Let Me Help You

10

Alors que je rentre au quartier, l'inquiétude me serre le cœur. Les paroles de la policière résonnent dans ma tête, semant le doute et l'incertitude. Je me demande ce qu'elle peut bien avoir en tête et si un jour elle découvrira la vérité sur mon lien avec le quartier. Chaque pas me rapproche un peu plus de l'incertitude, et une fois à la maison, je me retrouve seule avec mes pensées tourmentées. La tension monte alors que la nuit tombe lentement, plongeant mon esprit dans l'obscurité de l'incertitude. Je me sens isolée, piégée entre les secrets du passé et les menaces du présent, cherchant désespérément un moyen de m'en libérer. La nuit promet d'être longue et agitée, et je me prépare mentalement à affronter les défis à venir.

Le bruit de la porte qui claque m'a tirée de mes pensées sombres, et j'ai été attirée vers le salon par les voix joyeuses qui résonnaient. Là, je les ai trouvés, Creed, V et Ilyas, rayonnants de bonheur. Leurs rires remplissaient la pièce d'une énergie contagieuse, dissipant un instant les nuages de doute qui obscurcissaient mon esprit.

—Salut, vous êtes de bonne humeur ce soir, ai-je dit en les rejoignant, essayant de masquer mon trouble derrière un sourire.

Alors qu'ils s'installaient confortablement, V et Creed ont sorti un joint de leur poche, échangeant des regards complices avant de l'allumer.

Creed a rompu le silence, me demandant avec un sourire chaleureux comment s'était passée ma journée.

—Ma journée ? Oh, tu sais, la routine habituelle. Rien de bien excitant.

V—En vrai, qu'est-ce qui te tracasse ? On dirait que tu as quelque chose sur le cœur.

—Eh bien, en fait, je me demandais... Vous savez, cette histoire avec les Bloodsiders, ça me préoccupe vraiment. Je veux dire, je sais que vous êtes là pour me protéger, mais parfois j'ai l'impression que ce n'est pas suffisant.

C—Ne t'inquiète pas, Isadora. Nous sommes là pour toi, quoi qu'il arrive. Tu sais que tu peux compter sur nous.

V—Tu n'as pas à t'inquiéter, il ne va rien t'arriver.

—Est-ce que tout cela va jamais se calmer ? Je veux dire, est-ce que nous pourrons un jour vivre en paix, sans avoir constamment à nous inquiéter pour notre sécurité ?

V—Je comprends tes préoccupations, Isadora. Mais malheureusement, dans notre quartier, la paix n'est pas toujours facile à obtenir. Cependant, nous faisons tout ce que nous pouvons pour protéger notre communauté et assurer notre sécurité.

C—C'est vrai. Mais cela ne signifie pas que nous devons abandonner l'espoir d'un avenir meilleur. Chaque jour, nous travaillons pour construire un quartier où chacun peut vivre sans crainte et trouver un sens à sa vie.

I—Exactement. Et tant que nous resterons unis et déterminés, nous pourrons surmonter tous les défis qui se présentent à nous. Nous sommes plus forts ensemble, Isa-

V—Alors, Isadora, maintenant que tu fais officiellement partie du quartier, que dirais-tu d'essayer un peu de notre marchandise ?

Je les regardais, un mélange de surprise et d'appréhension flottant dans mes pensées. Jamais je n'avais été confrontée à une telle proposition auparavant, et je me sentais partagée entre la curiosité et l'incertitude.

—Je ne sais pas... Je veux dire, je n'ai jamais essayé ça auparavant. Est-ce que c'est vraiment une bonne idée ?

C—Ne t'en fais pas. Nous sommes là pour t'accompagner et te guider. Si tu veux juste essayer une fois pour voir ce que c'est, il n'y a aucun mal à cela.

I—Écoute, Isadora, si tu ne te sens pas prête, il n'y a aucune pression pour que tu participes. Nous comprenons totalement que ce n'est pas quelque chose que tout le monde veut essayer, et nous respectons ton choix.

V—Pourquoi tu veux parler à sa place ? Elle peut prendre ses propres décisions.

I—Je ne fais que respecter son choix, c'est tout.

V—Pourquoi tu te mêles de ça, Ilyas ? C'est pas tes affaires.

I—Elle peut faire ce qu'elle veut, c'est pas à toi de décider pour elle.

C—Mais on s'inquiète pour elle, c'est tout.

I—Si vous vous inquiétez vraiment, vous la laisseriez tranquille au lieu de lui mettre la pression pour qu'elle fasse des trucs qu'elle ne veut pas.

V—Tu crois qu'on va te laisser faire la morale ? C'est toi qui te prends pour le chef maintenant ?

C—On sait ce qui est bon pour elle, Ilyas. Toi, tu veux juste jouer au justicier.

I—Je veux juste qu'on la laisse tranquille. Vous allez trop loin.

V—Oh, maintenant c'est toi le grand défenseur de la vertu ? Depuis quand tu te préoccupes autant de son bien-être ?

V—T'as jamais été capable de comprendre ce qui est important, Ilyas. Tu passes ton temps à jouer les héros, mais au final, t'es juste un poids mort.

C—Ouais, tu ferais mieux de retourner dans ton coin sombre et laisser les adultes gérer les choses.

I—Je sais au moins ce que c'est que d'avoir un minimum de valeurs, vous devriez essayer un jour.

V—Oh, écoutez-le, le grand moralisateur ! Comme si t'avais une once de crédibilité.

C—Tu ferais mieux de fermer ta grande gueule, Ilyas, avant que tu ne regrettes tes paroles.

I—Peut-être que j'ai tort, mais au moins j'essaie d'être quelqu'un de bien. Vous, vous vous contentez d'être des salauds.

V—Tu te fous de nous, Ilyas ? À quel jeu tu joues ? Tu crois vraiment qu'on est assez cons pour pas remarquer ce que tu fais dans ton coin ?

C—Ouais, t'es pathétique. À te mutiler comme un pauvre type. Tu crois que ça t'aide à quoi, hein ? T'as rien compris.

V—Sérieux, mec, tu te regardes parfois dans un miroir ? À quoi tu ressembles avec tes cicatrices partout ?

C—Ouais, t'as pas honte ? T'as déjà pensé à ce que les autres peuvent penser de toi ? Toujours à jouer les héros, mais tu es juste un gamin qui se prend pour un dur.

—Mais je suis...

V—T'es quoi ? Un lâche ? Un pleurnichard ? Ou juste un bon à rien ?

C—Peut-être que je préférerais te voir mort. Ça nous débarrasserait au moins de ta présence inutile.

V—Allez, dégage d'ici avant qu'on se décide à te virer nous-mêmes.

V—Ouais, fais-nous pas perdre plus de temps. Dégage et ne reviens jamais.

Je vois la colère bouillonner dans les yeux d'Ilyas alors qu'il se lève brusquement de sa chaise. Son visage est crispé de rage contenue. Sans un mot, il tourne les talons et commence à partir, et je me lève à mon tour pour le suivre.

—Attends, Ilyas. Je viens avec toi !