Mon retour attira l'attention et les conversations semblèrent se suspendre brièvement, tous les regards se tournant de nouveau vers moi. Mon visage rougit sous la pression de leurs yeux curieux, et je luttai pour garder une apparence de calme.
Mikaël, toujours entouré de ses collègues, leva les yeux vers moi, l'inquiétude visible dans son regard.
M—Tout va bien ? demanda-t-il, la voix douce mais empreinte de tension.
Je fis un effort pour sourire, même si je me sentais tout sauf bien.
—Oui, ça va. Merci.
Je pris place à côté de lui, déterminée à rester forte malgré les murmures autour de moi. J'entendais des bribes de conversations, des spéculations sur ma relation avec Juliama, sur ce que cela signifiait. Les regards curieux, certains compatissants, d'autres suspicieux, continuaient de peser sur moi.
?—... Je pensais que Juliama était plus réservée sur sa vie personnelle, murmura une autre policière à son voisin.
Un des policiers plus âgés, reconnaissant probablement l'effet que ces murmures avaient sur moi, intervint d'une voix forte et autoritaire.
?—Laissez-la tranquille. Elle est ici pour Juliama, comme nous tous.
Mikaël me jeta un regard rassurant, mais je pouvais voir la tension dans ses traits. La gravité de la situation était écrasante, et je savais que la seule chose qui comptait maintenant était Juliama, et le soutien que je pouvais lui apporter.
Je restai assise, droite et immobile, tentant de rassembler mes pensées, de me préparer à ce qui allait venir. Les minutes semblaient s'étirer, chaque seconde augmentant l'angoisse qui pesait lourdement sur mon cœur.
Alors que je réfléchissais à Juliama, je fis une pause, le poids des préjugés de cette policière s'infiltrant dans mes pensées. Pourquoi parlait-elle de moi de cette manière ? Qui était-elle pour juger ? En levant les yeux, je reconnus son visage. C'était elle, la femme avec qui Juliama avait eu une histoire. Une douleur familière et vive me traversa, ravivant des souvenirs amers et douloureux.
J'avais envie de me lever, de hurler, mais je restai figée, incapable de faire quoi que ce soit. La policière chuchotait à son collègue, un sourire narquois flottant sur ses lèvres.
Alors que je la fixais, la policière interrompit sa conversation avec son collègue et me lança un sourire narquois. Cette expression, empreinte de mépris, fit monter en moi une vague de colère et de douleur. Incapable de supporter cette situation plus longtemps, je me levai brusquement et quittai la salle d'attente, le cœur battant à tout rompre.
Dehors, l'air frais du matin me frappa, apportant un bref répit à mon esprit tourmenté. Je me dirigeai vers un banc et m'y assis, tentant de calmer mes émotions.
Peu après, Mikaël me rejoignit. Il s'approcha doucement, s'assit à côté de moi sans un mot, respectant mon besoin de silence. Après un moment, il posa une main réconfortante sur mon épaule, brisant finalement le silence.
M—Ça va ?
Je hochai la tête, bien que rien ne semblait aller.
—... Je me sens tellement mal à l'aise avec eux, Mikaël. J'ai l'impression qu'ils me jugent, qu'ils ne me voient que comme une intruse.
Il hocha la tête, son expression pleine de compassion.
M—Je comprends, Isadora. Ils ne te connaissent pas encore, et ils sont tous inquiets pour Juliama. Mais tu ne dois pas laisser leurs regards ou leurs murmures te toucher. Ils ne savent rien de toi, ni de la profondeur de tes sentiments pour elle.
Je levai les yeux vers lui, cherchant du réconfort dans son regard.
—C'est juste... tellement difficile.
M—Je sais, répondit-il doucement. Mais tu es ici pour Juliama, pas pour eux. Ton amour et ton soutien sont ce dont elle a besoin en ce moment. Les autres finiront par comprendre, avec le temps. Mais maintenant, concentre-toi sur elle, sur ce que tu peux faire pour l'aider.
Ses paroles, bien que simples, résonnèrent en moi avec une vérité apaisante.
—Tu as raison..
Je pris une grande inspiration, essayant de puiser de la force dans ses mots.
...
Après un moment de silence partagé, nous retournâmes vers la salle d'attente. Les regards se tournèrent à nouveau vers nous, mais cette fois, je me sentais un peu plus préparée à les affronter.
Mikaël se dirigea vers un groupe de policiers qui discutaient à voix basse. Il s'approcha d'eux, son expression déterminée
M—Comment va Juliama ? Avez-vous des nouvelles récentes ?
?—Les médecins sont toujours en train de travailler sur elle. Elle a perdu beaucoup de sang, mais ils font tout leur possible.
Mikaël serra les mâchoires, son inquiétude palpable.
M—Est-ce qu'on sait comment ça s'est passé ?
L'officier soupira, visiblement épuisé.
?—C'était lors d'une intervention. Un suspect armé a ouvert le feu. Juliama a été touchée en protégeant un civil. Elle a agi en vraie héroïne.
Je sentis mon cœur se serrer à ces mots. La bravoure de Juliama, même en danger, ne me surprenait pas, mais l'entendre ainsi, dans ce contexte, rendait la situation encore plus douloureuse.
Mikaël posa une main réconfortante sur mon épaule avant de se tourner de nouveau vers l'officier.
M—Et le suspect ?
?—Il est en garde à vue. On attend juste que Juliama se rétablisse pour qu'elle puisse nous en dire plus. Elle est la clé pour comprendre ce qui s'est vraiment passé.
Je luttai pour contenir mes émotions, la réalité de la situation m'accablant.
Nous nous assîmes à nouveau, l'attente reprenant son cours. Les minutes s'égrenaient lentement, chaque seconde ajoutant à la tension ambiante. Les conversations autour de nous étaient ponctuées de murmures inquiets et de regards anxieux, mais malgré tout, je sentais une lueur d'espoir dans les mots de Mikaël
Alors que nous attendions des nouvelles, je fermai les yeux un instant, priant silencieusement pour que Juliama revienne saine et sauve. Les battements de mon cœur étaient lourds de peur, mais je savais que je devais rester forte.
Mais d'un coup, j'entendis des éclats de rire provenant du groupe de policiers à proximité. Ma curiosité piquée, je tendis l'oreille et distinguai la voix de la policière qui avait parlé de moi plus tôt.
?—Vous savez, dit-elle en souriant narquoisement, Juliama et moi, on a passé des moments vraiment intenses ensemble. Elle était tellement passionnée, c'était inoubliable.
Mon cœur se serra. La jalousie et la douleur se mélangeaient en moi.
Elle continua, ignorant ou peut-être savourant l'effet de ses mots.
?—C'est dommage qu'elle ait choisi de se mettre avec quelqu'un d'aussi jeune et inexpérimenté. Elle mérite quelqu'un qui puisse vraiment la comprendre et la satisfaire.
À ces mots, quelque chose en moi se brisa. La colère bouillonnait à l'intérieur de moi, impossible à contenir plus longtemps. Je me levai d'un bond, ma respiration s'accélérant, et marchai droit vers elle.
—C'est quoi ton putain de problème ?
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Let Me Help You
RomanceUne policière déterminée, habituée à patrouiller dans des quartiers difficiles, cherchant à maintenir l'ordre dans un monde souvent chaotique. Ce jour-là, ses pas l'avaient guidée vers un quartier où les ombres semblaient danser au rythme des lumièr...