Alors que la fête touchait à sa fin, les invités commençaient à se disperser, fatigués mais heureux de cette journée passée ensemble. Le crépuscule laissait place à la nuit, enveloppant la cour d'une douce obscurité, seulement interrompue par quelques guirlandes lumineuses qui continuaient de scintiller.
V et Creed m'approchèrent alors que je rangeais les dernières assiettes vides. Creed posa une main sur mon épaule, un sourire complice sur les lèvres.
V—Isa, viens. Profitons que Ilyas ne soit pas là.
Je fronçai les sourcils, un peu confuse.
—Pourquoi ? Qu'est-ce que vous avez en tête ?
V échangea un regard significatif avec Creed avant de se tourner vers moi, un éclat de malice dans les yeux.
V—Viens, tu verras. Ça te fera du bien.
Ils m'entraînèrent à l'intérieur de la maison, loin de l'agitation des derniers invités qui disaient au revoir. Nous nous dirigions vers une petite pièce à l'arrière, une sorte de débarras que nous utilisions rarement. Creed ouvrit la porte, révélant une table avec quelques chaises, une lampe à la lumière tamisée, et un sac en papier brun posé au centre.
C—Assieds-toi, dit Creed en tirant une chaise pour moi.
Je m'assis, les observant avec curiosité mais aussi une pointe d'appréhension. V s'installa en face de moi, tandis que Creed prit place à mes côtés. Il sortit du sac en papier plusieurs petits sachets contenant une poudre blanche, et un miroir, ainsi qu'une carte de crédit.
—Vous êtes sérieux ? demandai-je, sentant mon cœur s'accélérer. Qu'est-ce que c'est ?
V sourit, attrapant l'un des sachets et le secouant légèrement.
V—C'est juste pour tester. On voulait que tu essaies, mais on ne voulait pas que Ilyas soit là. Il est trop protecteur.
Creed hocha la tête.
C—On pense que ça pourrait t'aider à te détendre, à te vider l'esprit. On ne te forcerait jamais à rien, mais on voulait te proposer.
Je regardai les lignes de poudre, sentant un mélange de peur et de curiosité monter en moi.
—Et si je dis non ?
C—Alors on range tout ça et on n'en parle plus, répondit Creed calmement. Mais si tu veux essayer, on est là pour toi.
Il y avait quelque chose dans leurs regards, une sorte de solidarité, comme s'ils voulaient vraiment m'aider à trouver un moyen de relâcher la pression. Je pris une profonde inspiration, réfléchissant à la journée passée, aux moments de camaraderie, mais aussi à mes angoisses persistantes.
—D'accord, dis-je finalement, ma voix à peine un murmure. Mais juste une fois.
C—Juste une fois.
V prépara une ligne sur le miroir avec une précision étonnante, puis me tendit une petite paille.
V—Inspire doucement, conseilla-t-il. Ne te précipite pas.
Je pris la paille, hésitai un instant, puis inspirai la poudre en suivant ses instructions. Une sensation brûlante traversa mes narines et ma gorge, suivie d'un engourdissement étrange mais pas désagréable.
Creed posa une main rassurante sur mon épaule.
C—Ça va bien se passer, Isa. Juste laisse-toi aller.
Je m'appuyai contre le dossier de ma chaise, sentant la poudre commencer à faire effet. Un flot de chaleur et de légèreté m'envahit, chassant temporairement mes soucis et mes peurs. Pour un moment, tout semblait plus simple, plus facile.
C—Tu vois, ça va, dit Creed avec un sourire.
Je souris en retour, me laissant aller à cette nouvelle sensation. Peut-être qu'ils avaient raison, peut-être que, juste pour une fois, je pouvais me permettre de lâcher prise.
-
Après quelques instants passés à discuter avec V et Creed, je décidai de me lever. La drogue faisait encore effet, mais je ne voulais pas laisser Ilyas gérer tout seul. Je me dirigeai vers la cour où Ilyas était en train de ranger les dernières chaises et tables.
—Ilyas, je suis là pour t'aider, dis-je en arrivant près de lui, essayant de garder une voix normale malgré l'engourdissement que je ressentais encore. Laisse moi faire.
Ilyas leva les yeux, me scrutant avec une attention particulière.
I—Isadora, t'étais où ? Je t'ai cherchée partout.
Je tentai de trouver une excuse plausible, mais les effets de la drogue rendaient mes pensées floues.
—Euh... J'étais avec V et Creed, on discutait.
Il plissa les yeux, visiblement méfiant.
I—Tu sembles... différente. T'as fait quoi exactement ?
Je baissai les yeux, jouant nerveusement avec mes doigts.
—Rien de grave, Ilyas. Juste... j'avais besoin de me détendre.
Il s'approcha de moi, son regard devenant plus perçant.
I—Isa, tu sens étrange. C'est pas juste une discussion que t'as eue avec eux, n'est-ce pas ?
Je tentai de garder mon calme, mais ma nervosité transparaissait.
—Écoute, Ilyas, ils pensaient que ça pourrait m'aider à me relaxer. J'ai juste essayé une fois, pour voir.
Il parut choqué et furieux à la fois.
I—De la drogue, Isa ? Sérieusement ? Tu sais combien c'est dangereux ?
Je levai les mains, tentant de le calmer.
—C'était juste une fois, et ils étaient là pour moi. Je voulais juste essayer de me sentir mieux, même si c'est temporaire.
Ilyas secoua la tête, déçu.
I—Tu aurais pu me parler, Isa. On aurait pu trouver une autre solution, ensemble. Tu n'as pas besoin de ça.
Je sentis une vague de frustration monter en moi, amplifiée par les effets.
—Pourquoi est-ce que tu t'énerves autant ?! Je peux prendre mes propres décisions, tu sais !
Ilyas recula légèrement, surpris par ma réaction.
I—Isa, calme-toi. Je ne fais que m'inquiéter pour toi. C'est tout.
Je croisai les bras, essayant de contenir ma colère.
—Tu ne comprends pas. Personne ne comprend.
Il prit une profonde inspiration, cherchant à rester patient.
I—Je comprends plus que tu ne le penses. Je sais que tu traverses des moments difficiles, mais te mettre en danger n'est pas la solution.
Je me sentis tiraillée entre l'envie de crier et celle de pleurer.
—Je n'ai pas besoin de ta pitié, Ilyas. Juste de ton soutien.
Il s'approcha de moi doucement.
I—Je suis là pour toi. Toujours. Mais on doit trouver des moyens plus sains de gérer tout ça.
Je l'ai simplement regardé, et comme si de rien n'était, nous avons continué à ranger la cour en silence, mais la tension entre nous s'était adoucie. Malgré la confusion et la colère, je savais qu'Ilyas avait raison.
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Let Me Help You
RomanceUne policière déterminée, habituée à patrouiller dans des quartiers difficiles, cherchant à maintenir l'ordre dans un monde souvent chaotique. Ce jour-là, ses pas l'avaient guidée vers un quartier où les ombres semblaient danser au rythme des lumièr...