ouvre ses bras en grand. Mais seul un regard noir lui répond. Je le déteste presqu'autant que ce bourge. Je le revoie me regarder au travers d'une grande fenêtre tandis que je montais dans ma voiture. Son regard était mauvais. Son égo de petit garçon riche doit s'être brisé. Moi, une gamine d'un quartier pauvre va être tous les jours au volant de sa charrette pendant un mois.

Je frappe son épaule de mon poing. Je sais que je ne lui ai pas fait mal, ce n'est pas le but. Je veux seulement lui montrer ma colère.

- Eyana quel plaisir de te voir.

- Tu m'as menée droit dans un bourbier.

- Je suppose que tu as fait la rencontre d'Ace.

- J'aurais préféré ne jamais avoir cet honneur !

Il sourit avant de poser sa main sur mon épaule mais je la dégage rapidement. Je ne voulais pas avoir ce job, je déteste les riches depuis mon plus jeune âge. Depuis que des petits cons s'en sont pris à ma sœur. Et malgré notre relation plus que chaotique, je ne tolère qu'aucune personne ne la fasse pleurer mise à part moi.

- Allons discuter, me dit-il.

Je le dépasse et m'éloigne de mes amis sans même les saluer. Nous sortons de l'entrepôt pour nous éloignons des gens. La musique est moins forte ici.

- Écoute, ta mère s'inquiète pour toi et elle m'a supplié de te trouver un boulot lié à l'automobile. Quelque chose qui ne te mettrait pas en danger mais qui ne t'éloignerait pas de ta passion. Elle veut que tu restes à l'écart des courses.

- Et c'est une raison pour m'envoyer chez les coincés du cul ?

Il rit avant de continuer à argumenter.

- John Harden avait besoin de quelqu'un. Il paie bien et en marre des conneries de son fils.

- Donc tu t'es dit que j'étais la personne idéale pour essayer de donner une éducation à un petit con ?

- Pas pour lui donner une éducation mais ce dont il a besoin.

Je croise les bras. Ma gestuelle doit lui faire comprendre que je ne suis pas du tout enclin à la discussion et que j'aime encore moins ce qu'il est en train de me dire.

- Et qu'est cette chose dont il a besoin et que je pourrais lui offrir ?

- Lui faire découvrir ton monde.

Cette fois c'est à moi de rire à gorge déployée. Qu'elle est cette connerie encore ? Je suis en plein rêve, ça ne peut qu'être ça !

- Ces genres de garçon sont bornés et cons. Ils sont dans leur monde à eux et refuseront d'apprendre la moindre chose de personnes comme nous. Notre monde n'a rien à leur offrir.

Hasta la muerte (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant