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Lorsque je m'apprêtai à rentrer dans le quartier, une vague de stress m'envahit. Mon cœur battait à tout rompre, et chaque pas me semblait lourd de conséquences. J'inspirai profondément, tentant de calmer mes nerfs. En poussant la porte de la maison, je découvris les garçons de dos, leurs silhouettes tendues trahissant leur inquiétude. Creed tenait le téléphone à la main, son visage fermé, sa voix élevant la tension dans la pièce.

C—Comment ça, vous ne savez pas où elle est ? Je vous ai demandé de la surveiller ! cria-t-il, sa frustration palpable.

Je pris une profonde inspiration, sachant que j'avais besoin de réagir avant que les choses ne s'aggravent.

—Je suis là, dis-je, ma voix brisant le silence pesant.

Tous les regards se tournèrent instantanément vers moi. Creed baissa lentement le téléphone, ses yeux passant de la colère à la surprise, puis à un mélange d'inquiétude et de soulagement. Ilyas et V échangèrent un regard avant de se précipiter vers moi.

I—Isa, où étais-tu ? Tu nous as fait une de ces peurs, dit Ilyas, son ton mi-reproche, mi-soulagement.

Je baissai les yeux, cherchant mes mots.

—Je... je ne sais pas où je me suis retrouvée, murmurai-je, faisant semblant, tentant de cacher la vérité.

D'un coup, Ilyas et V échangèrent un regard perplexe. Creed resta immobile, son expression marquée par un mélange de culpabilité et de frustration.

C—Qu'est-ce qu'il s'est passé, Isadora ? demanda-t-il doucement, ses yeux cherchant les miens avec une intensité troublante.

Je pris une profonde inspiration, m'efforçant de paraître confuse et désorientée.

—J'étais... dehors, et tout est devenu flou. Je ne sais plus exactement où j'étais.

V—Tu... tu veux dire que ne te souviens de rien ?

C'est alors que le regard de V se posa sur Creed avec une nouvelle intensité, réalisant ce Creed aurait pu faire. Ses yeux s'emplirent de reproche et de colère contenue.

V—Creed, tu lui as donné quelque chose ? chuchota-t-il, mais sa voix vibrait d'indignation.

Creed serra les poings, évitant de croiser son regard.

C—Ce n'était pas censé se passer comme ça..

Avant que je ne puisse répondre, Ilyas explosa de colère, se tournant vers Creed et V.

I—On en a déjà parlé ! Vous ne comprenez toujours pas ce que ça peut lui faire ? rugit-il, la colère transperçant sa voix. Combien de fois faudra-t-il vous le dire ?

V leva les mains, tentant de se défendre.

V—Ilyas, écoute-moi, je ne lui ai rien donné ! Je n'étais même pas là !

I—Peu importe si tu ne lui as rien donné cette fois-ci ! Tu étais là quand elle l'a fait pour la première fois ! Tu devrais savoir à quel point c'est dangereux pour elle !

V se mordit la lèvre, visiblement secoué par l'intensité de la confrontation. Creed, lui, tentait de calmer le jeu, mais il savait qu'il avait sa part de responsabilité.

C—Ilyas, on doit se calmer et réfléchir à ce qu'on peut faire maintenant, dit-il d'une voix apaisante, même si la culpabilité se lisait dans ses yeux.

I—De la drogue ? Sérieusement ? s'écria Ilyas, les poings serrés de rage. Vous êtes censés veiller sur elle, pas la pousser à se détruire !

I—Vous n'avez toujours pas compris, n'est-ce pas ? Vous jouez avec sa vie ! Elle a besoin de notre protection, pas de vos erreurs.

C—On a fait des erreurs, oui, mais on essaie de l'aider. Elle était déjà sur une pente glissante avant même que...

I—Avant même quoi, Creed ? Avant que vous ne l'encouragiez à plonger plus profondément ? Ne vois-tu pas à quel point c'est grave ?

Creed baissa les yeux.

I—Je ne m'adresse pas seulement à Isadora, mais aussi à vous deux, déclara Ilyas en fixant Creed et V d'un regard perçant. Vos actions ont des conséquences réelles et graves. Il est temps de comprendre que ce n'est pas un jeu.

Creed hocha lentement la tête, réalisant pleinement la gravité de la situation.

—Arrêtez de vous embrouiller pour ça, dis-je fermement. Au final, c'est moi qui ai accepté d'en prendre. Personne ne m'a forcée.

Ilyas se tourna vers moi, les yeux toujours pleins de colère et de déception.

I—Ce n'est pas une question de choix. On est censés veiller les uns sur les autres.

Je savais que la situation était tendue et que des mots supplémentaires ne feraient qu'aggraver les choses. Ilyas, avec son tempérament protecteur, avait raison d'être en colère, et Creed et V, bien que coupables de leurs erreurs, ressentaient le poids de la culpabilité. Leurs visages étaient marqués par la fatigue et la tension, des rides d'inquiétude creusant leurs traits habituellement confiants. La pièce était chargée d'une atmosphère lourde, chaque mot étant pesé et ressenti avec une intensité brûlante. Sentant le besoin de m'éloigner de cette confrontation, je pris une profonde inspiration et prononçai doucement :

—Je sais, répondis-je doucement. Mais blâmer Creed et V ne va rien arranger.

La fatigue était palpable dans ma voix, et mes épaules s'affaissèrent sous le poids de la journée épuisante. Sans attendre une réponse, je tournai les talons et m'éloignai lentement vers ma chambre, chaque pas résonnant comme un écho de ma lassitude. La tension dans l'air semblait suivre mes mouvements, comme si elle était collée à moi, refusant de me laisser partir sans me rappeler les conséquences de mes actions. Je pouvais sentir les regards brûlants de mes amis dans mon dos, leurs yeux chargés de questions et de préoccupations non résolues. En franchissant la porte de ma chambre, un soulagement temporaire m'envahit, mais il fut rapidement éclipsé par une vague de culpabilité et de tristesse. Je laissai la porte se refermer doucement derrière moi, créant une barrière physique entre moi et les tensions extérieures, mais sachant que cette séparation était fragile et temporaire. Je m'effondrai sur mon lit, le poids des événements de la journée pesant lourdement sur moi. Mes pensées tourbillonnaient, mêlant regrets, remords et une détermination timide à faire mieux. Je savais que la route serait longue et difficile, mais pour l'instant, tout ce que je pouvais faire était de fermer les yeux et essayer de trouver un peu de paix dans le silence de ma chambre, espérant que demain apporterait une lueur d'espoir et une chance de rédemption.

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