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Elle regarda ailleurs, mettant ses mains sur son visage, visiblement troublée par mes mots. Sans hésiter, je pris ses mains dans les miennes, les retirant doucement de son visage. Puis, je posai mes mains sur ses joues, la forçant à me regarder dans les yeux.

—Juliama, écoute-moi, dis-je doucement. Nous méritons toutes les deux d'être heureuses, même si cela signifie prendre des risques. Tu ne peux pas continuer à te cacher derrière ton devoir.

Elle ferma les yeux un instant, prenant une profonde inspiration avant de les rouvrir. Dès qu'elle le fit, je me rapprochai rapidement et l'embrassai sans hésitation. Ses yeux s'ouvrirent grand sous l'effet de la surprise, mais elle ne se recula pas. Au contraire, après une brève seconde de choc, elle répondit à mon baiser avec une intensité égale à la mienne.

Nos lèvres se rencontrèrent avec urgence et passion, une danse silencieuse et frénétique de désir refoulé et d'émotions partagées. Mes mains trouvèrent leur chemin vers sa taille, la serrant contre moi, alors que le goût de ses lèvres et la chaleur de son corps faisaient disparaître toute hésitation que j'aurais pu avoir.

Juliama se laissa entraîner, ses bras entourant mon cou, ses doigts s'entremêlant dans mes cheveux. Chaque seconde de notre baiser semblait étirer le temps, créant un moment suspendu où rien d'autre n'existait. Son souffle devint plus rapide, et je sentis son corps se tendre légèrement contre le mien, une indication claire qu'elle ressentait la même intensité de désir que moi.

Encouragée par sa réponse, mes mains commencèrent à explorer, remontant doucement le long de son dos jusqu'à atteindre les boutons de son chemisier. Je pris une légère pause, mes doigts hésitant un instant sur le premier bouton, puis je commençai à le défaire lentement. Cependant, juste au moment où je m'apprêtais à ouvrir son chemisier davantage, elle m'arrêta d'une main ferme mais douce.

J—Attends, murmura-t-elle, sa voix rauque d'émotion. Elle rompit le baiser, ses yeux cherchant les miens avec une intensité sérieuse. Isadora, on ne peut pas...

Je reculai légèrement, essayant de calmer ma respiration et de refouler la vague de déception qui menaçait de m'envahir.

—Quoi ?

Elle détourna le regard un instant, ses doigts jouant nerveusement avec le bord du canapé.

J—Isadora, c'est compliqué. La différence d'âge, tout ça... Ça va trop vite.

—Et alors ? Les différences rendent les choses intéressantes. Pourquoi les laisser nous séparer ?rétorquai-je, ma voix tremblant d'une émotion contenue.

Juliama soupira, passant une main dans ses cheveux mouillés.

J—Isadora, tu ne comprends pas. Ce n'est pas juste une question de différences. C'est le fait que tout va trop vite. On se connaît à peine et on se jette déjà dans quelque chose qui pourrait tout compliquer.

—Je ne comprends pas pourquoi tu fais de tout cela un problème, insistai-je, mes yeux cherchant les siens. Je pensais qu'on ressentait la même chose. Que cette connexion comptait plus que les obstacles.

Elle secoua la tête, ses traits marqués par une tristesse que je n'avais pas souvent vue en elle.

J—C'est justement parce que je ressens la même chose que je veux être prudente. Je ne veux pas que ça finisse mal, et je ne veux pas te blesser.

—Et tu penses vraiment que me repousser comme ça ne me blesse pas ?

J—Ce n'est pas ça, répondit-elle avec plus de douceur, tentant de me calmer. C'est juste que je veux faire les choses correctement. Prendre le temps de nous connaître vraiment, sans précipiter quoi que ce soit.

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