Hasta la muerte (terminé)

Chapitre 42 : Dernière course

Mon cœur implose lorsque j'avoue enfin ce qui me pèse. Mais le silence qui me réponds me donne envie de vomir. Ses doigts se crispent sur ma poitrine alors que je prie pour qu'il réponde. Son tee-shirt est comme une bouée au milieu d'une tempête auquel je m'accroche pour ma survie. Le silence s'étire sans que nous nous lâchions du regard. Même les vagues rieuses ont disparus pour mettre un point d'honneur sur le silence qui plane entre nous. Je me mords la lèvre avec pour seule consolation le fait qu'il ne puisse pas fuir étant donné qu'il n'y a que ma voiture dans les parages.

— Ace...

Sa bouche étouffe ma voix suppliante. Il mordille et suce ma lèvre inférieure, sa langue demande l'accès pour danser avec la mienne. Je frissonne dans ses bras et me laisse envahir par la mélancolie et le désespoir.

Son gout me balaie comme un tsunami. Notre baiser n'a rien de doux, il est sauvage et destructeur. Je me laisse submerger par Ace qui imprègne mon corps. Ses doigts sont toujours sur ma poitrine, à la recherche des battements douloureux de mon cœur qui attendait désespérément une réponse qui n'est jamais venue. Je le laisse me guider dans ce baisé douloureux sans avoir la force de lui résister. Ace est capable d'abandonner ses rêves pour moi, sans parvenir à m'aimer ?

Soudain, alors qu'il remonte mon tee-shirt, je me relève à la hâte. Mon cœur ne pourra pas le supporter, pas ce soir.

— Je n'aurais pas dû te laisser sortir de l'hôpital, c'était inconscient.

Il ne parle toujours pas, même lorsque je le supplie du regard, il garde le silence. Non, pas avec moi Ace. Ne sois pas cet homme avec moi. Je ne veux pas du Ace que tout le monde connait, silencieux et inaccessible.

Même si c'est pour te moquer de moi, dis quelque chose Ace. Que je suis une idiote de t'aimer ? Vas-y, dis-le je suis au courant. Que tu es incapable de me donner ce que je souhaite ? même si je l'ai toujours su, étouffe mon espoir avant qu'il ne soit trop grand. Tout ce que tu voudras mais pas ton silence, il est bien plus douloureux que tes mots.

Pourtant ses lèvres restent closes. Son regard désolé me vrille l'estomac et je le dépasse pour me soustraire à cette vue. Je l'entends se relever dans mon dos et me suivre. Chaque pas qui nous éloigne de la plage, semble nous éloigner. Une pierre tombe dans mon estomac. La tristesse me soulève le cœur pourtant les étoiles sont de sorties. Chaque fois qu'on se rapproche l'un de l'autre, elles sont là, et elles demeures même lorsqu'on se rejette.

Je claque la portière quand Ace la referme avec délicatesse. J'observe quelques instants la mer d'huile quelques mètres plus loin, la respiration d'Ace fait vibrer mon corps. Je me sens nue, seule et abandonnée. Et encore une fois, je me sens si loin de lui alors qu'il n'est qu'à quelques ridicules centimètres.

— Je suis désolé Eyana.

Il est sincère, comme il l'a toujours été. Et je n'arrive pas à lui en vouloir, non, je m'en veux à moi. J'ai été idiote, je le savais pourtant ; il est incapable de me donner ce que je souhaite. Il pourrait abandonner sa vie pour moi, mais l'amour, il n'est pas capable d'en créer.

Avec délicatesse, il s'empare de ma main, et l'apporte à ses lèvres. Ma poitrine se comprime quand il pose un baisé réparateur sur celle-ci. Et je fais l'erreur de tourner la tête vers lui. Ses yeux me consument sur place. Mon corps s'embrase. Et, comme prise d'un besoin vitale, d'un instinct primaire, je me jette sur sa bouche tentatrice qui me dévore sans me laisser de répit. Je me cramponne à son tee-shirt d'où son odeur s'échappe pour m'enivrer.

Lorsqu'il se détache, il me sourit et recule son siège de telle manière à avoir plus de place. Puis il m'attire à lui en m'aidant à enjamber le levier de vitesse. Ma bouche s'attaque à son cou quand mes mains partent en exploration sous son tee-shirt. Mon estomac se retourne lorsque mes doigts rencontrent son bandage, et je gémis comme si c'est moi qui subissais sa douleur. J'aurais dû le rejoindre plus tôt.