Hasta la muerte (terminé)

Chapitre 9 : un pas en avant, dix en arrière

Je me prépare à la hâte pour rejoindre Marlon au garage. J'ai l'impression de ne plus avoir de temps à lui consacrer. 

J'attrape mon téléphone encore éteint, enfile mes chaussures et claque la porte de ma maison. Je trottine jusqu'à ma voiture et alors que j'allais grimper à l'intérieur, un bout de papier posé sur le pare-brise attire mon attention. Je lève l'essuie-glace pour prendre la feuille entre mes doigts. Je dois relire plusieurs fois la phrase griffonnée à la va-vite pour réussir à décoder cette écriture disgracieuse. Rien ne reste impuni. Je fronce les sourcils lorsqu'enfin j'en comprends le sens. Mais après avoir inspecter les alentours déserts, j'hausse les épaules et abandonne le papier dans ma poche arrière convaincue que ce sont des enfants du quartier qui s'amusent à faire des blagues aux voisins.

Je me stationne devant le garage le mieux noté de l'Etat. Et à peine ai-je mis un pied à l'intérieur que Marlon me saute dessus.

— Tu ne regardes jamais ton téléphone ?

— Euh... Bonjour ? Comment vas-tu ? Moi je pète la forme, merci de t'en inquiéter.

— Allume ton téléphone joder !

Si son ton pressé me surprend, il attise bien plus ma curiosité. Alors, je m'exécute. Mon téléphone ne cesse de vibrer alors que les notifications apparaissent les unes après les autres sur mon écran. Je n'en ai jamais eu autant. Je fronce les sourcils en me rendant compte qu'elles viennent toutes du même réseau social.

— Qu'est-ce qui s'est passé ?

— Va voir ce que tu as tweeté.

— Mais je n'ai rien tweeté !

L'image de mon téléphone sur l'établi me revient en tête et je peste. Qu'a-t-il fait encore ? Je m'empresse d'ouvrir le réseau social en question. Et hier, dans la matinée, alors que je marchais pour retourner dans la demeure des Harden, un tweet a été posté sur mon compte. Je cite : "N'espérez rien avec moi. Je suis follement amoureuse d'Ace Harden même si c'est mon patron, et qu'il ne veut pas de moi" suivis de plusieurs emojies qui pleurent. Malgré la situation, je ne peux m'empêcher de rire de la situation. Sans le savoir, nous avons eu la même idée. A la différence que je n'ai tenu de tels propos qu'à un trio de filles alors que lui vient de m'afficher devant un nombre incalculable de personnes.

— Quel connard.

Mais mon ton est loin d'être colérique. Je dois avouer que je suis plus amusé qu'autre chose.

— Je t'ai appelé dès que j'ai vu le tweet. Mais c'est lui qui a répondu.

— Il t'a répondu ! Je m'exclame surprise. Que t-a-t'il dit ?

— C'est plutôt toi ? Qu'est-ce que tu lui as dit ?

J'éclate de rire sans savoir où il voulait en venir. Je me creuse les méninges pour me remémorer le moindre élément qui pourrait m'éclairer mais je ne trouve rien.

— Je ne lui ai rien dit, dis-je peu sûre de moi.

— En tout cas, il a été heureux de m'apprendre que tu m'avais trompée la veille. Et selon lui, il valait mieux que je rompe avec toi et t'oublie.

Je manque de m'étouffer de rire à plusieurs reprises. J'essuie les larmes qui naissent au coin de mes yeux.

— Mais ça a coupé avant que je lui demande plus de détail alors où tu étais et qu'as-tu fait ?

— J'ai peut-être embrassé un mec, dis-je sur un ton faussement coupable, ou deux. Mais ce n'est pas ce que tu crois, je peux tout t'expliquer.

Il éclate de rire et me frappe l'épaule.