38 | Jalouse

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"I can't stand it, oh, God, I sound crazy"

Jealousy, jealousy - Olivia Rodrigo

Samedi 14 janvier

Les lèvres pincées, je fixe le liquide qui colle dans le bocal. J'essaye de ne pas en mettre à côté, je n'ai pas voulu utiliser d'entonnoir. Maintenant que la semaine d'examen est passée, j'ai pu passer la matinée et ce début d'après-midi à travailler sur les pommades et les baumes. J'ai utilisé toutes les plantes que j'avais cueillie la dernière fois. Il fallait aussi que j'aille acheter des huiles essentielles pour compléter mes mixtures.

J'espère juste qu'elles vont marcher. Au moins l'une d'entre elles.

Je souffle enfin après avoir fini de remplir mon dernier pot. Une dizaine s'étale devant moi sur le comptoir de la cuisine des Perez.

- Waouh, complimente Benjamin. Ça en fait beaucoup. Mais tu as utilisé toute ta réserve de plantes sèches.

- Ce n'est pas grave, déclaré-je en me lavant les mains. J'irais en chercher d'autres si j'ai de bons résultats.

Il acquiesce avant de se souvenir de quelque chose. Il part dans son garage en me disant de patienter un peu, j'en profite pour ranger mon matériel. J'ai terminé de tout essuyer lorsqu'il revient. Il tient dans sa main une sorte de petit étui, je fronce les sourcils intrigués.

- C'est un défaut de fabrication de mon magasin.

C'est vrai qu'il travaille dans un magasin de couteaux. De ce que j'ai compris, il en vend pour la cuisine, le combat ou le camping. Il ne fait pas que les vendre, il contribue aussi de temps en temps au design de certains.

- On avait essayé de faire un manche en cuir, mais les coutures ont été mal faites. J'ai dû le refaire moi-même. C'est une petite dague qui peut se mettre à la cheville grâce à l'étui fabriqué pour. Sur mesure, attention. Il pourrait te servir la prochaine fois que tu vas cueillir des plantes. Et, aussi puisque tu vas souvent en forêt. On ne sait jamais.

Je suis mitigé entre le fait d'être heureuse qu'il m'offre un cadeau et d'être surprise que ce soit un couteau pour me défendre en cas de danger. Le message à l'air assez clair.

- Merci Benjamin, je... je sais pas quoi dire. Je ne m'attendais pas à ça.

La dague en main, je me rends compte qu'elle est super légère. Je m'accroupis pour l'attacher autour de ma cheville droite. Le tissu est légèrement élastique ce qui me permet de ne pas avoir à serrer trop fort. C'est très agréable à porter, on dirait une chaussette supplémentaire.

- Tu aimes ?

- Oui, merci. Ce n'est pas du tout inconfortable. Je vais déposer les baumes chez Hayden, je vais pouvoir tester si elle tient bien à ma cheville.

Benjamin me conseille de faire vite car ils annoncent une tempête de neige pour cette nuit. Je monte dans ma chambre récupérer un sac pour mettre les pots ainsi qu'un pull. Mais avant de sortir, mon regard est attiré par le carton où était les plantes. Une petite fleur d'aconit dépasse de la boîte. Le commissaire n'avait pas pris toute la réserve d'aconit de mon père. Je ne sais pas pourquoi j'ai décidé de prendre les restes. Peut-être qu'une part de moi craint que quelque chose m'arrive avec tous ses Loups-garous.

Je soupire, puis sort de ma chambre en faisant bien attention de fermer la porte derrière moi. Une petite demi-heure plus tard, malgré le vent qui souffle, j'arrive à l'orée du campement. Je suis rassuré de voir de l'activité. Les membres de la meute que je croise me disent bonjour. C'est beaucoup plus chaleureux que les autres fois.

I am not yoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant