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Lorsque Juliama rentra enfin dans l'appartement, la fatigue et le stress de la journée étaient visibles sur son visage. Elle referma la porte derrière elle et s'avança, cherchant Isadora du regard. Son cœur manqua un battement lorsqu'elle aperçut Isadora allongée par terre, à moitié endormie, près du canapé. Se précipitant vers elle, Juliama tomba à genoux à ses côtés, une vague de panique l'envahissant.

J—Isa ! Isa, réveille-toi ! s'exclama-t-elle, secouant légèrement son épaule.

Isadora ouvrit lentement les yeux, un sourire confus se dessinant sur son visage. En voyant ce sourire, un mélange de soulagement et de frustration envahit Juliama.

Elle jeta un coup d'œil autour d'elle et aperçut le pochon presque vide sur la table basse. Une colère froide commença à monter en elle en réalisant ce qu'Isadora avait fait.

J—Isa, qu'est-ce que tu as fait ? murmura-t-elle, presque pour elle-même, avant de secouer plus fermement Isadora. Réveille-toi !

Isadora émit un léger rire en essayant de se redresser. Ses mouvements étaient lents et maladroits, ses yeux peinant à se fixer sur Juliama.

J—Eh, Juliama... c'est bon... Je vais bien, dit-elle d'une voix traînante, luttant pour garder les yeux ouverts.

Juliama recula légèrement, ses traits marqués par l'inquiétude et la colère. Elle se redressa, ses mains sur ses hanches, et fixa Isadora avec une intensité sérieuse.

J—Qu'est-ce qui est drôle ? Tu réalises ce que tu as fait ?

La question resta en suspens dans l'air alors qu'Isadora luttait pour rester éveillée, un sourire toujours confus sur les lèvres. Juliama, sentant une vague de panique et de frustration, la secoua légèrement, essayant de capter son attention.

J—... Qui t'a refilé ça ? Depuis quand tu prends cette merde ? demanda-t-elle précipitamment, ses mots se bousculant dans sa bouche.

Isadora resta silencieuse, son regard se perdant quelque part au-delà de Juliama. Elle semblait ailleurs, détachée de la gravité de la situation.

Juliama serra les poings, luttant pour contenir sa colère. L'angoisse se mêlait à la frustration dans son esprit, créant un cocktail d'émotions difficile à maîtriser.

J—Tu sais que je pourrais te ramener au commissariat pour ça ? siffla-t-elle, sa voix prenant un ton plus menaçant, espérant secouer Isadora de son état apathique.

Isadora rit faiblement, un son sans joie qui résonnait amèrement dans la pièce.

—Tu ne le feras jamais, dit-elle, ses mots traînant alors qu'elle secouait légèrement la tête, son sourire provocateur revenant sur son visage.

Ce rire et cette provocation furent la goutte d'eau pour Juliama. Sa patience était à bout. Elle se leva brusquement, le visage fermé par la colère et l'inquiétude.

J—D'accord, très bien. Si c'est comme ça que tu veux jouer, alors sors. Je ne peux pas rester là à te regarder te détruire, déclara-t-elle en désignant la porte d'un geste brusque.

Isadora la fixa, abasourdie, incapable de saisir la portée des paroles de Juliama.

—Quoi ? murmura-t-elle, ne réalisant pas encore la gravité des paroles de Juliama.

J—Je ne veux plus continuer comme ça. Je ne veux plus te voir tant que tu prends cette merde. Tu dois partir, répondit Juliama, sa voix tremblant légèrement sous le poids de l'émotion.

Isadora secoua la tête, refusant d'accepter la réalité qui se dessinait devant elle.

—Non, tu ne peux pas me faire ça, Juliama, implora-t-elle, ses yeux se remplissant de larmes désespérées.

J—Tu as eu toutes les chances de changer, répliqua Juliama, sa voix se durcissant à nouveau. Mais tu as choisi de continuer sur cette voie. Je ne peux pas t'aider si tu ne veux pas t'aider toi-même.

Isadora s'approcha de Juliama, tendant une main suppliée.

—Non, je t'en prie. Je ne peux pas...

Juliama serra les dents, sentant sa résolution vaciller. Elle savait qu'Isadora avait besoin d'aide, mais elle ne pouvait plus supporter de la voir s'autodétruire sous ses yeux.

J—Tu n'as pas le choix. Sors d'ici, maintenant, dit-elle, sa voix devenant plus ferme.

Isadora refusa de bouger, son regard désespéré ancré dans celui de Juliama.

Voyant que les mots ne suffiraient pas, Juliama attrapa Isadora par le bras et la tira vers la porte.

—Non ! cria Isadora, se débattant faiblement contre la poigne de Juliama. S'il te plaît, ne fais pas ça.

J—Pars, s'il te plaît.

Avec un effort, Juliama poussa Isadora vers l'extérieur de l'appartement. Les larmes coulant librement, Isadora s'effondra sur le palier, le cœur brisé.

—Je suis désolée, murmura-t-elle, la voix brisée par les sanglots. Je suis tellement désolée...

Juliama ferma la porte doucement, s'appuyant contre elle, ses propres larmes commençant à couler. Le silence qui suivit fut lourd, chaque respiration marquant la distance qui s'était creusée entre elles. Elle savait que cette décision était nécessaire, mais cela n'atténuait en rien la douleur qui s'insinuait dans son cœur.

Isadora s'effondra devant la porte, ses sanglots étouffés par le bois froid contre lequel elle était adossée. La douleur dans sa poitrine était presque insupportable, chaque respiration la ramenant à la dure réalité de l'abandon.

De l'autre côté, Juliama se tenait immobile, le front appuyé contre la porte. Elle écoutait les sanglots étouffés d'Isadora, chaque gémissement serrant son cœur un peu plus. Elle entendit les coups désespérés d'Isadora sur la porte, accompagnés de ses supplications murmurées.

—Juliama, s'il te plaît, ouvre. Ne me laisse pas comme ça... Je suis désolée... Tu es la seule personne qui voit au-delà de mes erreurs, qui voit la personne que je veux être.

Elle marqua une pause, sa voix se brisant.

—Je suis désolée de t'avoir déçue, mais sans toi, je suis perdue. Je n'ai jamais eu quelqu'un qui croyait en moi comme toi. Je promets de changer, de me battre pour être meilleure... Mais je ne peux pas le faire seule. S'il te plaît, Juliama, ne me laisse pas dans le noir...

Les mots d'Isadora résonnèrent dans le silence, chaque syllabe empreinte d'une douleur et d'un désespoir profonds.

Juliama, de l'autre côté, sentit son cœur se serrer. Les paroles d'Isadora la touchaient profondément, ravivant chaque émotion qu'elle avait essayé de réprimer.

Elle ferma les yeux, laissant les larmes couler librement sur ses joues. Les paroles d'Isadora, pleines de désespoir et de regret, résonnaient dans sa tête, mais elle savait qu'elle devait rester ferme. Pour Isadora. Pour elle-même.

Un silence lourd s'installa, brisé seulement par le souffle irrégulier de Juliama.

Finalement, elle prit une profonde inspiration, s'écartant lentement de la porte. Ses mains tremblaient alors qu'elle tentait de se reprendre. Elle savait qu'Isadora était toujours là, de l'autre côté, mais elle ne pouvait plus céder. Pas cette fois.

Elle se dirigea vers sa chambre, chaque pas résonnant lourdement dans l'appartement silencieux. En fermant la porte derrière elle, elle se sentit submergée par un mélange de fatigue et de tristesse. Les paroles d'Isadora continuaient de tourner en boucle dans son esprit.

Juliama s'allongea sur son lit, le regard fixé au plafond. Les larmes coulaient toujours, silencieuses, alors qu'elle essayait de calmer son esprit. Elle savait qu'elle avait pris la bonne décision, mais cela ne rendait pas la douleur moins vive.

Elle ferma les yeux, tentant de trouver un semblant de paix dans le sommeil. Les images d'Isadora, ses supplications, et la tristesse dans ses yeux la hantaient.

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