Mon cœur tambourine si fort dans ma poitrine qu'il résonne dans mes oreilles. Mes mouvements sont mécaniques : je me lève, enfile un jogging qui trainait sur ma chaise de bureau, prend l'arme dans ma table de chevet, dévale les escaliers et saute dans ma voiture.
Le chemin est une pure torture. J'ai l'impression de ne jamais aller assez vite, la voiture semble avancer au ralentie. J'imagine des milliers de scénarios. Je n'ai qu'un prénom en tête qui pourrait être à l'origine de ce message et si Angel s'en est pris à Ace par ma faute, je ne me le pardonnerai jamais. Mais comment a-t-il pu le trouver ? Le suivait-il ? M'espionnait-il ?
L'estomac noué, je m'engage sur le chemin de terre. La route cabossée me fait sauter sur le siège mais je ne ralentis pas l'allure. Je suis prise de vertige à la vue de deux véhicules stationnés. J'ouvre la portière et cours entre les feuilles de chêne qui me fouettent le visage. Malgré le chemin irrégulier, je pousse toujours plus sur mes jambes sans me préoccuper du risque de me tordre la cheville.
Je déboule sur le lac, pleine de sueur, mais je ne vois pas l'ombre d'une silhouette. L'eau est calme quand mon cœur tambourine douloureusement. Je fais un tour sur moi-même mais l'endroit est désert. Un silence mortuaire plane sur le lac qui semble s'être figé dans le temps pour me laisser seule sous les feux des projecteurs. La barrière d'arbres n'est d'un coup plus aussi rassurante qu'elle ne l'était, mais elle m'effraie, il me semble que tapi dans l'ombre d'eux, Angel m'épie, qu'Ace mutilé gît sur le sol. J'en ai l'estomac noué.
— Ace !
Mon crie résonne entre les cimes des arbres. Des oiseaux s'envolent créant un boucan phénoménal mais aucune voix ne me répond. Je continue de m'époumonner dans l'espoir de l'entendre mais il n'est pas là. Je perds mon temps.
Mes jambes flanchent. Mes genoux cognent contre le sol terreux. Une larme roule sur ma joue. Je refuse d'ajouter un autre accident à la date inscrite à l'encre sur ma peau. Et sur cette pensée, j'attrape mon téléphone et appel le numéro inconnu. Je dois retrouver Ace. J'ai les mains moites alors que les sonneries résonnent dans mes oreilles les unes après les autres. L'attente est interminable. Et finalement, je tombe sur le répondeur. Je frappe le sol et tire mes cheveux.
Où es-tu ?
Je rebrousse chemin guidée par la détermination. Vacillante, je pousse sur mes jambes afin de me relever. Je puise dans ma détermination pour rebrousser chemin sans m'effondrer. Sa voiture est là, il ne peut pas être loin. Chaque seconde qui passe est un coup de poignard. Mon esprit ne cesse de me torturer en créant une multitude de scénarios tous plus glauque les uns que les autres. Je suis à deux doigts de craquer. J'ai les nerfs à vifs. La peur me tient entre ses griffes venimeuses.
Je retourne vers sa voiture et j'en fais le tour pour trouver le moindre indice, mais mise à part un de ses pneus crevé, je ne trouve rien. Angel s'est assuré qu'Ace ne prenne pas la fuite. Il l'a pris au piège. Mon cœur s'affole alors que j'observe les bois menaçants. S'il est à l'intérieur, je ne le retrouverai jamais. Une main de fer semble enserrer ma gorge. Je peine à respirer. Ma vue se brouille et je ne peux retenir le désespoir de prendre possession de moi. Je n'ai plus la force de tenir debout. Je m'adosse à sa voiture, et ramène mes genoux contre ma poitrine.
— Ace, je psalmodie.
Ma voix n'est qu'un long souffle monotone.
Puis, j'ai la chair de poule. On m'observe. Je ne suis pas seule. Je me relève les jambes tremblantes et fait un tour sur moi-même. Mes yeux tombent sur la maison abandonnée, et plus particulièrement sur la porte entrouverte dans une invitation silencieuse. Comment je n'ai pas pu y penser plus tôt ?
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Hasta la muerte (terminé)
RomanceEyana, connu sous le nom d'Imperious tient sa passion pour les courses illégales de son père. Mais sa mère, inquiète de la perdre elle-aussi, lui dégote un job en tant que chauffeur pour un millionnaire. Quand bien même, elle déteste cette idée, ell...