Soudain, un vrombissement résonne en contre-bas. Je me relève à la hâte et me précipite à la fenêtre pour voir une voiture déraper sur les cailloux blancs. Le soulagement me gagne lorsqu'Alessio en sort. Je lui hurle de se dépêcher de monter et l'attends au sommet des escaliers. Il prend mon visage et m'examine mais je me recule. Nous n'avons pas le temps pour cela. Stimulée par cette vague d'espoir, mon cœur pulse avec énergie dans ma poitrine. Je sens l'adrénaline envahir mes veines.— Ace se vide de son sang. Il faut l'aider !
Et sur ces mots, je cours jusqu'à lui. En pénétrant dans la pièce, il observe le décor. Son regard marque un temps d'arrêt sur le corps sans vie de Liam mais il ne dit rien et s'agenouille auprès d'Ace qu'il soulève sous les épaules. J'attrape ses jambes et nous descendons à la hâte. Nous l'allongeons dans ma voiture. Sans attendre, je saute derrière le volant. Je roule à toute allure jusqu'à l'hôpital.
L'adrénaline inonde mes veines. Mes mains sont crispées sur le volant. Je ne cesse de jeter des regards vers Ace un peu plus à chaque minute.
— Tiens-bon Ace. Nous arrivons à l'hôpital.
Je m'arrête devant les grandes portes et Alessio en fait de même. Il se précipite vers moi pour m'aider à extirper l'adolescent de ma caisse.
Les soignants accourent vers nous en voyant le blessé dans nos bras. Ils le prennent aussitôt en charge, l'éloignant de moi. Lorsqu'Ace disparait sur un brancard dans les couloirs, je me sens comme démunie. A présent je n'ai plus qu'à attendre. Je ne peux plus rien faire pour lui. L'adrénaline retombe. Mes jambes ne me portent plus et je m'effondre au milieu de l'hôpital.
— Il ne peut pas mourir. Pas lui.
Alessio dépose sa veste sur mes épaules pour couvrir ma nudité partielle avant de me prendre dans ses bras. Il m'aide à me relever.
— Viens. Nous allons prendre l'air.
— Je ne peux pas le laisser.
— Ne t'inquiète pas, nous serons revenus bien avant qu'il ne sorte du bloc.
Je ne rétorque rien, et le laisse me guider jusqu'au parc de l'hôpital en trainant des pieds. Là, il me fait m'assoir sur un banc. Et c'est quand il referme ses bras sur moi que je m'effondre en pleurs sans parvenir à m'arrêter. J'ai tué et pour quoi ? Si Ace meurt, mon crime n'aura servi à rien.
L'image de Liam me revient. Mes mains sont sales. J'ai tué pour Ace. Ace a tué pour moi. Notre lien est-il réduit à ça ? Tuer pour l'autre ? Il m'a sauvé, et à présent je ne lui dois plus rien. J'ai laissé un bout de moi dans cette misérable bicoque abandonnée.
— Je l'ai tué. C'est moi qui ai tiré.
— Chut, chut. Ça va aller.
Il resserre son étreinte et je m'agrippe de toutes mes forces à son tee-shirt. Je suis submergée par mes émotions. Mon corps est vide de toute énergie. J'aimerai juste m'endormir pour ne me réveiller que dans plusieurs années.
— Je voulais sauver Ace, je le voulais au plus profond de mon cœur Alessio. Mais ce n'est pas ça qui m'a obligé à tirer.
Soudain mon rythme cardiaque augmente en flèche. L'étreinte d'Alessio devient insupportable. Je m'étouffe sans réussir à gonfler mes poumons d'air. J'ai chaud. Des gouttes de sueurs dégoulinent dans mon dos. Je tremble. Je vais mourir. Je vais mourir. Je n'entends plus rien aux alentours. Le visage inquiet d'Alessio devient flou.
— Je suis avec toi Eyana.
Il pose ma main sur son cœur qui bat si lentement. Mais je peine à me concentrer dessus. Je ne cesse de voir les yeux sans vie de Liam. Ace en train de se vider de son sang. J'entends les coups de feu. Deux. Je n'ai pas tiré qu'une fois, je voulais le tuer.
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Hasta la muerte (terminé)
RomansEyana, connu sous le nom d'Imperious tient sa passion pour les courses illégales de son père. Mais sa mère, inquiète de la perdre elle-aussi, lui dégote un job en tant que chauffeur pour un millionnaire. Quand bien même, elle déteste cette idée, ell...