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Nous marchons dans le silence, la froideur de la nuit enveloppant nos pas. Ilyas semble profondément troublé, sa colère laissant place à un sentiment de honte palpable. Je sens son malaise, son agitation intérieure qui se reflète dans la crispation de ses épaules et le ton de sa voix.

I—Je suis désolé que tu aies eu à entendre ça, murmure-t-il finalement, sa voix empreinte de regret.

I—Je déteste les voir comme ça... ça me met mal à l'aise, mais ça me met aussi en colère.

Je hoche doucement la tête, comprenant son sentiment.

—Je comprends. Ils peuvent être vraiment toxiques quand ils sont dans cet état.

Ilyas soupire, ses mains glissant dans ses poches alors que nous continuons à marcher.

I—Je sais... Mais ça me rend fou de les voir comme ça, de les entendre dire des choses aussi horribles. Je ne sais pas comment tu fais pour rester là-dedans, Isadora.

Je souris faiblement, ressentant une pointe de tristesse pour Ilyas.

—Je ne suis pas toujours d'accord avec eux, mais je suis liée à ce quartier, Ilyas. C'est compliqué.

Il secoue la tête, semblant perdu dans ses pensées.

I—Je comprends... Mais ça ne change rien au fait que je ne veux pas les laisser t'atteindre comme ça. Tu es meilleure que ça, Isadora. Tu mérites mieux.

—Merci de m'avoir défendu, j'en suis reconnaissante.

Je m'arrête soudainement, saisissant le bras d'Ilyas pour attirer son attention. Son regard, empreint d'une certaine vulnérabilité, se tourne vers moi, attendant mes mots avec une légère appréhension.

—Ilyas... Je prends une profonde inspiration, cherchant mes mots avec précaution.

—Je veux que tu saches que je ne te juge pas pour ce que tu as vécu, ni pour les cicatrices que tu portes. Ce sont des marques de ton histoire, de ce que tu as enduré. Et je suis là pour toi, peu importe ce que tu as traversé.

I—Je ne voulais pas que les autres me voient comme faible.

—Tu es loin d'être faible, Ilyas. Tu es l'une des personnes les plus fortes que je connaisse. Ce que tu as traversé t'a rendu plus résilient, plus compatissant envers les autres. Tes cicatrices sont le témoignage de ta force intérieure, pas de ta faiblesse.

—Tu es un être humain précieux, avec tant de qualités admirables. Tes cicatrices ne définissent pas qui tu es.

Alors que nous marchions dans les rues sombres, le silence pesant entre nous, un bruit sourd se fit entendre derrière nous. Je me retournai pour voir un camion noir s'approcher à vive allure. Mon cœur s'emballa dans ma poitrine alors que des hommes cagoulés en descendaient, se précipitant vers nous.

Avant même que nous ayons pu réagir, ils étaient sur moi, m'attrapant avec force. Je me débattais, criant à l'aide, mais leurs poings étaient implacables, m'assommant dans un tourbillon de douleur et de confusion. Ils m'entraînèrent de force vers le camion, ignorant mes supplications désespérées.

Dans un geste brutal, ils m'enfilèrent un masque sur le visage, privant mes sens de toute perception du monde extérieur. La peur me saisit alors que je réalisai que je ne savais pas où ils m'emmenaient ni ce qu'ils comptaient me faire. Mes pensées étaient un tumulte de panique et d'incertitude, alors que je me retrouvais emportée dans les ténèbres de l'inconnu.

~

Alors qu'Isadora était emmenée de force dans le camion par des hommes masqués, Ilyas, impuissant, la regardait disparaître dans l'obscurité. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, rempli d'une angoisse indescriptible alors qu'il se rendait compte de l'ampleur de la situation. Il aurait voulu agir, intervenir, mais la rapidité de l'incident l'avait laissé sans réaction, figé sur place, alors qu'Isadora était emportée loin de lui.

Après avoir vu le camion disparaître au loin avec Isadora à son bord, Ilyas sentit la panique l'envahir. Sans perdre un instant, il se mit à courir en direction du quartier, son cœur battant la chamade dans sa poitrine. Arrivé devant la porte de la maison où se trouvaient V et Creed, il réalisa avec horreur qu'elle était verrouillée. Dans un élan de désespoir mêlé de colère, il se mit à frapper frénétiquement à la porte, utilisant toute la force dont il était capable pour que ses amis le laissent entrer.

À l'intérieur, V et Creed furent surpris par l'urgence et la violence des coups frappés à leur porte. Ils échangèrent un regard inquiet, se demandant ce qui pouvait bien se passer à l'extérieur. Après un bref moment d'hésitation, ils déverrouillèrent la porte et ouvrirent, révélant un Ilyas hors d'haleine, le visage marqué par l'angoisse.

Sans attendre une seconde de plus, Ilyas leur expliqua la situation dans les moindres détails, son récit ponctué par des respirations saccadées. V et Creed écoutaient avec une attention soutenue, réalisant la gravité de la situation. Leurs visages se durcirent alors qu'ils comprenaient que quelque chose de terrible venait de se produire.

Sans perdre un instant, ils décidèrent de prendre des mesures immédiates pour retrouver Isadora. Dans la précipitation, ils rassemblèrent ce qu'ils pouvaient, se préparant à partir à sa recherche.

Alors que l'angoisse et la panique envahissaient la pièce, V ne put s'empêcher de rejeter la faute sur Ilyas, laissant éclater sa frustration.

V—Si seulement tu avais été plus vigilant ! Si tu n'étais pas parti comme un fou furieux, peut-être que nous aurions pu empêcher tout ça !

Ilyas, le visage marqué par l'inquiétude et la culpabilité, tenta de se défendre.

I—Je ne savais pas qu'ils l'emmenaient de force ! J'aurais tout fait pour l'empêcher si j'avais su !

Mais V, submergé par la colère et la frustration, refusa de l'écouter.

V—Tu es toujours en train de tout gâcher, et maintenant Isadora est entre les mains de ces salauds !

Creed, plus calme mais tout aussi préoccupé, intervint pour calmer les esprits.

C—Ce n'est pas le moment de se blâmer les uns les autres. Nous devons agir rapidement pour retrouver Isadora. Peu importe ce qui s'est passé, nous devons rester unis si nous voulons la ramener saine et sauve.

Malgré leurs divergences et leurs tensions, ils savaient tous que retrouver Isadora était la priorité absolue. Ils savaient qu'ils devaient mettre de côté leurs différends et travailler ensemble pour la ramener à la maison, en sécurité.

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