I am not yours

52 | Hayden

"I can lose everything but not you... Oh god, not you... "

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Mardi 21 février

10 jours qu'elle a disparu. 

10 jours que je me sens comme une coquille vide. 

10 jours où l'on passe nos journées à la chercher.

Je laisse échapper des bulles d'air. L'eau froide me glace le corps. Je flotte... comme si j'étais sans vie. Toutefois, je remonte à la surface pour reprendre de l'air. D'une respiration saccadée, je rabats mes cheveux en arrière.

Mes journées se résument très souvent à ça. Plonger dans le lac pour trouver le silence et tenter de faire revivre le lien.

En vain...

Je sais qu'Ignacio n'est pas loin, il me suit tel une ombre. Sa présence me permet de rester ancrée dans la réalité. Grâce à lui et à ma meute, j'arrive à rester conscient et à ne pas sombrer dans la folie. Pourtant, seul un membre de ma meute ne semble pas donner du sien. Et je ne le blâme pas.

- Je croyais que je pouvais te faire confiance, lâche Andrew d'une voix tremblante.

J'aurais dû lui parler plus tôt. J'aurais dû lui faire face bien avant tout ça.

- Tu étais censé la protéger.

Et je m'en veux d'avoir failli à mon devoir.

- Comment suis-je supposé te laisser la main de ma sœur alors que par ta faute...

Sa voix se meurt dans mon dos. Je respire un bon coup avant de nager jusqu'au ponton. A l'aide de mes bras, je monte dessus pour faire face au frère de Céliane. Il fixe ses pieds, les poings serrés et la mâchoire contractée.

- J'ai foiré, avoué-je.

Il s'esclaffe avant de me regarder dans les yeux.

- Je n'ai pas d'excuse à te donner. Je l'aime, je n'ai pas été assez prudent. Ils ont été plus intelligents que je ne le pensais.

- Tu n'as surtout pas été assez prudent, crache-t-il. C'est ma sœur ! C'est la seule famille de sang qui me reste !

Je tilte à sa réplique.

- Vous avez toujours votre mère à ce que je sache.

- Elle s'en fout. Elle ne s'est même pas battue pour nous avoir. Elle nous a lâchement abandonné avec ce connard alors qu'elle savait ce qu'il était.

Il secoue la tête. Je parviens à déceler la vérité dans ses propos. Céliane ne m'a pas parlé de ça. Je ne lui ai pas posé la question, elle n'avait pas de raison de m'en parler. Je soupçonnais que sa relation avec sa mère était compliquée mais je ne pensais pas à ce point-là.

- On la retrouvera Andrew. Elle ne peut pas être bien loin.

- Tu dis ça depuis dix jours, et on ne l'a toujours pas retrouvée.

Je le sais bien, mais le dire me donne de l'espoir que ce soit le cas.

- On sait tous les deux dans quel état elle est, lorsqu'elle est terrifiée, lâche Andrew. Si nous ne la retrouvons pas bientôt...

Sa phrase reste en suspens, nous connaissons la fin. Je passe ma main dans mes cheveux. Essayant en vain de calmer ce stresse qui n'est toujours pas partie. Andrew me jette un dernier regard avant de faire volte-face et de s'éloigner.

- Je te promets que cela n'arrivera plus jamais, mumuré-je à son intention.

Il tourne la tête dans ma direction, mais je n'ai pas le temps de voir sa réaction. Une peur soudaine me frappe. Je tombe un genou à terre en posant une main sur ma poitrine.

Qu'est-ce... Céliane !

Comment est-ce possible ? Elle est terrifiée, qu'est-ce qu'ils lui ont fait ?

Je ferme les yeux en me concentrant sur elle. Elle n'est pas très loin, vers le Nord, aux abords de la ville. Je me redresse brusquement et fait sursauter Ignacio au passage.

- Je sais où est-ce qu'elle est.

Je ne perds pas une seconde de plus. Elle a besoin de moi. Je me transforme, et cours dans sa direction. Mes enjambées me guident vers une petite maison, qui se trouve être légèrement délabrée. Le toit est recouvert partiellement d'une bâche. Des échafaudages sont érigés sur une partie d'un mur.

- Elle ne peut pas être là dedans quand même ? questionne Andrew essoufflé à côté de moi.

Cela m'étonne aussi, pourtant grâce au lien j'en ai la certitude.

On s'allonge tous les deux au sol lorsque deux hommes sortent du garage. J'écoute leurs conversations d'une oreille attentive.

- Putain elle est coriace.

- Elle bluffe, moi je dis.

- Je ne suis pas si sûr que ça, le chef à l'air plutôt confiant.

De légers bruits me font quitter la conversation. Le reste de la meute est arrivé et j'observe la rage dans leurs yeux. Je les envoie chacun à leurs postes, nous avons déjà travaillé ce genre de situation. Chacun connaît sa place.

En quelques minutes tout le monde est posté. J'ordonne à Andrew de rester derrière moi, il n'a pas encore eu le temps d'être entraîné pour ça. Le premier groupe s'avance silencieusement tandis que deux autres Loups-Garous s'occupent discrètement des deux hommes de dehors.

Je m'avance à mon tour quand tout le monde est posté aux différentes entrées. En même temps, ils enfoncent les portes et rentrent à l'intérieur. Des rugissements et des cris ne tardent pas à retentir. Des coups de feu s'ensuivent avant que le silence ne redescende. Je rentre à mon tour, et prend directement l'escalier qui descend à la cave. J'ignore les cadavres qui traînent dans le couloir et défonce la porte.

Mes yeux s'habituent rapidement à l'obscurité de la pièce. Un homme et une femme se trouvent enchaînés en face de moi. J'ordonne à Andrew et Ignacio de les détacher. Je continue de parcourir la pièce, et mon sang de glace.

Elle n'est pas là.

Pourquoi n'est-elle pas là ?

- C'est un piège, avoue d'une voix faible l'un des prisonniers.

Au même moment, un gaz étrange commence à se répandre dans la pièce.

Merde.