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Le matin se leva doucement sur l'hôpital, ses premières lueurs filtrant à travers les rideaux de la chambre. Nous avions passé la nuit main dans la main, nos doigts entrelacés, comme une promesse silencieuse de ne jamais nous séparer. Juliama était allongée sur son lit, les yeux fermés, son souffle régulier indiquant un sommeil paisible. Je m'étais assise sur une chaise à ses côtés, ma tête reposant sur le bord du lit, et nous étions tombées dans un sommeil bien mérité.

Le cliquetis discret de la porte me réveilla. Je levai la tête, mes yeux s'ajustant à la lumière ambiante. Deux docteurs entraient dans la pièce, leur présence imposante et rassurante à la fois. L'un d'eux, un homme d'âge moyen avec des cheveux grisonnants et des lunettes, s'approcha doucement.

D—Bonjour, dit-il en souriant, sa voix douce mais professionnelle. Je suis le docteur Moreau. Comment vous sentez-vous ce matin ?

Juliama ouvrit lentement les yeux, clignant quelques fois avant de se tourner vers lui.

J—Fatiguée, murmura-t-elle, sa voix encore faible. Mais mieux, je crois.

Le docteur Moreau acquiesça, jetant un coup d'œil à l'infirmière qui l'accompagnait.

D—C'est tout à fait normal. Vous avez traversé une épreuve difficile. Il se tourna vers moi, ses yeux pleins de compréhension. Vous devez être Isadora, je présume?

—Oui, c'est moi. Avez-vous eu des nouvelles de son état ?

Le docteur prit une profonde inspiration avant de répondre.

D—Nous avons pu stabiliser son état et les prochaines quarante-huit heures seront cruciales pour s'assurer qu'il n'y a pas de complications.

L'infirmière prit la parole à son tour.

I—Nous allons devoir surveiller de près les signes d'infection ou d'autres problèmes post-opératoires. Mais pour l'instant, les signes sont encourageants.

Je sentis un immense soulagement m'envahir, mes épaules se détendant un peu.

—Merci, docteur. Merci pour tout ce que vous avez fait.

Le docteur Moreau sourit doucement.

D—C'est notre travail, et je suis heureux de voir que Juliama répond bien aux traitements. Cependant, elle aura besoin de beaucoup de repos et de soutien pour récupérer complètement.

Juliama serra doucement ma main, ses yeux remplis de détermination.

J—Je vais m'en sortir, dit-elle, sa voix plus forte qu'auparavant. Avec Isadora à mes côtés, je peux tout affronter.

Le docteur hocha la tête, satisfait.

D—C'est l'esprit qu'il faut. Vous avez de la chance d'avoir un tel soutien. Il se tourna ensuite vers l'infirmière. Assurez-vous qu'elle reste stable et confortable. Nous reviendrons plus tard pour une autre vérification.

Juliama, bien que faible, ouvrit les yeux et tourna son regard vers le médecin.

J—Quand pourrai-je rentrer chez moi ? demanda-t-elle, sa voix à peine audible.

D—Il est encore trop tôt pour le dire, répondit le médecin avec douceur. Nous devons surveiller votre état de près et s'assurer qu'il n'y a pas de complications. Mais avec un peu de patience, vous serez sur le chemin du retour avant que vous ne le sachiez.

Juliama acquiesça faiblement, se tournant de nouveau vers moi.

J—Je suis désolée, murmura-t-elle, ses yeux brillants de larmes. Pour tout ça.

—Ne t'excuse pas. Ce n'est pas de ta faute.

...

Après quelques derniers mots d'encouragement, les docteurs quittèrent la pièce, nous laissant dans le silence apaisant de la chambre d'hôpital. Je me penchai vers Juliama, déposant un baiser sur sa main.

Juliama tourna la tête vers moi, son visage marqué par une expression inquiète.

J—Isadora, et les garçons ? Qu'est-ce qu'ils vont penser de ton absence ?

Je soupirai légèrement, caressant doucement sa main.

—Ça n'a pas d'importance en ce moment même, répondis-je avec une détermination calme. La seule chose qui compte maintenant, c'est que tu te rétablisses. Rien d'autre ne passe avant ça.

Elle ne répondit pas, mais cependant, elle affichait une tête mêlant soulagement et fatigue. Ses yeux se fermèrent lentement, épuisée par l'épreuve qu'elle venait de traverser.

Je restai à ses côtés, la regardant se détendre peu à peu. Ses respirations devinrent plus régulières, indiquant qu'elle sombrait dans un sommeil réparateur. Je me sentais à la fois soulagée et nerveuse, espérant que ses blessures guérissent rapidement.

Cependant, j'ai remarqué que Juliama commençait à somnoler de plus en plus longtemps, alors j'ai décidé de la suivre dans son rythme. L'inquiétude et la tension de la journée commençaient à peser lourdement sur moi également. J'ai aussi finis par m'endormir, à côté d'elle.

L'après-midi s'écoula ainsi, dans un calme relatif. La chambre d'hôpital, d'ordinaire si froide et impersonnelle, semblait soudain plus chaleureuse. Le bruit régulier des machines et les murmures lointains du personnel médical devenaient des bruits de fond apaisants.

-

Quand je me suis réveillée, la lumière du jour avait déjà commencé à décliner, teignant la pièce d'une douce lueur dorée. Juliama dormait toujours, son visage détendu et ses traits apaisés. Je restai un moment à l'observer, appréciant ce rare moment de calme après tant de tumultes.

Il était clair que cette période de repos était cruciale pour elle. La voir ainsi, en train de récupérer, me donnait de l'espoir. Je me levai doucement pour ne pas la réveiller, m'étirant pour chasser la raideur de mes muscles endormis.

Soudain, la porte s'ouvrit doucement et une infirmière entra, un sourire professionnel aux lèvres. Elle nous salua silencieusement et s'approcha du lit pour vérifier les constantes vitales de Juliama.

I—Elle se repose bien, murmura l'infirmière en m'adressant un sourire rassurant. Le sommeil est le meilleur remède pour elle en ce moment.

Je hochai la tête, reconnaissante pour ses paroles.

Juliama ouvrit légèrement les yeux, encore ensommeillée. Elle me regarda avec une douce fatigue, un faible sourire apparaissant sur ses lèvres.

J—Tu es toujours là ? murmura-t-elle, comme pour se rassurer.

—Je suis toujours là, confirmai-je, serrant doucement sa main. Je ne vais nulle part.

Elle referma les yeux, se laissant de nouveau aller au sommeil. Je restai vigilante, prête à répondre à ses besoins, veillant sur elle avec une détermination renouvelée.

Let Me Help You Où les histoires vivent. Découvrez maintenant