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Après la cérémonie, l'atmosphère s'est détendue et la soirée s'est poursuivie dans une ambiance plus légère. Les gens se sont rassemblés, discutant et riant autour de la pièce éclairée par les bougies. Les félicitations des autres membres du quartier m'ont submergée, chaque geste et chaque mot renforçant mon sentiment d'appartenance.

Je me suis retrouvée entourée de nombreux visages familiers, échangeant des sourires et des conversations avec des personnes que je commençais à connaître de mieux en mieux. Chacun avait une histoire à raconter, une expérience à partager, et j'ai savouré chaque instant de cette connexion naissante avec ma nouvelle communauté.

Puis, j'ai retrouvé mes trois acolytes, Creed, Ilyas et V, assis à une table à l'écart.

C—Isadora, ton comportement ce soir était exemplaire. Tu as montré que tu pouvais être digne de confiance et déterminée.

I— C'est vrai. Tu as fait preuve d'un sang-froid impressionnant dans des circonstances difficiles.

V—On sait tous que ce n'était pas facile pour toi, mais tu as relevé le défi avec grâce et résilience.

—Merci les gars. Vos mots signifient beaucoup pour moi.

C—Bon, maintenant que la cérémonie est terminée, il est important que tu comprennes les règles ici.

—D'accord.

C—Premièrement, la loyauté. Tu dois toujours être loyale envers nous et envers notre quartier. C'est une question de survie.

—Compris.

C—Deuxièmement, la discrétion. Ce qui se passe ici reste ici. On ne parle pas des affaires du quartier à l'extérieur.

—Bien sûr, je garderai tout pour moi.

C—Et enfin, la solidarité. Nous sommes une famille ici. On se soutient les uns les autres en toutes circonstances.

—Je suis prête à respecter ces règles, Creed.

V—Isadora, je veux que tu comprennes bien la règle deux. La discrétion est primordiale dans notre quartier. Tu ne divulgues pas d'informations sensibles à l'extérieur. C'est crucial pour notre sécurité à tous.

—Je comprends, V. Je serai aussi discrète qu'une tombe.

V—Bien. C'est important pour toi et pour nous tous.

Dans l'atmosphère étouffante de la pièce, imprégnée d'une tension palpable, Creed et V ont été subitement absorbés par leurs activités, chacun se préparant à sa manière. Leurs gestes étaient précis, presque mécaniques, alors qu'ils manipulaient les substances avec une expertise acquise au fil du temps. Des fioles, des seringues et d'autres objets étranges étaient disposés sur la table devant eux, créant une ambiance presque irréelle.

Je me sentais de plus en plus mal à l'aise, observant leur comportement avec une inquiétude croissante. Bien que je n'eusse pas de preuve tangible de ce qu'ils faisaient, j'avais l'intuition que quelque chose de sombre se déroulait sous mes yeux. Les expressions concentrées sur leurs visages et les mouvements précis de leurs mains ne faisaient que renforcer mes soupçons.

Pendant ce temps, Ilyas et moi étions positionnés un peu plus à l'écart, observant silencieusement ce qui se passait. Ilyas observait la scène avec un calme apparent, mais je pouvais percevoir une légère tension dans son regard.

Malgré mon désir de poser des questions ou de comprendre ce qui se passait réellement, je me suis rappelé les règles de discrétion du quartier. Je savais que je devais garder mon calme et observer attentivement, sans laisser transparaître mes émotions. Mais même avec cette résolution, je me sentais dépassé par la situation, prise au piège dans un monde que je ne comprenais pas totalement.

Alors que Creed et V continuaient leurs activités avec une détermination implacable, je me suis senti plus que jamais étranger à leur monde. Je savais que cette soirée allait laisser une marque indélébile sur ma perception du quartier et de ses habitants, et je me préparais mentalement à affronter les défis à venir.

I—Tu veux sortir ?

j'ai saisi cette opportunité pour m'échapper un moment de la tension palpable qui régnait à l'intérieur.

J'ai acquiescé d'un mouvement de tête, reconnaissant la proposition d'Ilyas comme une bouffée d'air frais bienvenue. En silence, nous nous sommes levés de nos sièges et avons traversé la pièce, évitant soigneusement de perturber Creed et V dans leurs activités.

Une fois dehors, l'air frais de la nuit nous a enveloppés, dissipant lentement la lourdeur qui pesait sur nos épaules. Les étoiles scintillaient faiblement dans le ciel obscur, offrant un spectacle paisible et réconfortant après l'agitation de l'intérieur.

Ilyas et moi nous sommes arrêtés à quelques pas de la porte, prenant une profonde inspiration pour savourer la tranquillité de l'instant. Puis, Ilyas a brisé le silence, sa voix empreinte d'une certaine gravité alors qu'il exprimait ses pensées.

I—Ils peuvent sembler intimidants, mais ils veulent juste te protéger, a-t-il commencé, ses mots résonnant dans l'air calme de la nuit. Je sais que tout ça peut être écrasant.

Je lui ai adressé un regard reconnaissant, sentant un poids se soulever de mes épaules à ses paroles réconfortantes. Malgré les défis qui m'attendait, je savais que j'avais des alliés sur lesquels je pouvais compter.

I—Tu te demandes probablement ce qu'ils faisaient là-dedans, a-t-il commencé, ses mots choisis avec soin. Ce n'est pas quelque chose dont on parle ouvertement, mais... ce que tu as vu, c'était leur manière de faire face aux choses, tu vois ?

Sa voix était calme, presque rassurante, alors qu'il tentait de m'expliquer sans trop choquer. Je me suis contentée de hocher la tête, incertaine de comment réagir à cette révélation surprenante.

I—Je ne te demande pas d'approuver ou de comprendre, a-t-il ajouté après un moment de silence, ses yeux scrutant le ciel étoilé au-dessus de nous. Mais simplement de savoir que quoi qu'il se passe, nous serons là pour nous soutenir mutuellement.

Sa sincérité m'a frappée, et je lui ai adressé un sourire reconnaissant.

—Pourquoi tu ne fais pas la même chose que V et Creed ? ai-je demandé, la curiosité l'emportant sur ma retenue habituelle.

Ilyas a hésité un instant, ses yeux se détournant légèrement avant de rencontrer les miens.

I—C'est compliqué, a-t-il finalement répondu, sa voix empreinte de réflexion. Chacun trouve sa propre manière de faire face aux choses, tu sais ? Je préfère rester lucide et garder les idées claires.

Sa réponse m'a intriguée, mais j'ai respecté son choix sans chercher à en savoir davantage. Nous avons continué à marcher ensemble dans le silence, absorbant la tranquillité de la nuit.

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