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Alors que je me promenais tranquillement dans le quartier, la pénombre commençait à envelopper les rues. Une étrange sensation de surveillance me saisit, me poussant à me retourner. Là, émergeant des ombres, se tenait la policière que j'avais rencontrée plus tôt. Elle me tendit un sac en plastique contenant un plat et dit d'une voix douce :

?—T'as faim ?

—Pourquoi vous faites ça ?

?—On veut juste être sûrs que tu ne restes pas affamée. Prends-le, c'est une petite aide de notre part.

—Je ne suis pas une œuvre de charité, et je ne veux pas de votre pitié. Gardez votre nourriture.

?—Je passe souvent dans le quartier après avoir fini ma journée pour distribuer de la nourriture aux sans-abris. C'est une routine, pas une question de te faire la charité.

—Parce que j'ai l'air d'être une sans-abris ? Je ne suis pas ici pour mendier, et certainement pas pour accepter des repas de la police. Gardez vos bonnes intentions pour ceux qui en ont réellement besoin.

?—Ce n'est pas une question d'apparence. C'est juste une façon pour moi de m'assurer que personne dans ce quartier ne souffre de la faim.

Soudain, trois personnes du quartier s'approchèrent de nous avec méfiance dans leur regard.

V—Regardez ça, les gars ! La flic essaie de se la jouer sympa dans le quartier. On dirait qu'elle veut être l'une des nôtres.

Alors que les trois personnes s'approchaient, je reconnus leurs visages familiers parmi les ombres du quartier. Creed, Ilyas et V. Ce n'était pas des étrangers hostiles, mais les trois personnes les plus proches de moi dans cette communauté complexe.

Je sentis une pointe de soulagement à leur vue, sachant qu'ils étaient ceux qui prenaient réellement soin de moi dans ce quartier imprévisible.

V—On n'a pas besoin de flics qui se croient spéciaux ici. T'as pas ta place, alors retourne dans ton commissariat doré.

?—Je suis ici pour assurer la sécurité de tous. Si vous avez des préoccupations, je suis prête à les entendre. Mon but n'est pas de créer des tensions, mais de veiller à ce que chacun puisse vivre en paix dans ce quartier.

I—Une flic comme toi ne devrait pas traîner seule dans ce quartier, tu ferais mieux de faire attention. On n'a pas envie de voir des uniformes par ici.

C—T'as intérêt à ne jamais revenir seule ici, surtout la nuit. Ça pourrait mal tourner pour toi.

—On ferait mieux de s'en aller. C'est pas le moment de régler ça ici.

V, exprimant l'exaspération dans sa voix, demanda :

V—Qu'est-ce qu'elle voulait encore ? C'est quoi son délire, de venir traîner ici comme si on avait besoin d'elle ?

C—Elle cherche probablement à faire bonne impression, à changer son image dans le coin.

I—C'est elle qui t'as embarqué tout à l'heure, n'est-ce pas ? Pourquoi elle t'as suivi ?

—Peu importe ce qu'elle voulait. Je m'en fiche d'elle et de ses idées.

Alors que nous poursuivions notre marche dans le quartier, Creed brisa le silence en changeant de sujet :

C—Tu te souviens du plan pour ce soir ? On ne peut pas perdre de temps avec des flics qui se baladent. On a des choses à régler.

—Je ne suis pas prévu dans le plan.

C—Je sais, mais traîner avec des flics, même si tu ne fais pas partie de la mission, peut attirer l'attention sur nous.

—D'ailleurs... C'est quand je vais pouvoir avoir ma première mission..

V—Ta première mission, c'est quand tu seras prête. On t'en parlera le moment venu. Pour l'instant, prends le temps de te familiariser avec les rues. On ne précipite pas les choses ici.

—Peut-être, oui, mais Tony à l'air de perdre patience.. Il est venu me chercher, juste en face du commissariat. Il ne disait rien, mais ses regards sombres en disaient long sur son impatience.

I—Devant le commissariat ? Sérieux, Tony ?

V—Il ne devrait pas jouer avec le feu comme ça. Ça pourrait attirer des ennuis sur tout le quartier.

I—Tony agit vraiment de manière imprudente. On ne devrait pas mêler nos affaires avec la police de cette manière, c'est du suicide.

C—On va devoir discuter sérieusement avec lui. Ses actions peuvent mettre tout le quartier en danger.

V—On ne peut rien faire, c'est lui qui mène maintenant. Il faut simplement espérer qu'il ne nous attire pas des ennuis avec ses idées.

Les garçons m'avaient expliqué qu'avant la mort de leur ancien chef, celui-ci avait exprimé son souhait que si un jour il venait à décéder, Tony serait en charge du quartier. C'était apparemment une décision préalable, et les garçons semblaient être liés par cette dernière volonté, même si cela soulevait des inquiétudes compte tenu des actions récentes de Tony.

Une fois à l'intérieur de la maison de Creed, devenue également le lieu de vie d'Ilyas et V, Ilyas me rassure :

I—T'inquiète pas, tu pourras dormir paisiblement ici. On rentrera sûrement quand tu seras levée.

—Mais qu'est-ce que vous allez faire exactement ?

C—On a quelques affaires à régler en dehors du quartier ce soir, mais ne t'en fais pas. On veillera à ce que tu sois en sécurité ici. Dors tranquille.

—Vous n'allez pas vous aventurer dans l'autre quartier, n'est-ce pas ?

V—Rien de bien méchant. On prévoit juste de rendre visite à la grand-mère de Carlos.

J'avais compris que la grand-mère de Carlos, qui dirige cet autre quartier, occupait une place primordiale dans son cœur, l'ayant élevé depuis sa naissance.

—Soyez extrêmement prudents, les gars. Tony est aussi sur le coup ?

C—Oui.

Alors que les garçons se préparaient à sortir, je les observais, me demandant comment j'avais pu arriver là, au cœur de ces intrigues nocturnes, mêlée à des histoires complexes et à des liens qui transcendaient la simplicité.

Alors que Creed et V était sortie de la maison sans dire un mot, Ilyas se tourna vers moi, me fixa, ses yeux exprimant une certaine préoccupation, et dit d'une voix calme :

I—Reste en sécurité, Isadora. On reviendra bientôt.

Puis, il rejoignit les autres dans la nuit, laissant derrière lui une ambiance teintée d'incertitude.

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