Chapitre 1

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-Katy, réveille toi!

Je grognais avant d'ouvrir lentement les yeux. Ma mère se tenait devant moi, les bras croisés sur son imposante poitrine. Ses cheveux blonds tombaient de part et d'autre de ses épaules et ses yeux verts transperçaient mon âme. Elle tira un grand coup sur ma couette, la faisant valser à l'autre bout de la pièce.

-Sais-tu quel jour nous sommes?me demanda-t-elle.

Je regardais à droite et à gauche, cherchant un indice quelconque.

-Hum, non, dis-je timidement.

Elle soupira bruyamment, signe distinct de son énervement.

-Nous sommes exactement le 3 septembre, et tu es en retard pour ta rentrée en terminale. Ta sœur est déjà partie, je lui ai dis de ne pas t'attendre.

Oh oh. J'écarquillais les yeux sous l'effet de la surprise. La rentrée? Déjà? Crotte de briquette sauvage. Je me levais précipitamment et trébuchais. Je m'étalais sur le sol sous le rire de ma mère.

-Quelle cruche, heureusement que ta sœur vaut mieux que toi, dit-elle en claquant la porte de ma chambre.

Ma mère ne m'aimait pas depuis que j'avais "causé" la mort de mon père. Je me sentais bien assez mal comme ça, mais elle et ma sœur me détestaient royalement. J'étais le vilain petit canard à qui personne ne parlait et que personne ne voyait, ou du moins, évitait de croiser, depuis que Camille avait décidé de me pourrir la vie. Je m'habillais rapidement avec un ancien jean à ma sœur, un tee-shirt trop grand pour moi qui appartenait également à ma sœur -elle ne le voulait plus car elle le trouvait moche- et des bottines sans talons noires que ma sœur ne voulait plus mettre car il n'y avait pas assez de talon pour elle. Toutes mes affaires étaient d'anciennes fringues à ma sœur, qu'elle ne voulait plus ou qu'elle n'aimait pas. Ma mère vivait comme si elle n'avait qu'une fille. L'autre lui servait simplement de poubelle, pour ne rien gaspiller. L'argent était bien trop important pour le jeter par les fenêtres. Bien évidement, Camille était la fille parfaite aux yeux de notre mère. Et aux yeux du monde entier, aussi. Elle était vraiment magnifique, et je devais admettre qu'elle avait des cheveux parfaits, un teint blanc uniforme sans rougeur, une réputation de petite fille parfaite et un petit-ami des plus convoité. Et moi, à côté, je n'étais que la petite fille oubliée de tous, sans personnalité. J'étais la fille à éviter. Les lycéens prêtaient trop d'importance à leur réputation pour contredire Camille, et devenir mon ami. Lorsque nous étions toutes les deux côte à côte, personne ne pouvait se douter que nous étions sœur, sauf si ils nous connaissaient. Ma sœur était la réplique exacte de ma mère. Grande blonde, poitrine généreuse, teint blanc comme neige, des yeux vert pétillant et une tenue impeccable. Alors que moi, j'étais brune aux yeux bleus, comme l'était mon père. Ma poitrine n'était pas très développée et j'avais un petit corps frêle. A l'inverse de Camille, j'avais un teint plutôt hâlé. Je faisais au moins une tête de moins que ma sœur et mon regard était vide de toute émotion, surtout depuis le drame. Mon père me ressemblait tellement que s'en était douloureux pour moi de me regarder dans un miroir. Surtout après ce qu'il avait fait pour moi. Je me brossais les dents et me détachais les cheveux. Je les laissais tomber sur mes épaules, en dégradé. Je m'emparais de mon sac a dos noir, descendis les escalier, et pris une pomme que je ne mangerai sûrement pas. Peut-être à la récréation, ne sait-on jamais. Au bout d'une vingtaine de minutes de marche, j'aperçue mon lycée. La grille principale était fermée, j'appuyais donc sur l'interphone relié à la vie scolaire.

-Bonjour, que puis-je faire pour vous? Me dis une voix de femme.

-Bonjour, je suis en retard.

J'ai besoin de toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant