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Le lendemain matin, je me réveillai avec la sensation des mains de Juliama glissant doucement sur ma peau, traçant des motifs sensuels. Ses lèvres effleurèrent mon cou, et je laissai échapper un soupir de plaisir. Juliama n'avait clairement pas l'intention de sortir du lit tout de suite.

Ses mains descendirent lentement, explorant chaque courbe de mon corps jusqu'à atteindre mon bas-ventre. Un frisson me parcourut, et je compris immédiatement ses intentions. Je souris et attrapai doucement son poignet.

—Eh bien, tu ne peux vraiment plus résister, hein ? dis-je avec un sourire taquin.

Juliama me regarda avec un mélange de désir et de défi dans les yeux. Elle se pencha, ses lèvres frôlant mon oreille, et murmura :

J—Peut-être que c'est toi qui ne peux plus résister, Isadora.

Je ricanai doucement, appréciant la provocation, mais décidai de maintenir mon défi.

—Oh, je résiste très bien, dis-je en la regardant dans les yeux. Mais il va falloir qu'on se lève, sinon on va finir par passer la journée au lit.

Elle fit une moue faussement contrariée, ses lèvres formant un sourire espiègle. Elle ne bougea pas, ses mains restant sur moi, traçant des cercles lents et tentateurs.

J—Tu te souviens de ce que tu m'as dit hier soir ? demanda-t-elle avec un ton malicieux, ses doigts glissant doucement sur ma peau.

Je fronçai les sourcils, essayant de me rappeler de quoi elle parlait. Elle se rapprocha encore plus, ses lèvres à quelques centimètres des miennes.

J—Tu m'as dit que tu ne pouvais plus te passer de moi, chuchota-t-elle, ses mots chargés de provocation. Est-ce que c'était juste pour me faire plaisir, ou est-ce que tu le pensais vraiment ?

Je sentis une chaleur monter en moi, mêlée à l'excitation et à l'amusement. Je savais qu'elle essayait de me pousser à céder, mais je n'étais pas prête à lui donner satisfaction si facilement.

—Oh, je le pensais vraiment, dis-je avec un sourire taquin. Mais ça ne change rien au fait qu'on a des choses à faire aujourd'hui.

J—Moi, je n'ai rien de prévu, dit-elle doucement. Mais il semblerait que toi, tu as quelque chose à faire.

Je fronçai les sourcils, confuse.

—C'est quoi ?

J—Tu dois retourner au quartier, répéta-t-elle. Ils s'inquiètent déjà suffisamment. Je ne veux pas qu'ils commencent à se poser plus de questions parce que je sais de quoi ils sont capables.

Je sentis une vague de colère et de tristesse m'envahir. Je ne voulais plus jamais y retourner, et elle le savait.

—Je ne veux plus jamais y retourner, Juliama, murmurai-je, ma voix trahissant ma détresse.

Elle soupira, ses mains caressant doucement mes bras.

J—Je comprends, vraiment. Mais c'est pour ta sécurité. Retourne-y, trouve une excuse, apaise leurs inquiétudes. Après, nous nous retrouverons. Promis.

Je baissai les yeux, déchirée entre la peur de retourner là-bas et la nécessité de calmer les choses.

—Et si ça tourne mal ? demandai-je, ma voix à peine audible.

J—Ça n'arrivera pas, affirma-t-elle avec conviction. Je serai là pour toi, quoi qu'il arrive. Mais s'ils s'inquiètent trop, cela pourrait devenir dangereux. Fais-le pour nous, Isadora.

Je hochai lentement la tête, résignée. Elle avait raison. Pour notre sécurité, je devais retourner au quartier, au moins pour un moment.

—D'accord, dis-je finalement. Je le ferai.

Elle sourit, soulagée, et m'embrassa tendrement. Je prolongeai ce baiser un instant, puis me redressai avec un soupir résigné. Il était temps de me préparer.

Je quittai le lit, sentant déjà la froideur du sol contre mes pieds, un contraste frappant avec la chaleur réconfortante de notre étreinte. Je m'habillai rapidement, choisissant des vêtements pratiques et discrets. Pendant ce temps, Juliama me regardait, son regard mélangeant inquiétude et affection.

J—Prends soin de toi, Isadora. Et sois prudente, dit-elle doucement.

Je hochai la tête, essayant de lui offrir un sourire rassurant. Mais l'anxiété nouait déjà mon estomac. Je sortis de la chambre, chaque pas me rapprochant de la confrontation que je redoutais tant.

Arrivée devant la table près de l'entrée, je m'arrêtai. Mon regard se posa sur le tiroir. L'hésitation me cloua sur place. Je savais ce qui s'y trouvait : l'arme de défense de Juliama. Une part de moi voulait l'ignorer, mais l'autre savait qu'elle pourrait être nécessaire. Je jetai un coup d'œil furtif vers la chambre, puis ouvris le tiroir. Le métal froid et lourd de l'arme était à la fois rassurant et terrifiant.

Je pris une profonde inspiration, tentant de calmer les battements frénétiques de mon cœur. Finalement, je décidai de la prendre, la glissant dans la poche intérieure de ma veste. Mieux valait être préparée, même si l'idée de devoir l'utiliser me glaçait le sang.

Je me retournai pour un dernier regard vers la chambre. Sans un mot de plus, je quittai l'appartement, chaque pas résonnant comme un adieu.

En descendant les escaliers de l'immeuble, mes pensées tourbillonnaient. Les souvenirs du quartier, les visages des garçons, tout revenait en force. Ils étaient ma famille, mais aussi une source de danger. J'avais laissé ce monde derrière moi, mais maintenant, il semblait vouloir me rattraper.

Dehors, l'air était frais, presque revigorant. Je pris une grande inspiration, me forçant à me concentrer. Je savais que la route serait longue et semée d'embûches, mais pour Juliama, pour nous, je devais affronter ce passé. La rue était encore calme à cette heure, les premiers rayons de soleil filtrant à travers les immeubles. Je me mis en marche, le poids de l'arme cachée contre moi me rappelant sans cesse la gravité de ma mission.

Chaque pas m'éloignait de la sécurité de l'appartement, de la chaleur de Juliama. Mais je savais que pour protéger ce que nous avions, je devais affronter cette épreuve. Je serrai les poings, déterminée à ne pas laisser la peur me submerger.

Au fond de moi, une petite voix répétait les mots de Juliama. Nous nous retrouverons bientôt. C'était ma lumière dans l'obscurité, ma motivation pour avancer malgré tout. Je marchai plus vite, résolue à régler les choses et à revenir à elle le plus vite possible.

Les rues familières du quartier semblaient étrangement calmes, une tranquillité trompeuse qui ne faisait qu'accentuer mon malaise. Les immeubles gris, les graffitis sur les murs, les visages fermés des passants : tout me rappelait pourquoi j'avais voulu fuir cet endroit. Pourtant, chaque pas me ramenait inexorablement vers ce passé que j'avais tenté d'oublier.

Je me faufilai à travers les ruelles, évitant les regards curieux, consciente de chaque ombre, de chaque mouvement. Mon cœur battait à tout rompre, une cadence effrénée que je tentais de contrôler. La lourdeur de l'arme contre moi était un constant rappel de ce qui pourrait se passer.

Après ce qui sembla être une éternité, j'atteignis enfin la maison où les garçons y vivent. Les souvenirs me frappèrent de plein fouet, chaque détail ramenant à la surface des moments que j'avais enfouis. Je pris une grande inspiration, essayant de calmer les tremblements de mes mains. C'était ici que tout allait se jouer.

Je levai la main pour frapper à la porte, mais une hésitation me paralysa. Je pouvais presque entendre les voix des garçons de l'autre côté, leur méfiance et leur colère prêtes à éclater. Une nouvelle fois, je pris une profonde inspiration, puis frappai doucement. Le son semblait résonner infiniment dans le couloir désert.

Quelques instants plus tard, j'entendis des pas approcher de l'intérieur. La porte s'ouvrit lentement, dévoilant Creed. Ses yeux s'écarquillèrent légèrement en me voyant.

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