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Le matin peinait à se lever lorsque je m'étais décidé à sortir du quartier pour me rendre à l'épicerie habituelle. À peine avais-je fait quelques pas que deux hommes imposants sont apparus devant moi, leurs regards scrutateurs et sérieux me fixant avec insistance. Je savais très bien pourquoi ils étaient là, même si je n'avais pas anticipé une intervention si soudaine. Ces hommes, discrets lors de la cérémonie mais présents, semblaient connaître l'ampleur des menaces qui planaient sur moi.

?—Bonjour, Isadora, avaient-ils commencé d'une voix calme mais déterminée. Nous devons vous accompagner, pour votre sécurité.

Leurs paroles résonnaient dans l'air, lourdes de sens et d'implications. Je ne pouvais pas feindre l'ignorance, même si j'aurais aimé pouvoir le faire. Les menaces des BloodSider pesaient sur moi comme une épée de Damoclès, et cette rencontre inattendue ne faisait que confirmer mes pires craintes.

—Est-ce vraiment nécessaire ?

Les hommes avaient échangé un regard complice, comme s'ils se consultaient silencieusement avant de me répondre.

?—Creed et Tony nous ont ordonné de vous accompagner, pour votre sécurité. Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre des risques.

Leurs paroles étaient à la fois rassurantes et alarmantes. Je savais que je ne pouvais pas me permettre de les ignorer, même si cela signifiait devoir accepter leur escorte. Les BloodSider avaient déclaré la guerre, et je me retrouvais malgré moi au cœur du conflit.

—Très bien, avais-je finalement consenti, résigné à la réalité de la situation.

-

Alors que nous nous frayions un chemin à travers les rues animées de la ville, une question me taraudait l'esprit, comme une épine dans ma conscience. Je ne pouvais m'empêcher de ressentir un malaise à propos de la marque fraîchement gravée sur mon torse lors de la cérémonie de la veille. Chaque mouvement me rappelait sa présence, provoquant une sensation de brûlure constante qui semblait s'intensifier à mesure que nous progressions.

Je me suis tournée vers les deux hommes qui m'accompagnaient, essayant de cacher mon inconfort croissant derrière un masque de calme.

?—Ça vous fait mal aussi, n'est-ce pas ?

Secouée par la sincérité de leur question, je hochai légèrement la tête en signe d'acquiescement.

—Oui, ça fait mal, avouai-je finalement, incapable de dissimuler plus longtemps ma souffrance.

?—Mais c'est un signe d'allégeance. Un rappel constant de notre engagement envers le quartier et envers ceux qui le dirigent.

Alors que je me tenais dans la rue, aux côtés des hommes qui m'avaient escortée, une voix familière résonna dans l'air, prononçant mon nom avec une certaine hésitation. Intriguée, je me retournai pour découvrir la source de cette voix. Mes yeux rencontrèrent ceux d'une femme que je reconnus immédiatement : la policière qui ne voulait qu'une chose : m'aider. Habituellement vêtue de son uniforme distinctif, elle arborait aujourd'hui des vêtements décontractés, signe évident de son jour de repos.

Cependant, l'apparition de la policière semblait agir comme un déclencheur chez les deux hommes qui m'accompagnaient. Leur posture se raidit soudainement, adoptant une position défensive instinctive, prêts à intervenir à la moindre menace. La tension entre eux et la policière était presque palpable alors qu'ils échangeaient des regards méfiants.

Alors que la policière s'approchait de moi, les deux hommes se tendirent encore plus, leurs regards scrutant attentivement chaque geste de la policière. Leurs questions étaient évidentes dans leur expression : qui était cette femme et pourquoi était-elle ici ?

Avant même que les hommes ne puissent articuler leur question, je pris les devants, déclarant d'une voix assurée :

—Oui, c'est mon amie. Laissez-moi deux secondes pour parler avec elle en privé, s'il vous plaît.

Ma demande fut accueillie par un silence tendu, les hommes échangeant des regards chargés de suspicion. Cependant, ils finirent par acquiescer, manifestement peu enclins à contester ma demande. Ils reculèrent légèrement, gardant cependant un œil vigilant sur la scène qui se déroulait devant eux.

Alors que les hommes s'éloignaient légèrement, la policière interrompit ma phrase d'un ton empreint de perplexité et de fermeté.

?—C'est quoi ce délire ? Pourquoi deux hommes sont en train de t'escorter ?

J'ai répondu avec une fermeté inébranlable, délivrant mes mots avec une clarté cinglante qui ne laissait place à aucune ambiguïté. Mes yeux rencontrèrent les siens avec une détermination farouche, alors que je lui faisais comprendre l'ampleur de ma décision.

—Écoute-moi bien, commencai-je d'une voix résolue.

Je ne souhaite plus jamais te revoir ni avoir de contact avec toi. Je ne veux plus que tu interfères dans ma vie de quelque manière que ce soit. Nos chemins se séparent ici et maintenant, et je ne tolérerai aucune tentative de ta part pour te rapprocher de moi. C'est clair ?

?—Ça ne sera pas possible.

—Quoi ?

?—Tu crois vraiment pouvoir m'éloigner aussi facilement ? me répondit-elle d'une voix calme mais empreinte d'une autorité indéniable. Tu penses que je vais simplement me retirer et te laisser régler tes problèmes seule ?

—Tu ferais mieux de partir avant que je ne change d'avis, lâchai-je, tentant de camoufler ma propre incertitude derrière un masque de fermeté.

?—Peu importe tes tentatives pour me repousser, Isadora. La vérité finira par éclater, et je serai là pour la découvrir. Tu peux m'éviter autant que tu veux, mais je ne te lâcherai pas jusqu'à ce que nous ayons clarifié cette situation.

Après les paroles fermes et déterminées de la policière, je me suis sentie encore plus déterminée à m'éloigner d'elle. Sans un mot de plus, j'ai fait signe aux deux hommes qui m'accompagnaient de revenir à mes côtés. Leurs expressions sérieuses et leur posture vigilante reflétaient le sérieux de la situation. Nous nous sommes détournés de la policière, la laissant derrière nous, et avons commencé à marcher rapidement dans la direction opposée. Malgré mon agitation intérieure, je me suis efforcée de garder mon calme extérieur, sachant que je devais rester sur mes gardes. La tension dans l'air était palpable, mais je me suis concentrée sur le chemin devant moi, déterminée à mettre de la distance entre nous et cette rencontre tendue.

?—Isadora, qu'est-ce qui se passe vraiment ? Pourquoi cette altercation avec cette femme ?

Dans une tentative de dissimulation, j'ai répondu à l'homme avec une assurance feinte, cherchant à éloigner tout soupçon sur la véritable identité de la femme avec qui j'avais eu l'altercation.

—C'est juste une histoire personnelle, rien de grave, ai-je répliqué, espérant ainsi clore le sujet sans éveiller de soupçons.

Mon regard s'est dérobé, évitant tout contact visuel qui pourrait trahir la moindre trace d'incertitude. Les hommes à mes côtés semblaient accepter ma réponse sans trop de questions, mais je savais que la situation exigeait une prudence extrême.

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