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Alors que je m'apprêtais à sortir, le cuisinier, qui n'était autre que l'ami infiltré de Juliama, se dressa sur mon chemin.

M—Où vas-tu comme ça ? demanda-t-il, son ton à la fois curieux et autoritaire.

—Je vais voir Juliama, répondis-je, tentant de passer devant lui.

M—Juliama m'a explicitement demandé de ne pas te laisser sortir du quartier. De plus, elle est en service en ce moment.

Je roulai des yeux, exaspérée par son attitude protectrice.

—Et alors ? Je m'en fiche de ce qu'elle t'a demandé. Elle croit vraiment que je vais rester enfermée ici ?

Il soupira profondément, adoptant un ton plus grave et posé.

M—Isadora, ce n'est pas seulement pour elle. C'est pour ta propre sécurité. Le quartier est dangereux en ce moment, et Juliama veut juste te protéger.

Je levai les yeux au ciel, laissant éclater mon impatience.

—Je n'ai pas besoin de protection, d'accord ? Je ne vais pas rester enfermée ici comme une prisonnière.

M—Tu te comportes comme une enfant, Isadora. Si tu tiens vraiment à Juliama, tu respecterais ses souhaits.

Furieuse, je le fixai intensément.

—Écoute, je sais ce que je fais. Et si tu crois que tu vas m'arrêter, tu te trompes lourdement.

Puis je marchai rapidement jusqu'au commissariat, sentant l'adrénaline courir dans mes veines. Le trottoir était bondé, mais je zigzaguai entre les passants avec détermination. Le ciel était couvert, et une légère bruine tombait, rendant l'air frais et chargé d'humidité. Chaque pas résonnait dans ma tête, accentuant l'urgence de la situation.

En atteignant les marches du commissariat, j'hésitai un instant, inspirant profondément pour calmer les battements frénétiques de mon cœur. Les portes vitrées automatiques s'ouvrirent devant moi avec un léger sifflement, m'accueillant dans le hall principal.

À l'intérieur, l'atmosphère était vibrante d'activité. Des agents de police allaient et venaient, certains parlant rapidement au téléphone, d'autres tapant frénétiquement sur des claviers. Le murmure constant des conversations et le bruit des téléphones créaient une cacophonie étourdissante. Les murs étaient ornés de tableaux d'affichage regorgeant de bulletins et d'avis de recherche, témoignages silencieux des affaires en cours.

Je me dirigeai ensuite vers le comptoir de la réception, où une femme d'âge moyen était assise derrière un ordinateur. Ses cheveux châtains étaient tirés en un chignon serré, et elle portait des lunettes à monture fine qui glissaient constamment sur son nez. Visiblement débordée, elle jonglait entre répondre au téléphone et taper des informations sur son clavier. Lorsqu'elle leva les yeux vers moi, son regard était à la fois fatigué et interrogateur.

—Bonjour, je voudrais parler à Juliama, dis-je, tentant de garder une voix calme malgré la tempête intérieure.

Les regards de quelques policiers se tournèrent vers moi, mais je les ignorai.

?—Elle est en service. Vous ne pouvez pas la voir maintenant, répondit-elle sèchement, ses yeux déjà tournés vers la pile de documents devant elle.

—Mais c'est urgent ! Je dois la voir maintenant !insistai-je, la frustration montant en moi.

?—Je suis désolée, mais ce n'est pas possible. Vous devez prendre rendez-vous ou attendre qu'elle soit disponible, répéta-t-elle sans lever les yeux.

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